Une
autre fondation bien importante, date aussi de 1533; nous
voulons parler de l'Hôtel de Ville, dont la première
pierre fut posée le 15 juillet par Pierre Viole,
prévôt des marchands, accompagné des
quatre échevins.
On
sait que la hanse parisienne après avoir occupé une
maison à la vallée de misère, dite la maison
de la marchandise, était allée ensuite occuper
le parloir aux bourgeois situé entre l'église
Saint-Leufroy et le grand Châtelet et qu'enfin, il fut
transféré sur le haut des coteaux de la rive gauche
(à l'endroit correspondant au n°20 de la rue Soufflot,
c'est là qu'en 1878, l'administration municipale
fit graver sur la façade de la maison cette inscription
:
Ici était anciennement situé Le parloir aux
bourgeois. M. le préfet de la Seine, déférant
aux vœux Des conseillers de la ville de Paris, A
fait placer en MDCCCLXXVIII
Cette inscription sur l'emplacement de l'édifice
o ù siégeaient leurs prédécesseurs
Jusqu'au milieu du quatorzième siècle.
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Ce
parloir étant devenu insuffisant,
la ville de Paris avait établi son hôtel, ainsi
que nous l'avons dit dans la maison aux piliers qui, à son
tour, fit place au nouvel édifice qui fut élevé à peu
près sur son emplacement.
« En
l'an 1533, le 15 juillet, fut posée la première
pierre du nouveau bastiment de l'hostel de ville par MM.
Maistre, Pierre Viole, sieur d'Athis, conseiller du roy,
notre sire en sa cour de parlement à Paris, prévost
des marchands et Maistres Gervais Larcher, Jacques Boursier,
Claude Daniel, et Jean Barthélémy, eschevins,
lesquels avoient chacun une truelle argentée pour
prendre du mortier fait de sable et de chaux. Sur laquelle
pierre estoient gravées les armes du roy, et aux deux
costés les armes de la ville avec cet escrit : facta
fuerunt haec fondamenta; pendant que l'on faisoit l'assiette
de cette pierre sonnoient les fifres, tambourins, trompettes
et clairons, artillerie, cinquante hacquebutes (arquebuses) à crocq
de la ville avec les hacquebutiers d'icelle ville qui sont
en grand nombre et aussi sonnoient à carillon les
cloches de Saint Jean de Grève, du Saint-Esprit et
de Saint-Jacques de la Boucherie. Aussi au milieu de la grève,
il y avoit vin défoncé, tables dressées,
pain et vin pour donner à boire à tous venants
en criant par le menu peuple à haute voix : Vive
le roy et Messieurs de la ville. »
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En 1549,
deux étages étaient construits lorsque, les
travaux s'arrêtèrent
soudain; un artiste Italien, Dominique Boccardos dit Cortone,
proposa au roi Henri II des modifications au plan primitif
qui nécessitèrent de
nouvelles dispositions. M. de Guilhermy n'est pas d'accord
sur ce point avec la plupart des historiens ; il prétend
que le plan original fut conçu
par Cortone et exécuté par lui ; quoi qu'il en
soit, les travaux marchèrent bien lentement, sans cesse
interrompus par les troubles civils qui marquèrent les
règnes de Charles IX et d'Henri III. En 1606,
l'architecte Marin de la Vallée acheva le gros œuvre
; en 1608, la grande salle fut terminée, le pavillon
du nord commencé et la
tour octogone de l'horloge élevée sur le comble.
Le pavillon
méridional avait été construit
sous Henri II, celui du nord ne fut achevé que sous
Louis XIII en 1628.
A cette époque l'hôtel de ville se composait d'un,
corps de bâtiments central formant façade au couchant,
flanqué de deux pavillons carrés et de constructions
extérieures entourant
une tour quadrangulaire, décorée de portiques
d'un style très élégant.
Des
divers corps de logis , celui qui occupait le centre de la
façade se
composait d'un rez-de-chaussée et d'un étage
supérieur ; les deux pavillons d'angle avaient un étage
de plus ; cette façade était coupée de fenêtres
carrées ou cintrées divisées en croix par
des meneaux de pierre ; des colonnes cannelées d'ordre composite,
s'ajustaient entre les baies du rez-de-chaussée et allaient
se relier par des consoles renversées à des niches
placées entre les treize fenêtres du premier étage.
Sous les niches, des culs de lampe historiés présentaient
des génies, des têtes d'anges, le vaisseau des
armoiries de la ville, des H couronnés. Au-dessus de la
porte était placée une figure équestre de
Henri IV par Pierre Biard; fort dégradée lors de
la fronde, mutilée et enlevée en 1793, cette figure
fut remplacée en 1815 par une statue en bronze. Les combles
très élevés, étaient percés
au-dessus de la corniche de grandes fenêtres de pierre
ornées d'enroulements et de figures de femmes tenant des
palmes. Au milieu de la façade un attique contenait le pavillon
de l'horloge environné de statues de pierre : la Seine,
la Marne, la force, la Justice et la ville de Paris ; à l'entablement,
deux génies accompagnaient un écusson aux armes
municipales — de gueules au vaisseau équipé d'argent,
sur une onde du même, au chef cousu d'azur, semé de
fleurs de lis d'or, couronne murale à quatre
tours. Devise ; fluctuat nec mergitur, (il flotte mais ne sombre
pas).
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