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ENCYCLOPÉDIE POPULAIRE

PUBLIÉE SOUS  LA  DIRECTION

DE

M. PIERRE CONIL


Dictionnaire français
Biographie ancienne et Biographie contemporaine.
Histoire.
Géographie physique et commerciale.
Mythologie. — Antiquités.
Description des grandes œuvres, anciennes et récentes, de la peinture et de la sculpture.
Architecture. — Technologie.
Inventions.— Physique. — Chimie. — Mécanique. — Astronomie.
Topographie. — Cosmographie. — Arithmétique.— Algèbre.
Hygiène.— Médecine usuelle. — Géologie. — Zoologie.
Botanique. — Agriculture.
Économie politique. — Jurisprudence usuelle. — Droit administratif usuel.
Dictionnaire militaire et maritime. — Histoire des vaisseaux célèbres.
Dictionnaires spéciaux de la Presse, de la Musique, du Sport.


PARIS
LIBRAIRIE POUSSIELGUE FRÈRES
15,    RUE    CASSETTE,    15


1880
Tous droits réservés.

 

Cet ouvrage est utilisé pour certaines des définitions ou commentaires utilisées dans différents sites que je gère,
tant pour moi-même que pour des associations dont je fais partie. Ci-dessous, la préface de cette Encyclopédie

 


PREFACE


Ceci est l'histoire d'un  livre.
En 1862 j'habitais Saintes; je rédigeais le Courrier des Deux Charentes, que j'y avais fondé.
J'avais pris fort à. cœur mes fonctions.
Pour me pénétrer des intérêts et des besoins du pays, je parcourais, à mes heures de liberté, la Saintonge, et je visitais assidûment les instituteurs laïques et congréganistes des arrondissements de Saintes, de Saint-Jean-d'Angély, de Marennes, de Rochefort et de Jonzac.
Nos conversations étaient longues mais toujours intéressantes; et si j'ai conservé de précieuses amitiés dans cette belle contrée, si j'y ai conquis des sympathies que rien n'a pu altérer depuis, j'en fais remonter le mérite aux instituteurs de la Charente-Inférieure, qui furent mes collaborateurs assidus et dont les renseignements ne m'ont jamais permis de m'égarer.
Instituteurs laïques, instituteurs congréganistes, qu'ils reçoivent mes remercîments, et, avec mes remercîments, la dédicace de ce livre qu'ils m'ont donné l'idée de faire.
Assis à leur foyer, ou me promenant avec eux, j'abordais souvent, très-souvent , les questions d'instruction publique ; je m'intéressais à la bibliothèque du professeur, ainsi qu'aux livres de classe des enfants. Hélas ! si les livres sont peu nombreux sur les rayons des maîtres de nos écoles primaires, ce n'est pas que les maîtres les dédaignent : c'est qu'ils coûtent cher.
« J'ai bien acheté, me disait l'un d'eux, qui se faisait l'écho de tous ses collègues, un dictionnaire d'histoire et de géographie; il est bon; il me rend des services; j'ai oublié, et les miens aussi, les privations qu'il a coûtées à la maisonnée. Mais sa présence  sur ma table me fait constater à chaque moment qu'il lui manque plusieurs camarades : un dictionnaire des contemporains, un dictionnaire de littérature, un dictionnaire scientifique, un dictionnaire français un peu moins élémentaire que mon mémento de poche, etc. etc. Total, au minimum 150 à 200 fr. à dépenser. Je m'en passerai donc toute ma vie. »
En regagnant mes pénates, je réfléchis, ce jour-là, un peu plus encore que d'habitude.
Quelques semaines après, je revoyais ces mêmes amis, et je leur disais :
« J'ai mûrement pensé à notre dernière conversation. Je veux faire un livre qui soit le résumé, aussi complet que possible, des connaissances usuelles de notre temps. Ce livre, que je nommerais

L'ENCYCLOPÉDIE   POPULAIRE,

donnerait des notions largement suffisantes sur : l'orthographe, la grammaire; la biographie ancienne et contemporaine (celle-ci jusqu'à l'heure de la mise en vente du volume) ; l'histoire, jusqu'à l'événement de la veille ; la géographie, jusqu'aux découvertes du jour ; l' antiquité, la mythologie ; l' art et l' architecture ; la technologie, la physique, la chimie, la géologie, l'astronomie, la topographie, l'algèbre,  l'arithmétique ; la botanique, l'agriculture ;
l'économie politique,  le droit administratif et le droit usuel; la médecine,
l'hygiène; la marine, Y armée et ce  qui s'y rapporte ;  sur tout ce qui intéresse,  en un mot, l'homme, quelle que soit sa position.
« Eh bien ! croyez-vous qu'un tel livre, qui aurait de 2000 à 2400 pages, qui coûterait de 30 à 40 fr., qui serait, à l'ensemble de tous les Dictionnaires connus, ce que les dictionnaires de poche sont aux grands ouvrages qu'ils résument, mais qui aurait son caractère propre d'originalité, une rédaction nouvelle et quantité de choses inédites, serait appelé à quelque succès?  »
La  réponse  fut  unanime.
« Oui, me dirent-ils; ce livre manque. Il est appelé à devenir le vade-mecum non-seulement des instituteurs, mais aussi de tout ce qui lit, écrit, travaille..., sans compter les gens du monde, qui seront enchantés d'avoir là, à leur disposition, les sciences et les lettres groupées en un seul faisceau. »
Le soir même  j'étais à  l'œuvre.
J'abordai successivement, en m'entourant des documents les plus récents et des livres les meilleurs, l'histoire, la géographie, la biographie ancienne et actuelle, la mythologie. La partie littéraire de l'ouvrage avançait, mais tout ce qui regardait les sciences demeurait en arrière. Je me sentais impuissant à réaliser cette large fraction de mon programme. Allait-il falloir abandonner cent mille lignes déjà écrites? Avais-je perdu dix années de ma vie ?
La Providence, — une providence qui ne veut pas être nommée, — me vint en aide. Grâce à elle, je pus réunir les collaborateurs, qui aussitôt se mirent au travail.
Leurs noms figurent en  tête de cet ouvrage.
Je ne saurais assez les remercier tous de leur concours précieux, actif, intelligent au suprême degré.
Dix-huit mois après les avoir groupés, ils m'avaient remis leur manuscrit complet.
L'Encyclopédie populaire était achevée !
Elle était renfermée dans vingt-cinq boîtes contenant plus de soixante mille fiches, rangées par ordre alphabétique.
Les matériaux étaient à pied d'oeuvre; mais comment élever l'édifice?
Je proposai à MM. Poussielgue frères de se charger de ce soin.
Après avoir fait examiner le manuscrit par une commission d'hommes compétents, ils consentirent à éditer le livre et en confièrent l'impression à la maison Mame, de Tours. Au mois de mai 1877, je reçus la première épreuve de I'Encyclopédie populaire; j'ai donné le dernier bon à tirer le 30 septembre 1880.
La correction et la mise au point du livre ont donc duré trois ans et demi d'un labeur ininterrompu : l'achèvement complet de l'œuvre avait exigé dix-huit ans !
Je tiens à rendre ici un hommage tout particulier à M. Gatien Poüan, qui, pendant quarante - deux mois, a été mon collaborateur assidu de tous les jours, corrigeant, à mes côtés, avec une intelligence rare, doublée d'un savoir réel, les épreuves de I'Encyclopédie populaire.
Nous avons revu un à un les vingt millions de lettres, les deux cent mille dates, et les quatre-vingt-dix mille mots dont se compose ce livre.
Des erreurs se sont évidemment glissées dans ces colonnes : en pouvait-il être autrement?
Nous en avons relevé déjà quelques-unes.
II appartient à nos lecteurs de nous signaler toutes celles qu'ils constateront : il sera tenu compte de leurs observations dans les éditions suivantes.
Et si tous ceux qui nous achèteront consentent ainsi à devenir nos collaborateurs, l'Encyclopédie populaire, sans cesse améliorée, corrigée, revue, est appelée à être le livre le plus complet qui soit, et dont les documents feront foi.
Mais elle fournit dès aujourd'hui un tel ensemble de renseignements sévèrement contrôlés, allant jusqu'au 30 septembre 1880 , que je puis espérer pour l'ouvrage complet le succès qui, déjà, a accueilli sa vente successive par fascicules et par séries.
Nous appelons tout particulièrement l'attention de nos lecteurs sur la biographie contemporaine ; sur la géographie actuelle, écrite d'après les données des derniers voyageurs anglais, français, portugais, américains, autrichiens, italiens et russes, et les Bulletins de la Société de géographie de France; sur l'histoire, complètement inédite, des vaisseaux célèbres, qui est de nature à intéresser tout ce qui touche à la flotte ; sur la partie militaire du livre, rédigée d'après les indications du Bulletin de la réunion des officiers, et enfin sur Y histoire de nos jours : l'histoire de France est, en effet, menée jusqu'au 14 juillet 1880, et l'histoire de la Turquie, jusqu'à la démonstration navale des puissances signataires du traité de Berlin devant Dulcigno.

Paris, 30 septembre 1880.

Pierre CONIL

 

 

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