Eginhard, Historien
~770 - 840

Eginhard, dessiné par Dupré, in le Plutartque français - 1836
Collection personnelle

Biographie extraite de 'Biographie universelle ou Dictionnaire historique' - M. Weiss - 1841. Collection personnelle

ÉGINHARD ou ÉGINARD, célèbre historien du 9e siècle, acquit à l’école du savant Alcuin des connaissances qui lui méritèrent l’affection toute particulière de Charlemagne. Secrétaire ou chancelier de l’empereur et surintendant de ses bâtiments, il se servit du crédit que lui donnaient ses diverses fonctions pour encourager les savants, et il partage avec ce prince la gloire de la régénération des lettres. Plein de confiance dans ses talents, Louis-le-Débonnaire le chargea de l’éducation du jeune Lothaire : mais bientôt il quitta la cour pour se retirer dans un monastère, et il vivait uniquement occupé de l’étude, lors des troubles dont Louis fut la victime. Les lettres qui nous restent d’Éginhard témoignent qu’il avait employé tous ses efforts pour prévenir la révolte des fils de Louis. Il mourut en 839, peu de jours après avoir perdu son épouse nommée Emma ou Imma, dont les romanciers ont prétendu embellir la vie par des récits peu vraisemblables et démentis par Éginhard lui-même.

Le style de l’historien de Charlemagne est plus pur que celui des auteurs contemporains, et ses ouvrages sont importants pour l’histoire. On a de lui : Vita et gesta Caroli magni, Cologne, 1521, in-4 ; c’est l’histoire des guerres entreprises par Charlemagne, et le tableau de la vie intérieure de ce prince au milieu de sa cour et de sa famille. On en a fait un grand nombre de réimpression ; la plus estimée est celle de Johann Hermann Schminck, Utrecht, 1711, in-4, avec les notes de Bessel, de Bollandus et de Goldast ; le texte a été collationné sur 5 manuscrits. différents : il a été traduit en français par Élie Vinet, Poitiers, 1546, petit in-8 ; par Léonard Pournas, Paris, 1614, in—12 ; par le président Cousin, dans son Histoire de l’empire d’Occident, et par M. D. (Denis), Paris, 1812, in-12 ; Annales regum Francorum Pipini, Caroli magni, Ludovici Pii, ab anno Ch. 741 ad anum 829, imprimé dans la plupart des éditions de l’ouvrage précédent, et traduit en français avec l'Histoire de Charlemagne, dans le tome III de la Collection des mémoires relatifs à l’histoire de France depuis la fondation de la monarchie, publié par M. Guizot, Paris, 1823 et années suivantes, 30 vol. in-8 ; 62 Lettres imprimé dans le recueil des historiens de France par Duchesne ; dans l’Eginhardus vindicatus de Jean Weinkems, et dans la collection de dom Bouquet ; De traslatium SS. martyrum Marcellini et Petri, dans les Acta sanctorum de Surins et de Bollandus : Eginhard avait reçu de Rome en 827 les reliques de St Marcellin et de St Pierre, et les avait déposées dans son château de Mulinheim, qu’il convertit en abbaye ; Breviarum chronologicon ab orbe condito ad annum Ch. 809, imprimé dans les Commentaires Bibliographiques Cœsar. vindobonensis, tome II, chapitre 5, de Lambecius.