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Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville, Philippe Lauri prit naissance dans la ville de Rome, en 1623 ; son père Balthasar était d’Anvers, de vint s’établir en Italie, où il eut deux fils ; l’un Francesco, sous la conduite du Sacchi, devint habile peintre, et mourut à vingt - cinq ans : Philippe fut le second. Balthasar était bon peintre de disciple de Paul Bril. Il s'aperçut avec joie, que son fils Philippe, en allant à l’école sans jamais avoir vu de dessin, faisait le portrait, de tous ses camarades. Une inclination aussi marquée le destinait à devenir un grand peintre. Son père le mit avec son autre fils François, qui lui apprit les premiers éléments de l’art : la mort prématurée de François, le fit passer dans l’école d'Angelo Caroselli son beau-frère, qui s’était acquis quelque réputation dans la peinture. Philippe fit de si grands progrès, qu’il surpassa son maître de toute manière ; il perdit en ce temps-là son père, et peu après son maître, qui l’aimait tant, que pour le faire connaître, il lui amenait tous les étrangers curieux qui venaient, lui rendre visite à Rome. Philippe qui avait beaucoup étudié, quitta aussitôt sa première manière, et s’appliqua à peindre des sujets d’histoire en petit, avec des fonds de paysage d'un frais et d’une légèreté admirables. Il fit aussi plusieurs grands tableaux pour des églises, où il réussissait moins bien que dans les petits ; du reste, il a laissé plusieurs ouvrages imparfaits. La nature qui lui avait refusé une belle figure, l'avait doué de plusieurs talents. Outre qu’il possédait la perspective, il était poète, et savant dans l'histoire et& dans la fable ; son esprit enjoué et ses heureuses saillies réjouissaient souvent ses amis. Son barbier ayant entendu dire qu’il avait donné un tableau à son apothicaire, pour l’avoir soigné dans une maladie, se flatta d’obtenir la même faveur. Il le pria donc de lui faire un tableau. Philippe qui connut son intention, fit sa caricature, et imita les gestes ridicules qu’il faisait en lui parlant. Il écrivit au bas du tableau, celui cherche une dupe, et ne l’a point trouvée. Il l’envoya chez le barbier, à l’heure qu’il savait que se rassemblaient dans sa boutique plusieurs de ses amis. Chacun trouvant le portrait des plus grotesques, se mit à rite et à se moquer de lui : ses amis l'empêchèrent de le mettre en pièces. Philippe se réjouit ainsi aux dépens de son barbier, dont la main lui parut trop dangereuse pour s’en servir dans la suite. On ne peut pas dire que Philippe Lauri ait été un des premiers peintres de Rome mais il dessinait bien ; il était gracieux, son paysage était frais et de bon goût, sa couleur variée, souvent trop forte et plus souvent un peu faible. Il peignait ordinairement des sujets de métamorphose, des bacchanales, quelquefois même des sujets d’histoire en petit, qu’il traitait avec beaucoup de finesse. Ces morceaux se sont répandus, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne et par toute l’Europe. Il ne voulut point se marier, ni se gêner à former des élèves. Son plaisir était de s’amuser avec ses amis, et de leur faire des tours plaisants et pleins d’imagination. On le voyait dans les fêtes publiques, se signaler par des feux d’artifice. Enfin, croyant toujours être jeune, il continuait le même genre de vie, lorsqu’il tomba dans une dangereuse maladie qui l’enleva à Rome en 1694, à l’âge de soixante-onze ans. On le porta à saint Laurent in Lucina. Sa paroisse, où assistèrent les académiciens de saint Luc, qui l’avaient reçu dans leur corps en 1652. Il laissa à ses petits neveux un bien assez considérable, et fit plusieurs autres legs. Rien n’est si gracieux que les dessins de ce maître. Il y en a à la sanguine, dont les hachures sont de tous côtés avec des contours peu prononcés, d’autres sont peints à gouache avec un trait de plume qui en arrête les contours : sa touche légère, un paysage agréable, de la couleur, un goût particulier qu’il s’était formé, l'annonceront toujours chez l’amateur. On voit de ses ouvrages :
On a gravé, depuis peu, quatre sujets, qui sont les saisons, et un paysage, dans la suite qu’a publié à Londres, le sieur Poond.
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