Accueil | Présentation | Contenu | Galerie | Répertoire | Lieux | Thèmes |
Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle.
Suivant le sentiment d’un Moderne, la nature doit toujours paraître embellie, et jamais, pour ainsi dire, en déshabillé. Peindre cette nature n’est point la copier servilement ; c’est l’imiter dans ce qu’elle a de plus beau, la rectifier dans ses caprices, ses bizarreries, et jeter sur les objets les perfections donc ils sont susceptibles. Ce sont ces grands principes qui animèrent le crayon d’Agostino Metelli. Né à Bologne, en 1609. Sa jeunesse jusqu'à seize ans fut remplie de misère ; il la passa auprès des peintres, occupé aux emplois les plus vils. Dans le désir qu’il avait d’apprendre un art qui l’appelait à lui, les routes les plus difficiles lui semblaient semées de lys et de roses : enfin il eut le bonheur d’entrer dans l’école du fameux Girolamo Curti detto il Dentone, qui avait été réduit comme lui dans sa jeunesse, à l’état le plus malheureux, au point même de filer et de sonner les cloches. Régnier, en parlant des artistes indigents, dit plaisamment : Metelli n’avait que dix-sept ans, quand il se présenta pour lui un avantage des plus considérables. Un riche architecte de Ferrare, nommé Aleotti. charmé de le voir si habile à cet âge, voulut partager sa fortune avec lui, et l’adopter pour son fils ; ce que Metelli refusa pour ne pas abandonner ses père et mère. Colonna incommodé, soit par l’intempérie de l’air, soit par faiblesse de tempérament, demanda à s’en retourner. Metelli, qui se plaisait à Madrid, ne prévoyant pas que ce retardement lui serait funeste, fit naître des obstacles à ce retour. Il engagea les Pères de la Trinité d’obtenir du Roi que le Colonna entreprendrait la voûte de leur église. Il n’accepta cet ouvrage qu’avec peine, et Metelli travailla de son côté, dans une maison de campagne, près de Madrid, qui appartenait au Marquis de Lecci, premier Ministre du Roi. Ce Seigneur lui donna un beau cheval avec un mulet, pour en faire le voyage plus commodément. L’Écuyer qui se flattait d’avoir de sa main un tableau de la Vierge, refusa de donner le cheval, disant qu’il était boiteux, et qu’il ne pourrait marcher que lorsque le tableau serait fait. Cependant, Metelli faisait souvent ce voyage à pied, dans une saison très chaude, et s’échauffait à chasser aux oiseaux, après quoi il buvait extraordinairement. Enfin, il revint à Madrid avec la fièvre, se mit au lit, se fit saigner, et sa maladie devint des plus sérieuses. Le Roi demanda de ses nouvelles, à Colonna, et lui envoya ses médecins. Metelli, ne croyant pas son mal dangereux, pria son ami d’aller achever à cette maison de campagne, ce qu’il avait commencé. Colonna y fut ; et lorsqu’il croit sur le point de finir, on le vint avertir que Metelli se mourait : en effet, il le trouva fort, mal, ayant reçu tous ses Sacrements. Metelli n’eut que le temps de lui nommer celui à qui il avait confié une somme d’argent assez considérable, et mourut, en 1660, âgé de cinquante-un ans. II laissa deux fils, l’un religieux de la Congrégation del ben Morire, l’autre Joseph Metelli, qu’il avait élevé dans son art, et une fille mariée à Baltazar Blanchi, peintre d’architecture. Metelli était si libéral, qu’il laissa peu de biens à ses enfants. L'argent, selon lui, n'était bon que pour contenter ses fantaisies, sans quoi il ne différait point des cailloux ordinaires. Le prix qu’on lui offrait de ses ouvrages, était toujours le sien ; Colonna au contraire les soutenait sur un meilleur pied. Ses élèves sont, le Sami, l’Alboresi, le Monticelli, Giacomo Monti, Baltazar Blanchini, Giacomo Friani, Prospero Mangini, le Mondivi, les Rolliy François Quaini. Ses dessins sont lavés à l’encre de la Chine, avec un léger trait à la plume ; la manière de décorer, pour peu qu’elle soit examinée et confrontée avec d’autres, le fera toujours connaître. |
Si vous voulez toute la
liste des noms du site commençant par M
cliquez ici
Et les autres articles de cet ouvrage sur les peintres
Voir aussi la notice de Wikipedia
Les textes ont été transcrits du vieux françois en français courant,
et les gravures ont été corrigées des défauts d'impression et de vieillissement.
Tout le contenu de la page est donc sous Copyright
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"
Plan de site | Recherches | Liens |