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Page de garde de l'Abrégé de la vie des plus fameux peintres - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Camille Procaccini
(Camillo Procaccini)

peintre lombard

né en 1546 et mort en 1626 (ou 1551 - 1629 ?)

Camillo Procaccini, peintre italien - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

 

 

Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle.

Nous avons dans I'histoire pittoresque cinq Procaccini bolonnais et de la même famille. Ercole Procaccini était le père, Camillo, Guilo Cesare, Carlo-Antonio Procaccini ses trois fils, furent ses élèves ; Carlo Antonio eut un fils qu'on nommait Ercole Juniore,  qui a été assez bon peintre.

Camille Procaccini l'ainé de ses frères, naquit à Bologne en 1546 ; il reçut de son père les premiers enseignements, et s’élevant au-dessus de lui-même, il sentit combien l'école des Carraches était supérieure ; il s'y présenta avec son frère Jules César. Une noble émulation, l'envie de devenir habiles, l"exemple des Carraches, tout contribua à les perfectionner ; Jules est très  estimé, mais bien des connaisseurs aiment mieux Camille.
Sa maniere et son goût de dessiner, différaient extrêmement de celle de son frère ; moins correct, plus capricieux et plus maniéré que lui, il était vague, agréable, résolu et extraordinaire dans ses pensées ; il dessinait légèrement et avec élégance, cherchant les rêtes du Parmesan, et les contours ressentis de Michel Ange.

Il travailla à Bologne en concurrence avec les Carraches ; ensuite, retiré avec sa famille à Milan, il contribua à élever une fameuse académie de peinture. De cette ville il se rendit à Rome, avec le Comte Pirro Visconti qui le protégeait. Il fit de grandes études, qui, à son retour à Milan, le firent paraître bien plus habile qu'auparavant. Son coloris vigoureux, sa belle fresque lui acquit un grand nom. Le Duc de Parme le choisit pour travailler au dôme de Plaisance, et le mit en concurrence avec Louis Carrache, dont le commerce ne lui fut pas inutile. L'émulation se mit de la partie, et il fit trois beaux tableaux dans le chœur, bien différents de ceux qu'il a peints à Milan, qui présentent ordinairement des figures terribles et gigantesques, quoique pleines d'expression.
Souvent entraîné par la vivacité, Camille suivait la fougue de son génie sans étudier la nature ; les proportions alors n’étaient point gardées, on voyait des bras, des jambes trop longues, des pieds, des mains trop grosses pour le corps, des figures trop grandes qui faisaient paraître les autres trop petites ; quand il voulait revenir sur son ouvrage, l'étudier, le méditer, il le rendait tout autre, et il dessinait correctement.

On ne peut contester à Camille les belles ordonnances, un génie facile, une liberté de pinceau surprenante, de belles draperies, une grande intelligence de couleur, avec beaucoup d"expression, et surtout, donnant du mouvement à toutes ses figures. Le jugement universel qu’il a peint à Regio, et le saint Roch qui guérit des pestiférés, tableau que le Duc de Modène a mis en concurrence avec un autre saint Roch qui fait l’aumône, peint par Annibal Carrache, feront toujours connaître la grande capacité de Camille Procaccini.

Ce peintre vivait avec éclat ; il était libéral, galant, de mœurs douces : tout le monde le recherchait ; il vécut jusqu'à quatre-vingt ans, et finit les jours à Milan en 1626.
Ses disciples ont été Calisto Toccagni, Giacinto di Medea, et Lorenzo Franchi.

Les desseins de Camille sont arrêtés par un trait de plume lavés au bistre, d’autres ont des hachures  à la plume presque parallèles ; les yeux pochés de ses figures, sa manière de draper & de coiffer ses têtes, le peu de proportion dans son dessein, le désignent suffisamment.

  • Ses ouvrages à Bologne se voient dans l’Eglise du collège d’Espagne ; ce sont des prophètes et des pasteurs qui adorent l’enfant Jésus. On voit au dôme, le crucifiement de saint Pierre, le martyre de plusieurs saints, et au maître-autel, un Christ mort ; aux Capucins, un porternent de croix ; à saint Grégoire, une Assomption dans la chapelle Ricci ; une crèche à saint François dans la chapelle Ghislieri.
  • A Regio dans le collège de saint Prosper, il y a un jugement universel, grand tableau très fameux qui est à la tribune.
  • Au dôme de Plaisance, trois tableaux dans le chœur, la mort de la Vierge, et deux saints au-dessus de la tribune.
  • Aux Jésuites de Brescia, une nativité au-dessus de la grande porte de l’Eglise.
  • A Gênes chez les religieuses de sainte Brigitte, l'ascension du Sauveur ; dans l’Eglise de St.François de la même ville, le tableau du saint.
  • Au dôme de Milan, le martyre de sainte Agnès, huit anges qui tiennent des vases et des habits sacerdotaux  peints à fresque dans la sacristie ; il a représenté sur les orgues David jouant de la harpe avec plusieurs femmes qui chantent ; son triomphe sur Goliath ; Saül est de l’autre côté qui lance un dard que David évite ; à saint Marc des Augustins, la conversion de saint Augustin ; la transfiguration aux Jésuites ; à saint Antoine des Théatins, les principaux traits de la vie de saint Antoine dans le chœur ; le saint au maître-autel, et une nativité du Sauveur ; à san-Vittore al corpo des pères Olivetans dans une chapelle, saint Grégoire en priera avec plusieurs Evêques, pour délivrer la ville de Rome de la peste ; il a représenté sur les côtés, les actions les plus mémorables de saint Grégoire le grand ; les orgues sont aussi de sa main ; aux frères Zoccolanti di san-Angelo, il a peint dans la première lunette du chœur saint François qui prêche aux animaux ; dans le plafond qui est à fresque, c’est l’assomption de la Vierge avec plusieurs autres morceaux ; dans le cloître, on voit l’histoire de saint François, et tous les faits des anges rapportés dans l'Ecriture sainte ; la chapelle de san-Diego est à l’huile, et  offre cinq tableaux de la vie du saint, outre les peintures du plafond qui sont de sa main.
  • Dans la galerie du Duc de Modène, le tableau de saint Roch qui sert les pestiférés, et qui est un des plus beaux ouvrages qui soient sortis de son pinceau ; on le voit présentement à Dresde.
  • A Düsseldorf chez l'Electeur Palatin, une sainte famille.

On compte environ dix-huit pièces de ce maître gravées par Villamene, H. David, Paulus Stela, A. Wierix : il a gravé de sa main, une transfiguration et deux fuites en Egypte ; le beau tableau de saint Roch guérissant les pestiférés, vient d’être gravé avec succès par Camerata.



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