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Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. Jules Cesar Procaccini doit sa naissance à la ville de Bologne, en 1548 et ses premières instructions à son père Ercole. La sculpture fut d’abord son occupation ; le bruit du marteau, la dureté des pierres et du marbre commença à le dégoûter. Un peu de jalousie causée par la réputation de son frère Camille, le gain qu’il lui voyait faire dans la peinture, se joignit à ce dégoût, et le détermina à se faire peintre. Jules quitta bientôt la manière de son père pour s’attacher aux Carraches, chez qui il fit de grands progrès. Un jour qu'Annibal se moquait de lui, au sujet d’un dessein qu’il avait fait d'après le modèle, Jules le frappa très rudement à la tête ; ce qui les brouilla ensemble. Tous les Procaccini sortirent aussitôt de Bologne avec leur père, et vinrent s’établir à Milan, en 1609. Ils trouvèrent dans cette ville un grand protecteur, en la personne du Comte Pirro Visconti. Jules s’était fait un grand goût de dessein avec une liberté de main surprenante ; il fut longtemps à Rome, à Venise et à Parme, occupé des ouvrages de Michel-Ange, de Raphaël, du Corrège, du Titien et des autres fameux artistes. Il le fit une manière qui tenait de tous ces grands maîtres, mais qui n’a jamais pu l’élever jusqu'à eux. Les têtes du Corrége étaient de son goût, ainsi que le mouvement et l'action que le Tintoret donnait à ses figures. Jules devint chef d’une fameuse académie qui attirait toute la jeunesse de ces cantons là ; il parlait bien des autres peintres, estimant beaucoup ce qui était bon, et se taisant sur le mauvais ; jamais il ne s’enorgueillit de ses succès et du nombre de ses disciples qu’il traitait doucement : ces manières le firent aimer de estimer de tout le monde. On le manda à Gênes, en 1618, pour orner le palais Doria, et il travailla beaucoup pour le Roi d’Espagne. Après ces grands travaux, Jules revint à Milan, où il jouit d’une fortune considérable ; enfin, il mourut en cette ville, en 1626 à l’âge de soixante-dix-huit ans. Son neveu, Ercole Juniore, fut son élève, ainsi que plusieurs autres, qu’il serait trop long de nommer. Carlo-Antonio Procaccini fut le moindre des trois frères ; il s’était appliqué d’abord à la musique, qu’il quitta pour la peinture. Dans le paysage, les fleurs et les fruits, il s’acquit tant de réputation, qu’il n’y avait aucun cabinet en Italie qui ne possédât de ses ouvrages. Son fils Ercole Juniore peignit d'abord des fleurs dans le goût de son père ; mais étant devenu élève de Jules-César son oncle, il fît plusieurs tableaux d’Eglise, et soutint longtemps l'académie. Il travailla beaucoup pour la ville de Turin, et particulièrement pour le Duc de Savoie, qui honora son mérite d’une chaîne d’or avec son portrait. Il mourut, en 1676, à l'âge de quatre-vingt ans. Les desseins du Procaccini sont terminés avec un trait de plume, lavés au bistre et relevés de blanc au pinceau ; ils sont assez corrects et bien composés. Les attitudes forcées, les contours extraordinaires, les yeux pochés, des figures trop sveltes, sont des marques essentielles qui caractérisent la main de Jules-César Procaccini. Ses ouvrages sont répandus dans toutes les Églises de Milan. On voit au dôme, plusieurs miracles de saint Charles, entr’autres, le saint qui sauve de l’eau un enfant qui se noyait ; à san-Fedele, maison professe des Jésuites, un crucifiement, avec saint François-Xavier qui embrase la croix ; dans l’Eglise de saint Antoine-Abbé, une annonciation, les tableaux des côtés et le plafond sont des traits de la vie de la Vierge ; tout est de sa main ; à san-Celso, une transfiguration ; et dans l’Eglise de la Madona presso san-Celso, on voit un Christ mort et un saint Sébastien ; dans le cloître du couvent de san-Angelo, un Christ mort, que pleurent plusieurs Anges ; dans la Chiesa del Giardino dei Zoccolanti une adoration des mages, et les astigmates de saint François ; à san-Carlo dei Scalzsi, la Vierge qui met une couronne de perles à sainte Thérese, accompagnée de saint Joseph et de plusieurs autres saints ; aux Capucins de sainte Prassede, une flagellation du Sauveur ; dans la chapelle du collège des Magistrats de la ville, saint Barnabé et saint Sébastien, avec quelques sujets de l’histoire de Constantin ; dans la galerie de l’Archevêché, les épousailles de sainte Catherine, une Madeleine, un saint Jérôme, et un saint Jean tenant un agneau.
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