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Les Chansons de Beaumarchais

Titre du 7ème volume des oeuvres complètes de Beaumarchais - Reproduction © Norbert Pousseur


 

ROBIN.

 

1er.

Toujours, toujours, il est toujours le même :
                  Jamais Robin,
       Ne connut le chagrin ;
       Le temps sombre ou serein,
       Les jours gras, le Carême,
       Le matin ou le soir ;
       Dites blanc, dites noir,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

2.

Il a pour lui cet air mâle qu'on aime,
                  L'œil en arrêt,
       Ferme sur le jarret,
       Plus souple qu'un fleuret,
       Des reins à la dalême,
       Frisé, haut en couleur ;
       Et pour la belle humeur,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

3.

Sur mon tambour brodant mieux que moi-même,                   Veux-je un fleuron ?
       Jamais il n'a dit non ;
       En plus d'une façon
       Il sait faire son thème ;
       S'il badine au feston,
       Quand il travailla au fond,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

4.

Il n'est ici fille ou femme qui n'aime
                  Mon beau garçon ;
       Beau, c'est-à-dire bon,
       La dame du canton,
       Connaisseuse n'en chème ;
       Mon coeur n'est point jaloux,
       Car en rentrant chez nous,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

5.

Pour en juger, il faudrait être à même ;
                  On n'a rien vu,
       Quand on ne l'a pas eu ;
       Les filles de Jésu
       Du couvent d'Angoulême,
       Ont plus d'un an vécu
       Avec mon superflu ;
Toujours, toujours, il est toujours le même.

6.

Pour l'éprouver j'ai plus d'un stratagème ;
                  Je vois souvent
       Qu'il vient le nez au vent ;
       J'affecte, en lui parlant,
       Une froideur extrême,
       Je change de propos,
       Je lui tourne le dos ;
Toujours, toujours, il est toujours le même.

7.

Robin, dansons ce branle que tant j'aime ;
                  Sans le presser,
       Robin vient le passer ;
       Robin, j'en veux danser
       Un second, un troisième ;
       Je veux recommencer,
       Je ne veux plus cesser ;
Toujours, toujours, il est toujours le même.

8.

Comment toujours ! dit un grand monsieur blême,                   On le croira,
       Mais quand on le verrai ;
       Nos sœurs de l'opéra
       Résoudront ce problème :
       Messieurs, je n'en sais rien ;
       Ce que je sais fort bien,
Toujours, toujours, il est toujours le même,

9.

Hier au soir, viens, dit-il, que je t'aime !
                  Robin, hélas !
       Cela ne se peut pas !
       A moi des embarras ?
       Parbleu ! le beau système !
       Porte ton compliment
       Au nouveau parlement :
Toujours, toujours, il est toujours le même.

10.

Enfin, un jour, voyons, dis-je en moi-même,
                  Par mon labeur,
       Si j'en serai vainqueur ;
       J'en arrachai le beur,
       Le lait, après la crème,
       Je lui tordis le bec,
       Je le croyais à sec :
Toujours, toujours, il est toujours le même.

9.

Robin sur moi règne, a le rang suprême ;
                  C'est par mon choix
       Qu'il m'a donné des lois ;
       C'est la leçon des rois ;
       Leur sceptre ou diadème,
       Souvent brise en leur main ;
       Mais celui de Robin,
Toujours, toujours, il est toujours le même.

 

Remarque : La présente présentation graphique des couplets est reprise de l'original de 1809


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