Texte et gravure extarite de la 'Galerie historique de la Révolution française'
CHARETTE DE LA CONTRIE naquit à Couffé (Bretagne) en 1763, servit dans la marine ; parvenu au grade de lieutenant de vaisseau, il se retira dans son château pour y vivre paisiblement ; mais lorsque la guerre de Vendée éclata, les paysans du Marais, connaissant le courage et l’intrépidité de Charette, voulurent être commandés par lui pour repousser les républicains.
Après avoir organisé, une petite armée, Charette s’empara de l'île de Noirmoutiers (1793), puis fut vaincu à Nantes et à Luçon. Chargé du commandement de la basse Vendée, il surprit la colonne de Beysser, mal gardée, à Montaigu, et refusa de se joindre à Bonchamp et d’Elbée pour poursuivre les républicains. Voyant le danger qui menaçait la Vendée, Charette prétexta un mécontentement et se retira sur les côtes. Cependant en 1794 il reprit son commandement, forma avec Stofflet et Sapinaud un conseil supérieur, rédigea des lois d’après lesquelles toutes les affaires de la Vendée se feraient à l’avenir ; mais l’ambition et la jalousie réciproque de ces trois chefs amena leur désunion et annula leurs conventions.
Charette, retiré dans la basse Vendée, abandonné des paysans qui étaient fatigués de la guerre et ruinés par les dévastations, sollicita du secours de l’Angleterre ; ayant vu l’inutilité de ses demandes, il consentit à avoir une entrevue à Nantes avec Canclaux et les représentants du peuple, et obtint la liberté des cultes, l’exemption du service militaire pendant 10 ans pour les jeunes gens, et une indemnité pour les chaumières démolies.
Charette, tout en paraissant adhérer aux lois républicaines qu’il avait signées, était resté royaliste, car il entretenait une correspondance secrète avec le régent et n’attendait qu’une occasion favorable pour reprendre les armes. Profitant des contestations survenues entre les autorités républicaines, au sujet de différents désordres commis par leurs partisans, Charette effectue une descente sur le rivage, chasse les postes ennemis, s’empare de la poudre et de quelques fusils. Hoche, commandant de l’armée de l’Ouest, accourut et battit les Vendéens. Charette, désespéré, se cacha dans les bois avec 150 hommes ; poursuivi par le général Travot, il fit demander à Hoche la permission de passer en Angleterre. Hoche la lui accorda ; mais aussitôt Charette déclara que sa demande n’était qu’une feinte et qu’il ne voulait pas obtenir son pardon des républicains.
Le 22 mars 1796, Charette fut pris dans une embuscade, conduit à Angers et transporté à Nantes où il fut fusillé (29 mars). Il montra, jusqu’à la fin, du courage et une grande impassibilité ; pour recevoir le coup fatal, il refusa de se laisser bander les yeux et de se mettre à genoux ; il donna lui-même le signal.
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