ZAMBECCARI. — Un des nombreux martyrs de l'aérostation fut le comte François Zambeccari.
Zambeccari s'était consacré de bonne heure à l'étude des sciences. Il avait composé sur la question des aérostats, un petit ouvrage qu'il soumit à l'examen des savants de son pays. Ses travaux furent appréciés et le Gouvernement mit différentes sommes à sa disposition pour lui permettre de continuer ses recherches.
Zambeccari se servait d'une lampe à esprit de vin dont il dirigeait la flamme à volonté. Il espérait par ce moyen guider à son gré la machine, une fois qu'elle se trouverait en équilibre dans l'atmosphère. C'était une imprudence excessive que de placer une lampe à alcool dans le voisinage d'un gaz inflammable.
Zambeccari tenta trois ascensions. Dans la première, la lampe s'étant brisée, l'alcool se répandit sur ses vêtements. Il fut brûlé cruellement.
Dans la seconde, son ballon fut précipité en pleine nuit dans l'Adriatique. Zambeccari échappa miraculeusement à la mort. Enfin, dans la troisième, son ballon s'accrocha à un arbre, la lampe mit le feu à la machine et l'infortuné aéronaute fut précipité dans le vide, à moitié carbonisé.