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Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville, Dominique Feti, natif de Rome en 1589, a été élève du Civoli, fameux peintre Florentin, dont on trouvera la vie parmi les peintres de son pays. On ne lit aucun trait particulier de la vie du Feti, dans les auteurs qui ont écrit de la peinture, soit oubli, soit affectation, soit jalousie de leur part, ils ne font aucune mention de ses talents dans leurs ouvrages, ou il aurait pu tenir un rang distingué. Sorti de l’école du Civoli, il accompagna à Mantoue le cardinal Ferdinand de Gonzague, qui fut depuis Duc de Mantoue. Ce fut dans cette ville que les peintures de Jules Romain lui ouvrirent la route des grands peintres ; il y puisa la fierté des caractères, la belle manière de penser : la grande correction de ce maître lui échappa. Le Duc de Mantoue reconnut le mérite du Feti ; il le retint à sa cour, lui fournit les moyens de continuer ses études ; ensuite il l’employa à orner son palais. C’est ainsi qu’un Mécène aiguillonne un artiste, et le fait sortir du nombre de ces peintres, qui vieillissant le pinceau et la palette à la main, n’ont jamais pu, faute d’émulation, s’élever au-dessus du commun. Le Feti peignait d’une grande force, quoique souvent un peu noir ; il avait beaucoup de finesse dans la pensée, une grande expression, quelque chose de moelleux dans sa peinture, et qui ragoûte infiniment les connaisseurs. Ses tableaux sont rares et très recherchés ; ce sont la plupart des tableaux de chevalet, qui se sont répandus de tous côtés ; et il a peu travaillé pour les églises. On peut dire que ses talents le firent aller de pair avec les plus grands maîtres. La ville de Venise augmenta ses connaissances et contribua à le perfectionner dans le coloris ; mais la débauche où il s’abandonna, le fit périr en peu de temps en l’année 1624, à l’âge de trente-cinq ans. Le Duc de Mantoue le regretta beaucoup, et fit venir son père et sa sœur, dont il prit toujours soin. Cette sœur peignait bien ; elle se fit Religieuse, et exerça son talent dans le couvent, qu’elle orna de plusieurs de ses ouvrages. Les autres maisons religieuses de Mantoue furent aussi décorées de ses tableaux. Les dessins du Feti sont extrêmement rares : ils sont heurtés d’un grand goût à la pierre noire, relevés de blanc de craie ; d’autres sont à la sanguine hachés de droite à gauche également partout. On en voit de lavés au bistre avec un trait de plume : il a fait des études admirables, peintes à l’huile sur du papier. Enfin, de quelque manière que ses dessins soient faits, on y trouve la couleur, l’expression et la belle touche ; il n’y manque qu’un peu de correction; mais il avait, en couleur, ce qui lui manquait en correction.
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