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Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville, Frédéric Zucchero, frère et disciple de Taddée, vint au monde dans le même lieu que son frère en 1543. De légers principes que lui donna son père Ottaviano Zucchero, découvrirent son heureuse disposition pour la peinture ; ses talents se développèrent ; et on l’envoya à Rome pour se perfectionner. Quelque étude qu’il ait faite dans l’école de Taddée, il n’a jamais pu parvenir à se rendre aussi habile que lui : il souffrait trop impatiemment ses remontrances ; son pinceau était plus facile que le sien, mais plus maniéré. Frédéric travaillait chez le Pape avec le jeune Baroche et d’autres bons peintres. Il y peignit une belle frise, où se voit l'histoire de Moïse et de Pharaon ; celle du Centenier, les noces de Cana, et la transfiguration sont dans le Casin de Belvédère. Ces morceaux bien entendus et bien exécutés, lui firent remporter la victoire sur les autres peintres. Frédéric étant tombé malade, revint à Rome avec son frère ; il finit, après son rétablissement, plusieurs ouvrages commencés. Ce fut dans ce temps-là, que le Grand Duc le fit venir à Florence, pour achever la coupole de Sainte Marie del Fiori, que Vasari avait laissée imparfaite. Frédéric s’y distingua d’une grande manière, et l’ouvrage fut terminé en peu de temps : c’est le jugement dernier. Le cardinal de Lorraine le fit ensuite venir en France pour quelques ouvrages, de là il passa à Anvers, où il fit des cartons pour des tapisseries ; puis en Hollande et en Angleterre, où il peignit la Reine Elisabeth, et plusieurs autres tableaux. Venise l’attira ensuite. Le Patriarche Grimant voulait faire finir sa chapelle, qui était restée imparfaite par la mort de Baptista Franco ; Frédéric y représenta le Lazare et la conversion de la Madeleine. On voit de lui, sur l'escalier de ce palais d'excellentes figures ; et dans l’église de St. François de la vigne, son tableau à l’huile de l’adoration des Rois, qui excita la jalousie des peintres Vénitiens. La salle du grand Conseil, où il travailla en concurrence avec Paul Véronèse, le Tintoret, le Bassan et le Palme, lui attira des marques de la satisfaction du Sénat, qui le créa Chevalier. Philippe II, sous le pontificat de Sixte V, le manda en Espagne pour travailler à l’Escurial : il y fut reçu avec distinction, et les récompenses de ce Monarque auraient dû l’engager à faire des efforts pour les mériter ; il ne fut pas cependant heureux dans cette entreprise. Après que le Roi l’eut congédié et comblé de présents, il fit détruire tout ce qu’il avait peint dans le cloître pour le donner à Pelegrino Tibaldi. De nouveaux ouvrages l’occupèrent à son retour à Rome, où son plus grand soin fut d’établir, en vertu d’un bref du Pape Grégoire XIII une académie, dont il fut le chef, sous le nom de prince. Cette fondation consuma la plus grande partie du bien qu’il avait amassé : l’académie après sa mort, devait avoir ce qui lui restait, si ses héritiers mouraient sans enfants. Frédéric était bien fait, aimé et chéri de tous les honnêtes gens : il avait beaucoup de génie, inventait toutes sortes de sujets avec une facilité surprenante, dessinait bien, quoiqu’il fût maniéré, et son coloris était vigoureux. Il ne lui manquait, ainsi qu’à Taddée, que d’avoir consulté la nature, et d’être plus gracieux dans les têtes. Las enfin de tant travailler, il sortit de Rome et parcourut l'Italie. Il fit imprimer à Turin un volume sur la peinture, et il y peignit, pour le Duc de Savoie, une galerie ; le besoin qu’il avait d’argent lui fit strapasser (malmener) cet ouvrage. Il n'avait point en vue l’immortalité, et aurait pu dire comme le poète Régnier :
Lorette et Ancône terminèrent son voyage. Accablé de fatigue et épuisé par ses grands travaux, il mourut dans cette dernière ville en 1609, âgé de soixante-six ans. Il eut pour élève Dominique Passignano, Florentin, qui s’est fort distingué par plusieurs ouvrages à Rome, particulièrement dans la chapelle de Paul V, à Sainte Marie Majeure, à Saint Jean des Florentins, à Saint Jacques des Incurables, à la Paix, et à Florence, où il est mort à l'âge de quatre-vingts ans, comblé d’honneurs et de richesses. Rien n’est si facile à connaître, que les dessins de Frédéric ; les yeux de ses figures sont pochés, les draperies lourdes et coupées, les figures raides, le trait de la plume un peu gros, lavé au bistre ou à l’encre de la Chine. Il est moins spirituel que Taddée, plus maniéré dans les extrémités de ses figures, particulièrement dans les têtes, qui sont coiffées d’une manière singulière. Ses dessins sont rarement rehaussés de blanc de craie ou au pinceau et la grande quantité qu’il en a faite, les rend très communs.
Raphaël Sadeler, les Matham, Caprioli, et les mêmes graveurs de Taddée, ont gravé d’après son frère Frédéric plusieurs planches.
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