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Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Abrégé de la vie des plus fameux peintres' d'Antoine Joseph Dezallier d'Argenville, édition de 1762, collection personnelle. Note générale : On appelle vigne en Italie, une maison de plaisance aux environs d’une ville, La nature n’est point maniérée ; toujours variée dans ses opérations, elle donne un grand précepte aux artistes qui se proposent de l'imiter. Taddée Zucchero et son frère Frédéric n’en ont pas su profiter. Taddée naquit à San-Agnolo in vado dans le Duché d’Urbin, en l’année 1529 ; il fut élève de son père Ottaviano Zucchero, et ne fut pas longtemps à le surpasser. Son génie le conduisit à Rome à l’âge de quatorze ans, dans l’école d’un peintre médiocre. Ne trouvant pas dans cette ville de quoi subsister, il fut obligé de broyer des couleurs, de travailler à la journée, et de coucher sous les Loges du palais Chigi. Une partie de son temps était employée à dessiner les antiques, et à examiner les ouvrages de Raphaël, qui achevèrent de le perfectionner. De retour à Rome, à l'âge de dix-huit ans, il entreprit de peindre à fresque la façade du palais Mattei ; cette belle exécution charma tout le monde. En 1550, son frère Frédéric le vint trouver à Rome, et Taddée lui enseigna les principes de son art. Son frère Frédéric qui commençait à peindre, fut envoyé à Urbin ; et il entreprit à son retour avec Taddée une Chapelle dans l'église de la Consolation. Taddée n’y travaillait que dans ces heureuses saillies, où la main exécute facilement tout ce que l’imagination lui suggère : aussi cet ouvrage qui l'occupa pendant quatre ans, est un des plus beaux qu'il ait faits ; semblable à un poète que la fougue entraîne, il laissait aller son génie à tout ce que la poétique de l'art pouvait lui suggérer.
Le grand plaisir de Taddée, était d'obliger son frère Frédéric, de de lui procurer de peindre des Chapelles dont il s'acquittait fort bien ; il le présenta même au Duc de Guise, qui était alors à Rome, pour le mener en France, où il aurait été lui-même, sans la guerre et la mort du Duc qui survinrent. Taddée eut envie de voir Florence ; il s’y rendit dans le dessein d’y rester longtemps ; mais ses engagements pour Rome et pour Caprarolle ne lui ayant pas permis de suivre cette idée, de retour à Rome, il peignit une Chapelle à la Trinité du Mont ; alors son frère Frédéric revint de Venise, croyant lui être très nécessaire : comme Taddée ne voulait point se marier, Frédéric gouvernait sa maison. Ses grands travaux, joints à quelque débauche, lui causèrent la maladie dont il mourut en l’année 1566, âgé de trente-sept ans. Son frère le fit enterrer à la Rotonde, à côté de Raphaël, auquel il ose le comparer par ces mots : Fredericus mœrens posuit anno 1566, moribus, picturâ, Raphaëli Urbinati simillimo. Le premier article pourrait être vrai, par rapport à la cause de leur mort, arrivée au même âge ; le second est une illusion, une flatterie qu’on ne saurait pardonner qu'à l’amitié fraternelle. On jugera aisément, par tout ce qui vient d’être dit, que Taddée était grand dans ses compositions, élevé dans ses idées ; il avait un pinceau frais et moelleux, sachant bien l’anatomie, disposant bien son sujet, excellent pour peindre des têtes, des cheveux, des mains, des pieds ; le coloris vague, assez correct, quoique maniéré, ayant perdu de vue la belle nature, moins facile que son frère Frédéric, qui était son disciple.
Plusieurs ouvrages de sa main, tels que la salle Farnèse, le château de Caprarolle, et la chapelle de la Trinité du Mont restèrent imparfaits. Frédéric, qui avait le même goût, les acheva tous. Ses ouvrages sont répandus dans toute l’Italie ; une grande pratique les a multipliés ; mais plusieurs sont restés imparfaits :
Corneille Cort, Philippe Thomassin, Jacques Matham, Corneille Galle, Chérubin Albert et autres, ont gravé environ une vingtaine de morceaux d’après Taddée Zucchero ; et depuis peu d’années on a publié à Rome toutes les peintures du château de Caprarolle, gravées par Prenner.
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