Toutefois,
le dégagement
par voie d'expropriation publique des abords de l'Hôtel
de Ville ne se fit complètement que sous le second Empire,
ainsi qu'on le verra plus loin.
Achevons la description de ce qu'était le palais avant
qu'il ne disparût en 1871.
Ici
nous empruntons au Grand Dictionnaire universel les
excellents renseignements que contient la monographie qu'il
en a donnée.
L'Hôtel de Ville, augmenté de deux tiers, renferma
des salles pour les assemblées municipales, les bureaux
de l'assistance communale et départementale, des
salles et des galeries pour les fêtes, des salons de
réception et les appartements du préfet de la
Seine.
L'édifice formait un rectangle dont
les grands côtés sur la place de l'Hôtel
de Ville et sur celle Lobau, offraient un développement
de 120 mètres de longueur et de 80 mètres sur
le quai et sur la rue de Rivoli.
Les
pavillons d'angle avaient deux étages
sur rez-de-chaussée, ornés de colonnes
engagées. Des niches à fronton entre les colonnes
reçurent les statues dont la désignation
suit :
Pavillon
nord : Montyon,
par Gayrard ; Monge, par Gaibeyre ; Gros, par Millet ; Voltaire,
par Husson; d'Alembert, par Diéboldt; Buffon, par Deligand
; Ambroise Paré, par Ramus ; Papin, par Calmels ; le
président du Harlay, par Barre.
Façade
principale : Perronnet, par Antonin Moyne; d'Argenson,
par Valcher; Mansart, par Faugince; Le Brun, par Caunois; Lesueur,
par Chenillon; saint Vincent de Paul, par Ramus; Jean de la
Vacquerie, prévôt, par Auvray; Philibert Delorme,
par Faugince ; l'évêque Gozlin, par Grevenich
; Pierre Lescot, par Brun ; Jean Goujon, par Ghardigny ; Etienne
Boileau, prévôt, par Huguenin; Hugues Aubryot,
par Lequien; saint Landry , évêque, par Debay
fils; Maurice de Sully, évêque, par Desprez ;
Juvénal des Ursins, prévôt, par Dantan
aîné ; Pierre Viole, par Duseigneur; Michel de
Lallier, prévôt, par A. Moyne; Guillaume Budé,
prévôt, par Brian; François Miron, prévôt,
par Jaley; Robert Estienne, par Lescorné ; J. Aubry,
par Gayrard ; Mathieu Molé, par Droz; Rollin par Gaillouette;
l'abbé de l'Épée, par Préault;
Turgot, par Foyatier ; Silvain Bailly, maire de Paris, par
Husson ; Frochot, par Desprez.
Pavillon
sud : Lavoisier,
par Toussaint ; Condorcet, par Carrier ; Lafayette,
par Chevillon ; La Reynie, par Protat ; Colbert, par
Mercier; Catinat, par Demesmay; de Thou et Boileau Despréaux,
par Maindron ; Molière, par Ottin. |
La corniche
du couronnement des nouvelles constructions supportait en
outre des consoles et des piédestaux surmontés
de figures allégoriques et de statues. Les trois façades
modernes étaient élevées de deux étages
percés de baies en arcades, et le bâtiment donnant
sur le quai présentait le même ordre d'architecture
que les pavillons d'angle. La façade sur la rue
de Rivoli offrait treize travées d'arcades, séparées
par des colonnes engagées. Enfin, celle qui bordait
la place Lobau se composait de quinze travées d'arcades
soutenues par des colonnes dégagées. Deux larges
arcades conduisant à des cours latérales, s'ouvraient
au bas des deux pavillons flanquant le pavillon central de
la partie ancienne de l'hôtel. Les deux cours auxquelles
on arrivait par ces arcades étaient placées symétriquement à droite
et à gauche de l'ancienne cour. Elles mesuraient 34
métres de longueur sur 20 de largeur. Au fond de la
cour centrale où se trouvait la statue de Louis XIV,
un escalier en marbre blanc construit sur les dessins de l'architecte
Baltard donnait accès dans la salle des séances
du conseil municipal qui communiquait avec la salle des
cariatides décorée de peintures dues à M.
M. Gosse, Benouville et Cabanel. Cette salle, dont les voûtes
en pendentifs portaient une tribune ornée de cariatides
et surmontée d'un plafond s'ouvrait sur la galerie des
fêtes, longue de 50 mètres, large de 13 mètres
et haute de 12 mètres 50. Cette galerie était
magnifique, sa décoration était blanc et or.
H. Lehmann avait peint en 1852, dans l'espace de dix mois
28 pendentifs et autant de pénétrations
composant sur une étendue de 140 mètres carrés,
plus de 180 figures.
Lorsque
la ville de Parts donnait un bal dans la galerie des fêtes, elle était éclairée
par 26 lustres portant chacun 100 bougies.
Aux deux
extrémités de cette salle se trouvaient
deux salons dits des Beaux-arts. L'un était orné de
peintures de Landelle représentant la sculpture, la
peinture, la gravure, l'architecture, la poésie
et la musique, l'autre était peint par Delacroix qui
y avait représenté sur le plafond circulaire la
Terre éplorée obtenant le retour de la paix, et,
sur 19 tympans, des dieux, des déesses et les travaux
d'Hercule
De ce second
salon on passait dans le salon de l'empereur orné du
magnifique plafond peint par Ingres en 1854, représentant
l'apothéose de l'empereur ;
au-dessus de la cheminée était placé le
grand portrait de Napoléon par Gérard ; les murs étaient
tendus de satin vert semé d'abeilles d'or.
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