Matthias Ier empereur, roi de Hongrie et de Bohème
1557 - 1619

Gravure provenant d'un recueil de 88 gravures
de Nicolas de Clerck (actif entre 1614 et 1625)
(collection personnelle)

Texte ci-dessous extrait de la Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom de F.X. Feller. - 1860

MATTHIAS, empereur d’Allemagne, naquit en 1557 de Maximilien II, et de Marie, fille de Charles-Quint. Il était frère de Rodolphe II, contre lequel il fut quelque temps révolté.

Après avoir entretenu une correspondance secrète avec les provinces belges révoltées contre Philippe II, il en fut nommé gouverneur ; mais il fut ensuite obligé de céder cette place en 1580 à François d’Anjou. Rentré en Autriche, il se retira à Lintz, où il vécut dans le besoin.
A la mort de Bathori, il prétendit à la couronne de Pologne ; mais l’Empire et l’Espagne déjouèrent ses projets. Enfin Rodolphe, son frère, le nomma gouverneur d’Autriche et de Hongrie, et Matthias lui rendit de grands services.

De nouvelles discussions s'élevèrent au sujet de la succession à l’empire : Matthias, ayant surmonté tous les obstacles, succéda à son frère Rodolphe en 1612. L’empire était alors en guerre avec les Turcs. Après des succès contrebalancés par des pertes, Matthias eut le bonheur de la finir en 1615 par un traité conclu avec le sultan Achmet.
Mais en 1618, il en vit commencer une autre qui désola l’Allemagne pendant 30 ans, et qui fut excitée par les protestants de Bohême, pour la défense des nouvelles erreurs. Il mourut à Vienne en 1619, à 62 ans.

L’enlèvement du cardinal Elesel, son premier ministre, que l’archiduc Ferdinand, depuis son successeur, crut devoir éloigner des affaires, le conduisit au tombeau. La capitulation que Matthias signa en montant sur le trône diffère essentiellement de celles de ses prédécesseurs.
Elle borne l’emploi des subsides donnés par les Etats, au seul usage pour lequel ils sont accordés. Elle lui détend de traduire les procès pour les péages électoraux devant un autre tribunal que celui des sept électeurs. Elle l’oblige de prendre lui-même les investitures des fiefs possédés par la maison d’Autriche. Elle permet aux électeurs d’élire un roi des Romains, du vivant de l’empereur, quand ils le jugeront utile et nécessaire pour le bien de l’empire, et même malgré oppositions de l’empereur régnant.