Gravures (de Léopold Massard) et textes extraits de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Danse au son de la flûte et de la lyre. Cette composition provient d’un manuscrit du IXe siècle. Elle représente une jeune fille qui danse au son d’une double flûte, embouchée par une femme assise, près de laquelle se trouve une autre femme qui porte sur ses genoux une lyre et qui tient à sa main droite le plectrum, baguette dont on se servait pour faire vibrer les cordes de cet instrument. Les costumes de ces figures sont ceux du VIIIe au IXe siècle. Plectrum, baguette d’ivoire ou de bois poli, avec laquelle le musicien touchait les cordes d’un instrument pour en tirer des sons. Jadis on avait des instruments à cordes avec lesquels on jouait sans plectrum, et d’autres où l’on s’en servait toujours. Dans l’origine, on ne touchait la lyre qu’avec le plectrum; ensuite la mode vint de n’en pincer les cordes qu’avec les doigts. (V. Pignorius, Montfaucon, Buanorotti, Caylus.)
Jongleur au sons du cor et du violon : Cette jolie composition, tirée d’un manuscrit du IXe siècle, représente un homme qui s’exerce à un jeu qui consistait à jeter successivement en l’air, et au son des instruments, trois couteaux et trois pommes, et à les rattraper l’un après l’autre, les pommes se trouvant au bout des couteaux. Près de cet homme sont deux musiciens, dont l’un joue du violon, et l’autre embouche un instrument.
Les fêtes au temps de Charlemagne : Il est vraisemblable que ces 2 planches représentent des scènes des cours plénières. Et en effet, pour ne point rejeter totalement cette opinion, il suffît de se rappeler le goût des Francs pour ces fêtes ; que le règne de Charlemagne (nos dessins sont du siècle de ce prince) fut celui des cours plénières ; que ces assemblées, qui duraient sept ou huit jours, et auxquelles étaient invités non-seulement les grands du royaume, mais encore les seigneurs étrangers, attiraient un grand nombre de danseurs de corde, de plaisantins ou farceurs, de jongleurs ou veilleurs et de pantomimes, et qu’enfin une dépense considérable de ces fêtes était d’y faire venir toute sorte de charlatans : car la fête n’était belle qu’autant qu’il y en avait beaucoup. |