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Noces de village au 14ème siècle

Les costumes en France à travers les âges

Noces campagnardes au 14ème siècle, dessin de Massard - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage
Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours, publié par A. Mifliez en 1835

 

Noces : Dans les temps féodaux, la première condition imposée aux habitants de la campagne, serfs ou manants, comme on les appelait alors, qui voulaient se marier, c'était d’obtenir le consentement de leur seigneur. Pour ce faire, à un jour indiqué, les fiancés se réunissaient par couples, et venaient, précédés d’instruments de musique, demander cette autorisation, qui, ordinairement, leur était accordée sans difficulté, s’ils faisaient tous partie de la même seigneurie ; mais si les conjoints appartenaient à des seigneuries différentes, il fallait qu’il y eût droit de parcours entre les deux terres, c’est-à-dire réciprocité. Sans cela, une femme qui voulait se marier dans une autre seigneurie ne pouvait y parvenir que par un échange, c’est- à-dire en obtenant qu’une femme de la seigneurie de son mari futur vînt la remplacer dans celle qu’elle quittait pour se marier : ces sortes d’échanges étaient communs,  les anciennes chartes en offrent de nombreux exemples. Notre planche représente une de ces noces de village. La mariée, qui vient de recevoir la bénédiction nuptiale, est reconduite chez elle, au son des rebecs, par son père et son mari, qui tiennent chacun un des bords de son manteau (sur la gravure on voit des bombardes et non des rebecs). Nous ferons remarquer comme une singularité digne d’attention la couronne dorée qu’elle porte sur la tête : c’est une couronne de duchesse ; une couronne de fleurs conviendrait mieux.

 

Rebec : substantif masculin. Vieux mot qui signifiait autrefois violon à trois cordes, et qui est, à vrai dire, un violon imparfait. Ses cordes sont accordées de quinte en quinte. On menait autrefois les épouses à l'église avec le rebec et le tabourin. Ménage tient que ce mot vient de l’Espagnol rabel, qui est pris de l’Arabe rebab ou rebaba, qui lignifie la même chose. Borel dit qu’il vient de l’Hébreu rebiac, qui signifie sistrum. Mais plutôt il vient de rebet, qui en langage Celtique ou Bas-Breton signifie violon, et rebeter, sonner du violon. (Dic. Furetière 1690)

 

 

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