Les bottes et les bottines ont, pendant quelque temps, remplacé les souliers ; leur usage est ancien ; il est maintenant très commun dans toutes les classes de la société. Louis VII voulut que la dalmatique et les bottes de Philippe son fils, lorsqu’il le fit couronner à Reims, en 1179, fussent parsemées de fleurs-de-lis d’or. Elles devinrent, dès ce moment, les seules armoiries des monarques français. Tous les portèrent, sans nombre, jusqu’au règne de Charles VII, qui les fixa à trois.
Sous Henri II, on vit à la cour de France une des bottes du duc de Saxe, si grosse, dit Brantôme, quelle ressemblait aux grosses malles ou valises dans lesquelles on enferme un lit de camp.
Les bottines étaient fort en usage parmi les nobles et les gens de guerre, qui affectaient de les porter par ornement, par distinction. Sous Henri IV et Louis XIII, les bottes étaient molles et larges, n’allaient pas jusqu’aux genoux., et étaient souvent garnies d’une large bande de toile ou de dentelle.
Conrad II, élu roi d’Allemagne, en 1024, était d’une libéralité peu commune. Un gentilhomme ayant perdu une jambe à son service, reçut de lui autant de pièces d’or qu’il pouvait en entrer dans sa botte.
Charles XII menaça ses sénateurs de leur envoyer sa botte pour les gouverner.
En 1546, on renchérit sur les persécutions qu’on faisait souffrir aux non-catholiques. Ou inventa un nouveau genre de torture ; on obligeait les accusés de chausser des bottes remplies de suif bouillant, puis on riait de leurs souffrances.
Le cruel Philippe II, roi d’Espagne, informé que don Juan, dans un différend qu’il eut avec don Carlos, l’avait appelé hide puta (fils de pute), lui fit donner des bottines parfumées qui lui coûtèrent la vie.
Vers le personnage portant cette partie d'habit
Retour à la liste des termes du Petit dictionnaire de l'habillement
Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
Sans mention particulière, cette définition provient des notes de cet ouvrage. |