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Chaînetier

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 



CHAISNETTIER - Chaînetier. Ouvrier qui fait des chaînes, ou le Marchand qui les vend.

La Communauté des Maîtres Chaînetiers de la Ville et Faubourgs de Paris, était autrefois très considérable. On y a souvent compté quatre-vingt Maîtres de chef-d’œuvre, qui occupaient: un grand nombre d'Apprentis et de Compagnons. Présentement à peine reste-t-il six Maîtres, qui même depuis plus de vingt ans n’ont fait aucun Apprenti. C'est aussi sans apprentissage que les nouveaux Maîtres se reçoivent ; comme c’est pareillement sans Statuts que cette Communauté subsiste depuis près de trente ans.

Ce n’est pas que les Maîtres Chaînetiers réunis en Corps de Jurande bien avant le Règne de Charles IX, n’aient eu des Statuts,  comme tous les autres Corps des Arts et Métiers ; mais le dépit d’une veuve de Maître, alors Juré en Charge, l’ayant portée à brûler le coffres des Archives de la Communauté vers l’an 1685, la pauvreté et le petit nombre des Maîtres, qui l’ont depuis composée, les ont toujours empêché, ou d’en faire la recherche dans les Registres, ou dépôts publics, ou d’obtenir de nouveaux Statuts par de nouvelles Lettres Patentes.

Ce qu'on va rapporter de leurs anciens Statuts, n'est donc qu'une ample tradition, conservée et passée de Maîtres en Maîtres ; à quoi pourtant l’on ajoutera ce qui concerne la police moderne de cette Communauté, prête, pour ainsi dire  à expirer ; et qui pourtant a toujours refusé constamment de s'unir à celles des Épingliers et Aiguilliers, dont les ouvrages ont un grand rapport à ceux des Maîtres Chaînetiers.
Les Statuts des Chaînetiers leur furent donnés, ou plutôt confirmés par Charles IX, Henry IV, et ensuite Louis XIII, qui leur accordèrent des Lettres Patentes de confirmation ; et l’on croie même quelle leur en fut aussi expédié sous le Règne de Louis XIV, vers l’an 1647, ou 1648.

Les qualités que ces Statuts leur donnaient, sont de Maîtres Chaînetiers, Hautbergeniers, Tressiers, et Demi-ceintiers. De ces quatre noms, il n’y a plus de connus dans le métier, que le premier et le dernier ; aucun des Maîtres modernes n’ayant connaissance de l’étymologie des deux autres. Il parait néanmoins certain, que le nom de Hautbergenier vient de l’ancien mot de Hautbert, qui signifie une jacque, ou cotte de mailles,
Et à l’égard de la qualité de Tressier, il y a apparence quelle leur venait de ces agrafes, où pendaient autrefois les demi-ceints, et dont on voit encore quelques-unes, qui ont pour ornement par en bas d'une espèce de fleur de tresse d’argent, ou de laiton, suivant la matière du demi-ceint.

Quatre Jurés, dont deux s'élisaient tous les ans, gouvernaient la Communauté, prenaient soin des affaires, faisaient les visites, donnaient le chef-d’œuvre, et recevaient l’apprentissage et à la Maîtrise.
L’apprentissage était de quatre années : le chef-d’œuvre consistait à faire les chaînes d'un demi-ceint, ou quelques autres chaînettes, à la volonté des Jurés.
Les Maîtres avaient droit de lottissage concurremment avec les Épingliers, pour les matières communes aux deux Communautés ; et de plus, un droit de quinze sols par botte de fil de fer entrant dans Paris, la botte pesant de cinq à six livres.
Tous ces articles, et quelques autres, dont ce qui reste de Maîtres Chaînetiers n’a pas même conservé la mémoire, ne s’observent plus : à la réserve des visites, dont de temps en temps il se fait encore quelques-unes par honneur,

A l’égard de la nouvelle discipline, établie depuis la décadence de cette Communauté, elle consiste principalement dans l’élection d’un seul Juré, de deux ans en deux ans, qui souvent encore est continué des cinq et six années de suite, faute de sujets capables de remplir cette charge.
Au défaut d’apprentissage, et de chef-d’œuvre, il suffit du consentement des Maîtres, pour être reçu à la Maîtrise ; et de la présentation que le Juré fait de l’aspirant au Procureur du Roi du Châtelet, qui lui délivre ses Lettres, et les fait enregistrer au Registre de sa Chambre, après avoir pris préalablement son serment.
Les Maîtres Chaînetiers se servent d’une espèce de jauge, pour mesurer la grosseur des fils de fer, ou de laiton qu’ils emploient. C’est la même que celle des Marchands qui font le négoce de cette marchandise, à la réserve qu’ils ne sont pas obligés de la faire étalonner, ou numéroter, comme les Marchands.

Les ouvrages qu’il est permis de faire aux Chaînetiers, ou seuls, ou concurremment avec les Épingliers, sont, entre autres, des chaînes de tout métal, de toutes façons, et à tous usages ; des hameçons,des couvre-poêles,de couvre-chaudrons, des paniers à dorer, des souricières, enfin, toutes fortes d’instruments de pénitence, et autres semblables  choses de fil de fer, et de laiton.
Le Patron de la Communauté est S. Alexis ; et l’église où est érigée leur Confrérie, celle des SS. Innocents.
( Dictionnaire du Commerce - Savary- 1768)

 

Terme décrivant les métiers et artisans qui produisent de l'habillement et des équipements.

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.


 

 

 

 

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