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Éventail

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

Louise de Lorraine, tenant un éventail, gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

 

Eventail tenu par Louise de Lorraine, reine de France, gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Éventail : L’usage des éventails est de toute ancienneté dans l’Orient les Indes et la Chine ; ils étaient connus en Italie et en Espagne bien avant que nous en eussions entendu parler en France ; ils ne sont venus jusqu’à nous que dans le XVIe siècle : encore les premiers éventails n'étaient-ils pas comme ceux d’aujourd'hui ; ils n’avaient qu’un manche surmonté d’un léger carton peint et ordinairement entouré de plumes.

Ce n’est qu’au XVIIe siècle qu’on a fait des éventails montés sur plusieurs baguettes de différentes matières, et cette mode nous est venue directement de la Chine.

La mode, qui donne du prix à tout, fit, sous Louis XIV, un objet de luxe des éventails. Le bois fut remplacé par la nacre, l’ivoire par l’or, l’acier par l’écaille. A la place des papiers qui les couvraient, le pinceau dessina, sur les branches, des portraits, des vues, des paysages, mit à contribution les scènes galantes de la mythologie

On ne quitta plus les éventails ; l’hiver ils garantissaient de la chaleur du feu, l’été ils tempéraient l’ardeur du soleil.

L’éventail fut sans doute inventé par la coquetterie pour suppléer au défaut de pudeur ; il est fait de manière qu’il permet de tout voir sans qu’on soit obligé de rougir.

L’art a multiplié les avantages qu’on peut tirer d’un éventail. Sous la main d’un ouvrier il a pris mille formes gracieuses. Tantôt il est orné d’un petit télescope placé à la naissance des lames, au moyen duquel on reçoit et on renvoie l’expression des plus tendres sentiments ; tantôt il devient une arme offensive et défensive, et plus d’une fois l’éventail, brisé dans la main d’une belle, n’offre plus que les tronçons de la lance d’un guerrier après un illustre combat.

Tout est mystère dans la manière de développer, d’agiter un éventail.

À Athènes, on regardait l’éventail Comme le sceptre de la beauté. Les dames romaines l’avaient aussi en grand honneur.

Christine, reine de Suède, se trouvait à la cour de Louis XIV lorsque l’éventail y déployait, pour la première fois, son pouvoir, sa richesse et ses ornements précieux. Plusieurs dames du haut rang lui demandèrent si elles devaient céder à l'empire de la mode : « Je ne crois pas, leur répondit fort sérieusement cette princesse ; vous êtes assez éventées sans cela. » La réponse était peu galante, surtout à la cour d’un roi le modèle de l’urbanité. Les femmes, piquées de la brusquerie de Christine, mirent plus que jamais l’éventail en faveur, et ne virent plus, dans cette reine, qu’une femme tourmentée du regret d’avoir quitté le trône, une femme sans grâce, sans goût, et dont le pourpoint chevaleresque et la jupe d’amazone étaient teints du sang de son amant, assassiné, par son ordre et sous ses yeux, à Fontainebleau.

On attribue à Louis XVIII, alors Monsieur, les vers suivants, qui accompagnaient l’envoi d’un éventail à son auguste belle-sœur, Marie-Antoinette d’Autriche :

Au milieu des chaleurs extrêmes.
Heureux d’amuser vos loisirs.
J’aurai soin près de vous d'amener les zéphirs :
Les amours y viendront d'eux-mêmes.

Héliogabale, après avoir quitté la pourpre impériale et s’être fait saluer du nom d’impératrice pour épouser un cocher, prit la robe traînante, la quenouille et l’éventail.

Auguste avait toujours à ses côtés un officier dont l’emploi consistait à agiter, l’air avec un éventail lorsque cet empereur dormait.

A la première représentation de l’opéra-comique de Corisandre, en 1720, la chaleur était si excessive que tout le parterre s’arma d’un éventail. Ce mouvement fut bientôt partagé par tous les spectateurs, et les éventails prirent le nom de Corisandres.

Autrefois les diacres portaient à l’autel un éventail, dont ils se servaient en été pour rafraîchir l’air et pour écarter les mouches. Saint Jérôme en parle dans une lettre à Marcellin, par laquelle il la remercie de plusieurs petits présents qu’elle lui a envoyés, et entre autres de petits éventails pour éloigner les insectes.

Jean Gay, poète anglais, a composé un poème ingénieux, et d’une galanterie délicate, sur l’éventail ; ce poème est en trois chants. Un sieur Milon, de Liège, l’a imité en français.


Ci-dessous, articles du Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary des Bruslons, édition 1748, collection personnelle.

ÉVENTAIL, instrument qui sert à exciter le vent, et à rafraîchir l’air en l’agitant.

L’on se servait autrefois en France, et l’on se sert encore en plusieurs lieux d’Italie et d’Espagne, de grands éventails carrés, suspendus au milieu des appartements, particulièrement au-dessus des tables à manger. Ces éventails, par le mouvement qu’on leur donnait, et qu’ils conservaient longtemps, à cause de leur suspension perpendiculaire, causaient quelque rafraîchissement dans les grandes chaleurs, et servaient aussi à chasser les mouches par leur continuelle agitation.

Présentement ce qu’on appelle en France, et presque par toute l’Europe, un éventail, est une peau très mince, ou un morceau de papier, de taffetas, ou d’autre étoffe légère, taillée en demi-cercle, et montée sur plusieurs petits bâtons morceaux de diverses matières, Comme de bois, d’ivoire, d’écaille de tortue, de baleine, ou dé roseau. Les dames les tiennent à la main en été pour s’éventer ; elles en portent même en hiver dans leurs manchons, pour se rafraîchir dans les lieux de spectacles où la foule cause trop de chaleur, et dans les appartements échauffés par un trop grand feu.

On appelle la Monture d’un éventail, et plus ordinairement encore le Bois d’un éventail, les petites flèches, ou bâtons, sur quoi le papier est collé, de quelque matière qu’elles soient. L’on dit en ce sens : Le bois de mon éventail, est rompu ; quoique ce soit de l’ivoire ou de l’écaille de tortue, qui en fasse la monture.

On dit aussi par une expression générique, le Papier d’un éventail, quand on parle de ce qui couvre ces flèches, ou bâtons, bien que ce ne soit pas du papier ; à l’exception néanmoins des étoffes, à qui l’on conserve leur nom, Ainsi l'on dit, Remettre un papier, quoique ce soit du canepin et du vélin : et remettre un taffetas, une gaze, une toile de soie, si l’éventail doit être de l’une de ces étoffes.

Les éventails se font à double ou a simple papier. Quand le papier est simple, les flèches de la monture se collent du côté le moins orné de peinture : lorsqu’il est double, elles se cousent entre les deux papiers déjà collés ensemble, par le moyen d’une espèce de longue aiguille de laiton, qu’on appelle une Sonde.

Avant de placer les flèches, ce qu’on appelle Monter un éventail, on en plie le papier, en sorte que le pliage s’en fasse alternativement en dedans et en dehors. C’est dans le milieu de chaque pli, qui a environ demi pouce de large, que se placent et se collent les flèches.

Ces flèches, qu’on nomme assez communément les Bâtons de l’éventail, sont toutes réunies par le bout d’en bas, et enfilées dans une petite broche de métal, que l'on rive des deux côtés. Elles sont très minces, et ont quatre à cinq lignes de largeur jusqu’â l’endroit qu’elles font collées au papier : au-delà elles ne font larges au plus que de deux lignes, et aussi longues que le papier même. Les deux flèches des extrémités sont beaucoup plus larges que les autres, et sont collées sur le papier, qu’elles couvrent entièrement, quand l’éventail est fermé. Elles sont diversement ornées, suivant la beauté et le prix de l’éventail. Le nombre des flèches ne va guère au-delà de vingt-deux : elles servent à l’ouvrir et à le fermer, et le bout par ou elles se joignent, en est comme le manche pour le tenir.

Le papier dont on se sert le plus ordinairement pour couvrir les éventails, est celui que dans le commerce de la papeterie on appelle du papier à la serpente. Les ornements dépendent du prix qu’on y veut mettre, du génie de l’éventailliste, ou du goût de celui qui commande les éventails.

Les éventails dont il se fait la plus grande consommation, sont les médiocres. Ils se peignent ordinairement sur des fonds argentés avec des feuilles d’argent fin, battu et préparé par les Batteurs d’or. Ce sont les éventaillistes eux-mêmes, leurs femmes leurs filles, ou leurs ouvrières, qui appliquent l’argent sur le papier. On en fait peu sur des fonds dorés, l’or fin étant trop cher, et le faux trop vilain. Les autres fonds, qu’on appelle des Plis, se font avec de la poudre d’or ou d’argent faux. Ce sont les moindres.

Pour appliquer les feuilles d’argent sur le papier, aussi-bien que pour faire des plis, on se sert de ce que les éventaillistes appellent simplement la Drogue, de la composition de laquelle ils font un grand mystère ; quoiqu’il semble néanmoins qu’elle ne soit composée que de gomme arabique, de sucre candi, et d’un peu de miel, fondus dans de l’eau commune, mêlée d’un peu d’eau-de-vie.

La drogue se met avec une petite éponge, et lorsque les feuilles d’argent sont placées dessus, on les appuie légèrement avec le pressoir, qui n’est qu’une pelote de linge fin, remplie de coton. Si l’on emploie des feuilles d’or, on les applique de même.

Lorsque la drogue est bien sèche, on porte les feuilles aux Batteurs, qui sont, ou des Relieurs, ou des Papetiers, qui les battent sur la pierre avec le marteau, de la même manière que leurs livres et papiers ; ce qui brunit l’or et l’argent, et leur donne autant d’éclat, que si le brunissoir y avait passé.

Pour battre ces papiers, de pour ne les point gâter en les battant, non-seulement on en met quelques douzaines ensemble, mais on les enferme encore entre deux forts parchemins.

Les montures des éventails se font par les Maîtres Tabletiers, mais ce sont les éventaillistes qui les plient, et qui les montent : il vient néanmoins des montures de la Chine, qui sont les plus estimées de toutes : mais qui à cause de leur prix, ne servent qu’aux plus beaux ouvrages.

Il se fait â Paris des éventails depuis quinze deniers la pièce, jusqu’à trente et quarante pistoles. Les moindres et les médiocres se vendent à la grosse de douze douzaines : les beaux à la pièce.

Le commerce qui se fait de cette marchandise, soit pour la consommation de Paris et des Provinces, soit pour les envois dans les Pays étrangers, est presque incroyable ; y ayant tels éventailliste, ou Marchands Merciers, qui outre le détail de leurs boutiques, et les factures pour les Provinces, en envoient tous les ans au dehors pour plus de 20000 livres.

L’Espagne, l’Angleterre et la Hollande sont les Pays étrangers, pour lesquels il s’en fait les envois les plus considérables, dont pourtant la moindre partie reste pour l’usage du pays ; presque tout étant destiné pour l’Amérique, ou pour le négoce du Nord, de de la Mer Baltique.

Quoiqu’il se fasse en France, et particulièrement à Paris, un si grand nombre de toutes sortes d’éventails s'il en vient néanmoins quantité de dehors : mais ce ne sont guère que des ouvrages de prix, ou du moins qui sont estimés, et ont de la réputation, à cause de l’éloignement des lieux d’où on les apporte, et qu’ils sont faits par des étrangers.

Les éventails de la Chine, et ceux d’Angleterre, qui les imitent si parfaitement, sont les plus en vogue ; et il faut avouer que les uns ont un si beau laque, et que les autres sont si bien montés, que quoiqu’en tout le reste ils cèdent aux beaux éventails de France, ils leur sont au moins préférables par ces deux qualités.

Il venait aussi autrefois quantité d’éventails de Rome et d’Espagne, couverts de peaux de senteur ; mais le commerce en est presque tombé, tant parce que les parfums ne sont plus guère de mode en France, que parce qu’il s’en faut bien que les peintures et les bois aient la délicatesse la beauté et la légèreté des éventails Français.

En France, les éventails enrichis de bâtons d'ivoire et d’écaille de tortue, de peintures, d'étoffes de soie, de peaux de senteur, valant au-dessus de 10 livres pièce, payent 30 sous la douzaine, de droit de sortie. Ceux qui sont au-dessous, et en plus communs, ne payent que comme mercerie, 3 livres le cent pesant.

 

ÉVENTAILLIER. Marchand qui fait, ou qui vend des éventails. On dit présentement plus communément éventailliste.

ÉVENTAILLISTE. Les Maîtres éventailliste composent une des communautés des Arts et Métiers de la Ville et Faubourgs de Paris. Il est vrai que leur création en corps de Jurande est peu ancienne ; et ils n’ont des Statuts que depuis la Déclaration de 1673, par laquelle Louis XIV, ajouta plusieurs nouvelles Communautés â celles qui étaient déjà établies dans cette Capitale du Royaume.

Avant cette Déclaration les Maîtres Doreurs sur cuir, qui depuis ont été réunis aux Maîtres Miroitiers-Bimbelotiers, avaient à la vérité tâché de s’approprier la qualité d’éventailliste, mais après de longues contestations entre eux, les Marchands Merciers, et les Peintres, pour la peinture, fabrique, monture et vente des éventails, il leur avait été fait défenses en 1674, conformément â un Arrêt rendu dix ans auparavant, de prendre d’autre qualité, que celle de Doreur sur cuir, ni de troubler les Marchands Merciers dans la possession de faire peindre et dorer les éventails par les Peintres et Doreurs, et de les faire monter par qui bon leur semblerait ; avec permission néanmoins aux dits Doreurs sur cuir, de vendre les éventails, qu’ils feraient eux et leurs domestiques en leurs maisons ; sans pouvoir pourtant se servir du pinceau, ni les garnir d’autres ornements, que de la dorure qu’il leur est permis de faire par les Statuts.

Ce fut peu après cet Arrêt de 1714, que la nouvelle Communauté des éventaillistes reçut ses Règlements.

Quatre Jurés, dont deux se renouvellent tous les ans, ont soin des affaires du Corps. L’Assemblée pour leur élection se fait au mois de Septembre, a laquelle tous les Maîtres peuvent assister, sans distinction d’Anciens, de Modernes et de Nouveaux.

L’apprentissage est fixé à quatre ans, après lesquels, sans autre Service chez les Maîtres en qualité de Compagnon, l’on peut demander le chef-d’œuvre, et â être reçu à la Maîtrise. Les Fils de Maîtres ne sont pas tenus de ce chef-d’œuvre ; et les Veuves et Filles des dits Maîtres en affranchissent aussi les Compagnons qui les épousent,

Enfin, les Veuves jouissent de tous les privilèges de la Maîtrise de leur défunt mari, tant qu’elles restent en viduité ; pouvant tenir boutique, faire peindre, monter et vendre toutes sortes d’éventails. Elles ne peuvent néanmoins obliger de nouvel Apprenti, mais seulement continuer celui qui est commencé.

À peine cette Communauté commençait de se former, que la ressemblance des ouvrages la mit aux mains avec celle des Maîtres Peintres et Sculpteurs de Paris.

Les Maîtres Peintres, fondés sur leurs Statuts, sur un Règlement du Lieutenant de Police du 14 Janvier 1684, et sur leur ancienne possession, prétendaient se conserver la liberté de peindre et vendre les éventails, à la vérité sans les pouvoir monter ; et d’ailleurs soutenaient qu’ils étaient exempts de toutes visites de Jurés éventailliste.

Ceux-ci au contraire soutenaient leur droit de visite chez les Peintres ; et entendaient ; que les privilèges à eux accordés par leurs Statuts, fussent exclusifs ; et qu’il n’appartînt qu’à eux de peindre, monter et vendre des éventails, se fondant encore sur deux Sentences ; l'une de l'année 1684, et l’autre du mois d’Août 1685, qui faisaient défenses aux Maîtres Peintres d’entreprendre sur le métier d’éventailliste.

Ces contestations des deux communautés, et leurs prétentions réciproques furent enfin réglées par un Arrêt du Parlement du 2 Août 1686 ; sur les conclusions de M. le Procureur Général, il fut ordonné, que les Maîtres Peintres pourraient peindre des éventails non montés ; et même des éventails qui auraient été montés par les éventailliste ; sans néanmoins les pouvoir vendre à d’autres qu’aux Marchands Merciers, et aux Maîtres éventailliste.

Quant au droit de visite prétendu par ceux-ci chez lès Peintres, il fut fait défenses aux Jurés et Communauté des éventaillistes, d’en faire aucune à l’avenir ; sauf à eux, en cas qu'ils fussent avertis de quelques contraventions à leurs Statuts, à se pourvoir, pour obtenir permission de se transporter avec un Commissaire chez les Contrevenants, pour y procéder par voie de saisie, ou autrement.

Depuis cet Arrêt, la Communauté des éventailliste a été obligée, ainsi que les autres Communautés des Arts et Métiers de Paris, d’obtenir diverses Lettres Patentes, ou Arrêts du Conseil, pour l’incorporation et union de plusieurs Charges et Offices créés sous le Règne de Louis XIV depuis 1691, jusqu’en 1707, particulièrement des Jurés en titre d’Offices, qu’ils réuniront au mois de Juillet 1691, des Auditeurs Examinateurs des comptes en 1694 ; et de quelques autres, comme de Greffiers, de Gardes des Archives, etc. les années suivantes.

Toutes ces réunions et incorporations n’ont néanmoins apporté d’autre changement à cette Communauté, que l’augmentation de quelques droits, qui lui fut accordée pour acquitter les arrérages, et rembourser les principaux des sommes qu’elle emprunta pour le payement de ces différentes taxes, et la permission de recevoir quelques Maîtres sans qualité.

Saint Louis Roi de France, est le Patron que les Maîtres éventailliste se sont choisis ; et ils en ont établi la Confrérie dans la petite église de Sainte Marine, située dans ce quartier de la Ville de Paris, qu’on nomme vulgairement la Cité.

 

Vers Louise de Lorraine tenant un éventail Eventail tenu par Louise de Lorraine

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage (sauf autre mention) :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.

 

 

 

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