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Louise de Lorraine, reine de France
1554 - 1601

Les costumes en France à travers les âges

Louise de Lorraine, reine de France, gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Son costume : Ce costume, extrait des manuscrits de la Bibliothèque du roi, se compose de deux robes ; celle de dessus, à manches larges et pendantes, doublées d’hermine, est de damas cramoisi, ornée d’une large broderie or ; le corps de cette robe est relevé de perles or ; celle de dessous est de damas blanc, ornée dans sa partie inférieure d’une broderie or et bleu. La ceinture est formée de pierres précieuses ; le petit collet et le collet montant sont bandes or ; la coiffure est or et argent.

Gravures et texte, l'un et l'autre extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

Louise de Lorraine, reine de France, née à Nomeny en 1554, était fille de Nicolas, comte de Vaudémont, et de Marguerite d’Egmont, qui mourut des suites de sa couche ; mais elle retrouva dans Jeanne de Savoie tous les soins et la tendresse d’une véritable mère.
À l’âge de dix ans, elle fut conduite à la cour du duc de Lorraine son Cousin, où elle reçut une éducation conforme à son rang. Le duc d’Anjou (depuis Henri III) la vit en se rendant en Pologne, et sa beauté fit sur le cœur de ce prince une impression que l’éloignement ne put effacer. À peine assis sur le trône de France, il demanda la main de la princesse, et leur mariage fut célébré à Reims, en 1575.

L’emprise que la jeune reine semblait prendre de jour en jour sur son époux effraya Catherine de Médicis, qui lui persuada qu’il était de son devoir de ramener Henri à une conduite plus régulière. Les remontrances continuelles de la reine eurent l’effet que Médicis en attendait. Henri, après les avoir écoutées quelque temps avec patience, cessa de voir une épouse dont les plaintes l’importunaient. La reine se livra dès lors à toutes les pratiques que la dévotion put lui suggérer, dans l’espoir de regagner par ce moyen le cœur de son volage époux ; mais il n’eut plus désormais pour elle que de l’estime. Cependant Louise, vêtue d’une simple étoffe de laine assistait aux processions, érigeait de nouvelles confréries, visitait les pauvres malades, remplissait enfin à la cour tous les devoirs d’une religieuse.
Le roi, pour faire oublier ses désordres, suivit cet exemple ; et bientôt tous les courtisans ne semblèrent plus occupés que de dévotion. Les Guises, appuyés de la reine leur parente, profitèrent de cette disposition des esprits pour jeter les fondements de la Ligue, dont le but apparent était le maintien de la foi catholique dans sa pureté.

On raconte que la reine étant un jour dans la boutique d’un marchand d’étoffes de la rue Saint-Denis, demanda à une dame très bien parée, qu’elle y rencontra, qui elle était. Cette dame, sans la regarder, lui répondit que, pour satisfaire sa curiosité, elle voulait bien lui apprendre qu’elle se nommait la présidente N.... ; sur quoi la reine lui répliqua : « En vérité, madame la présidente, vous êtes bien brave pour une femme de votre qualité. » La présidente, choquée du reproche, lui dit : « Au moins ce n’est pas à vos dépens. » Mais ayant reconnu la reine, elle se jeta à ses genoux Elle en fut quitte pour quelques remontrances sur son luxe, d’autant plus condamnable qu’il venait de paraître un édit somptuaire.

Lorsque Henri III fut assassiné, la reine était seule au château de Chinon ; on connaissait toute sa tendresse pour son époux, et il fallut prendre beaucoup de précautions pour lui annoncer sa mort. Ce ne fut que dans ce moment qu’elle découvrit le véritable dessein des Ligueurs qu’elle avait protégés ; et elle se hâta de présenter une requête à Henri IV, pour demander la punition des complices de l’assassin de son mari. Elle renouvela cette demande après la rentrée du roi à Paris, dans une audience solennelle ; mais elle ne put entendre la lecture du mémoire présenté par son procureur général, et elle s’évanouit.

La reine s’était retirée à Chenonceaux, où elle ne reçut pendant plusieurs années qu’une faible somme d’argent dont elle donnait encore une part aux pauvres. Elle y passa deux ans dans le plus grand deuil. À la fin du XVIIIe siècle, on voyait encore la chambre et le cabinet qu’elle avait fait peindre en noir semé de larmes, avec des emblèmes et des devises lugubres. Le seul ornement de l’ameublement était un portrait en petit de Henri III, sur la cheminée du cabinet. Elle renouvela solennellement en 1594, dans l'église de Mantes, devant le roi, la plainte qu’elle avait déjà portée sans succès sur l’assassinat de son époux. Et lorsque, réconcilie avec Mayenne en 1596, il comprit dans une amnistie générale les partisans de ce chef de la Ligue, on vit encore la veuve de Henri III s’opposer à ce que cet acte d’oubli fût enregistré par le parlement. Dès lors elle ne songea plus qu’à se remettre entièrement dans les mains de Dieu, et choisit pour sa retraite le château de Moulins, qui faisait partie de son douaire. Là, délivrée de tous les soucis du monde, elle ne se mêlait d’aucune affaire, si ce n’est pourtant qu’elle entreprit plusieurs fois de réconcilier le duc de Mercœur son frère avec le roi.

L’excès de sa douleur, et ses pieuses austérités l’affaiblirent tellement qu’elle fut contrainte de passer dans son lit les dix dernières années de sa vie. Elle mourut à Moulins en 1601. Par son testament, tout rempli de legs pieux et de charités, elle consacra une somme d’argent à bâtir un couvent de Capucines à Bourges, et ordonna que son corps y fût inhumé. Mais Marie de Luxembourg, femme du duc de Mercœur, transporta cette fondation à Paris, où les restes de Louise de Lorraine ont reposé longtemps dans l’église des Capucines du faubourg Saint-Honoré, d’où ils furent transférés plus tard dans le couvent du même ordre, situé près la place de Louis-le-Grand, puis au cimetière du Père-La-Chaise, et enfin, dans l’église de Saint-Denis, en 1817.

Cette princesse, pendant qu’elle habitait la capitale, allait souvent soulager et consoler les prisonniers. Elle ne se borna pas à joindre des exhortations à ses aumônes ; on lui doit la fondation des messes et sermons qu’on entend dans les prisons de Paris. La reine écrivait elle-même aux personnes aisées pour réclamer leurs offrandes qu’elle reçut tous les dimanches, tant qu’elle put le faire. Telle est l’origine des cérémonies pieuses auxquelles les fidèles sont admis dans les prisons, pendant les dernières semaines de carême. La piété de Louise de Lorraine contribua beaucoup à 1’exécution d’un projet donné plusieurs années avant elle, par Raoul Spifame, auteur d’un recueil d’arrêts, pour éclairer Paris au moyen de luminaires placés devant la statue d’un saint à la porte de beaucoup de maisons, et qui, originairement, ne s’allumaient qu’à certaines fêtes. La reine en fit établir dans tous les coins des rues, ce qui donna l’idée des lanternes employées d’abord pour l’illumination régulière de la capitale ; car l’usage des réverbères tels qu’ils existent actuellement ne date que de 1766.

 

Louise de Lorraine, reine de France, tenant un éventail, gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

L’agencement du costume ci-dessus, ne diffère du précédent qu’en ce que le vertugadin est plus ample. La robe de dessus, dont le corps est décoré de pierres précieuses, est laque-rose orné de perles or ; celle de dessous est de damas blanc rayonné laque-rose. L’éventail est jaune, bleu et rouge, orné d’une dentelle blanche. Le tour de gorge est alternativement blanc et cramoisi ; les collets montants sont blancs, mais le premier est orné de perles or, tandis que l’autre est bordé de perles vertes ; la coiffure est bleue ornée de perles or ; le collier est argent, la ceinture est or et pierres précieuses.

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