Accueil Présentation Contenu Galerie Répertoire Lieux Thèmes

Garance ou Garence

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 



GARENCE Substantif féminin.. Racine servant aux teintures en rouge. Elle vient naturellement en France et en Flandres, et surtout auprès de Lille, Elle croit dans des terres médiocrement humides, et on la sème en Mars au décours de la lune. On l’arrache 18  mois après, on la fait sécher au soleil, et on la réduit en poudre avec un moulin, puis on l’enferme soigneusement dans des sacs. Les bilions de Garence sont souvent falsifiés par les étrangers, qui mêlent terre rougeâtre avec quelque poussière de Garence.
Les  tiges de la Garance sont longues , rudes, carrées, et semblables à celles du grateron, quoi que plus raides et plus grandes. Ses feuilles sont disposées alentour des tiges, nœud par nœud, et par certains intervalles en croix de Bourgogne et en manière d’étoiles. Sa graine est ronde, qui est verte d’abord, qui ensuite devient rouge, et qui est toute noire étant mûre. Sa racine est menue, longue et rouge.
Il y en a une sauvage qui croit d’elle-même, que quelques-uns appellent la petite Garence ou Ayssum.

il faut donner un pied de Carence à la plupart des étoffes de bon teint. Il y en a de deux sortes : la Garence de pipe, qui est la plus grossière ; et la Garence en balle, qu'on appelle autrement Garence de crap, qui teint en nouvelle écarlate exquise. Ce mot vient de Varantia, qu'on ecrit par corruption pour Varantie, pour dire que cette couleur est vraie et de bon teint (Ménage). En Latin Sandix, Rubia, Erychrodamis.

GARENCER. verbe actif. Teindre avec de la garence. Le noir doit être garencé, parce qu’il est meilleur, plus beau et plus sain.

(Dic. Furetière, 1690)


Ci-dessous la définition qu'en donne le Dictionnaire Universel du Commerce, Savary, 1748.

GARANCE, ou GARENCE : Racine qui sert aux Teinturiers pour teindre en rouge. Elle s’appelle en Latin Rubia major, ou Rubia Finctorum, en Languedoc on la nomme Rapaman.

Cette racine a une écorce rouge et une moelle couleur d’orange. Elle produit une plante de trois ou quatre pans de hauteur. Sa feuille est longue, semblable à celle du grenadier. Sa graine qui est noire, de la grosseur d’un grain de poivre, se recueille aux mois d’Août et Septembre.

Il se cultive une grande quantité de Garancé en Flandres et en Zélande, et il s’y en fait un riche commerce qui tire tous les ans bien de l’argent de France; ce que les François épargneraient, s’ils voulaient s’adonner â la culture de cette racine, pour laquelle les terres de plusieurs Provinces du Royaume, ne sont pas moins propres que celles de Zélande et de Flandres.
La graine de Garance se sème au mois de Mai dans le décours de la lune, dans des terres médiocrement humides, qui doivent avoir été profondément labourées, et bien fumées avant l’hiver. Il faut laisser grossir les racines pendant dix-huit mois entiers, et arracher ensuite les plus grosses dans le mois de Septembre, qui est aussi le temps qu’on recueille la graine de la Garance, et qu'on coupe la feuille, qui peut servir de fourrage aux animaux.
Chaque garancière peut durer dix ans entiers, sans qu’il soit nécessaire de semer de nouvelle graine ; toute la culture pendant ces dix ans ne consistant qu’à un labour chaque année, et à lever au mois de Septembre les racines qui ont le plus profité.

Quand les racines ont été arrachées, on les met sécher au soleil, ou à l’ombre, si c’est dans un pays chaud, pour être après réduites en poudre avec un moulin, et ensuite bien soigneusement serrées dans de doubles sacs, pour empêcher qu’elles ne s’éventent.

La garance qui est fraîche, donne une Couleur plus vive; celle qui est faite d’un an, donne plus de couleur ; mais celle qui vieillit trop, perd de sa vivacité et de sa qualité.

La Garance vient ou en pipe, qui est la plus grossière; ou en balle, qui est la plus estimée, et qu’on nomme Garance de grappe.

Il y a aussi une espèce de Garance, qu’on appelle Billon de Garance, qui n’est autre chose que de la terre rougeâtre mêlée avec quelque poussière de la Garance, ou de la grappe de celle qui a déjà été employée ; a quoi il faut prendre garde ; cette Garance ne valant rien.

Quelques Marchands Droguistes et Épiciers divisent la Garance, en Garance eh branches, Garance grappe ou robée, et Garance non robée. La Garance en branches est la racine sans autre préparation que d’être sèche ; la Garance grappe ou robée est celle dont on a ôté la première écorce et le cœur, et qu’on a ensuite réduite en poudre grossière. La Garance non robée est la Garance en branches pulvérisée. La meilleure est la Garance grappe ou robée,

La petite Garance est une Garance sauvage qui croît d’elle-même et sans être cultivée.

La Garance paye en France les droits Centrée à raison de 16 sols du cent pesant ; et ceux de sortie sur le pied de 16 sols conformément au Tarif de 1664.

À l’égard des droits de la Douane de Lyon, ils font de 17 sols 6 deniers du quintal, tant pour l'ancienne que pour la nouvelle taxation, et encore 17 sols pour les anciens et nouveaux quatre pour cent.

Garance. Rouge de garance. C’est un des sept bons rouges des Teinturiers.

 

Commerce de la Garance à Amsterdam.

L'on vend à Amsterdam de quatre sortes de garance, savoir, la garance fine de Zélande, la garance fine non robbée, la garance courte qu’on nomme autrement garance mulle et la garance inférieure. Toutes ces garances se taxent sur les futailles ; leur déduction pour le bon poids es de deux pour cent, et celle pour le prompt payement est d’un pour cent.

Leurs prix ordinaires sont de 25 à 32 florins les cent livres de garance fine de Zélande , 20 à 29 florins pour la fine non robbée, 8 à 16 florins pour la garance inférieure, et 2 à 8 florins pour la garance mulle.

Outre ces quatre sortes de garance, il se trouve aussi en Hollande de la garance de Breslaw, d’Allemagne , de Flandres et du pays.

Par les Tarifs de 1652 et 1655, toutes ces garances sont appréciées, et payent les droits d’entrée et de sortie, savoir :

Les garances non robbées du cru du pays, les cent livres payent 12 sols de sortie 14 sols si c’est par l’Orisont,

Les garances communes et courtes sont appréciées 9 florins les 100 et payent 8 sols. pour la sortie, et 10 sols pap l’Orisont.

La garance nommée écorce de garance, les 1oo livres valant 6 florins, paye 4 sols de sortie 5 et 4 sols 8 pennies par l’Orisont.

La garance de Breslaw est appréciée à 12 florins les 100 livres, et paye 5 sols d’entrée et 8 sols de sortie, l’entrée par l’Orisont est de 5 sols et la sortie de 10 sols.

Les garances d’Allemagne payent 5 sols d’entrée les. 100 livres, et 12 sols de sortie. Si c’est par l’Orisont l’entrée est de 7 sols et la fortie de 14 sols.

La garance de Flandres fine paye les 100 livres 10 sols d’entrée et 12 de fortie. Et si c’est par l'orisont 12 sols d’entrée et 14 sols de sortie..

Enfin les garances communes de Flandres payent les 100 livres 7 sols 8 pennies d’entrées et 8 sols de sortie, l'entréer par l’Orisont est de 9 sols et la sortie de 10 sols.

 

GARANCE : Drap garancé. c’est un drap teint àvec de fa garance'.

GARANCER : C’est teindre avec de la gafarice.

GARANCIERE : Lieu où l’on sème, où l’on recueille la'garance. 

GARANÇAGE : Cest la teinte du bouillon fait avec de la garance.

GARANCEURS : Ouvriers qui avec les Guesdrons et les Noircisseurs composent le cortps des Teinturiers de Rouen. Les Garanceurs donnent aux laines et étoffes le pied de garance.

 


GARANCE Substantif féminin.

Terme de botanique. Plante de la famille des rubiacées, rubia tinctorum, L. cultivée à cause de ses racines, qui, desséchées et pulvérisées, fournissent une belle teinte rouge. En France, les pantalons de la troupe sont teints en garance. Il y a des garances que les étrangers nous vendent sous le nom de billon de garance, qui bien souvent n'est autre chose que de la terre rougeâtre mêlée avec quelque poussière de la garance, ou de la grappe de celle qui a été déjà employée dans leur pays,

Garance robée, celle dont on a ôté la première écorce et le coeur.
La couleur rouge qu'on tire de cette plante. Une étoffe teinte en garance.
Adjectif invariable. Draps garance, draps teints en garance. Une veste garance. Le rouge garance.


Le Littré

 

 

Terme décrivant les tissus utilisés pour les habillements et équipements.

Retour à la liste des termes du Petit dictionnaire de l'habillement Le Petit dictionnaire de l'habillement


 

Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.


 

 

 

 

Haut de page

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Liens e-mail