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Gaze

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 



 

GAZE. Petite monnaie de cuivre qui se fabrique et qui a cours en Perse ; elle vaut environ deux, liards de France. Quelques-uns la confondent avec le Kabesqui, d’autres estiment que ce n’est que le demi Kabesqui, c’est-à-dire, le liard Persan.

Gaze. Étoffe de soie, très claire et très légère : il y a aussi des Gazes de pur fil ; les unes et les autres sont ou unies, ou brochées, ou rayées, et servent ordinairement aux ornements et habillement des femmes, celles de fil pour leurs coiffures, tours de gorge, manchettes engageantes ; et celles de soie, à leurs fichus, à leurs écharpes, et même en été, à des habillements tout complets. On en fait aussi quelques meubles pour cette saison, comme des lits d’ange, des pavillons pour les bains et des cousinières, où l’on emploie particulièrement les Gazes, qui sont brochées d’or, d’argent ou de soie de diverses couleurs.

Ceux qui fabriquent à Paris les Gazes de soie, sont du nombre des Ferrandiniers, qui depuis quelque temps prennent le nouveau nom de Marchands-Fabriquants, et qui sont, pour ainsi dire, divisés en deux Sociétés, quoique dans un même corps : les uns qui ne font que des ferrandines et des grisettes, ont retenu le nom de Ferrandiniers ; et les autres, à cause qu’ils ne travaillent que des Gazes, se font appelés Gaziers, ou comme disent d’autres, Gazetiers.

L’on n’emploie aux Gazes que des soies Sina, et seulement du Clochepied.

Les Gazes suivant le Règlement de 1667, doivent être tant en chaîne qu’en trame de bonne et pure soie, à peine de confiscation et de 24 livres d’amende.

Pour ourdir la soie, qui doit y servir, on se sert d’une espèce de moulin qu’on appelle Ourdissoir, sur lequel se dévide la soie de la chaîne. Ce moulin est une machine de bois de six pieds environ de hauteur ; au milieu est posé perpendiculairement un axe, qui a six grandes ailes : c’est sur les ailes que se roulent les soies montées auparavant sur des bobines, ce qui se fait à mesure que l’axe tourne par le moyen d’une large roue couchée de champ au pied de l’axe.

Quand toute la soie est chargée sur les ailes du moulin plus ou moins, suivant le plus ou le moins des portées qu’on veut donner à la Gaze, on se sert d’un autre instrument nommé la Lanterne ou le Piloir, pour la redévider sur les deux Ensubles du haut du métier qu’on veut monter : l’une des deux Ensubles est pour la Gaze, et l’autre pour le fond. Ensuite on passe la soie par autant de petites perles d’émail qu’il y a de brins de soie, et on la roule sur un troisième ensemble qui est la seule qui soit du côté du Fabriquant. Il faut remarquer que de toutes les étoffes de soie il n’y a que la Gaze qui se fasse à la perle.

Description d'un métier monté pour une Gaze brochet de demie aune de large.

Le métier à Gaze est carré et assez semblable à celui des Tisserands : il a seulement trois marches, l’un pour la Gaze, l’autre pour le fond, et la troisième pour le pas dur. Les autres parties du métier sont, le peigne et le battant qui le tient, deux têtes ou lisses de soie, auxquelles sont attachées les perles au nombre de deux mille, mille â chaque lisse ; les lisserons qui portent les lisses ; le cassin et ses deux cens poulies, qui servent à faire le dessin de la brochure ; la planche du cassîn qui est percée d’autant de trous qu’il y a de portées de soie ; trois bricoteaux pour baisser et lever les lisses ; autant de contre-lames et de tire-lisses ; le porte-châtelet où sont les bricoteaux ; mille plombs attachés à autant de lissettes, qui ont chacune leur maillon d’émail ; deux cents fourches et arbalètres, qui tiennent chacune cinq lissettes ; la queue de rame qui tient les fourches ; un simblot sur quoi se lit la figure ; quatre verges, deux en haut et deux en bas pour traverser et tenir la chaîne ouverte ; enfin le pas dur et le bâton rond pour faire foncer la soie, c’est-à-dire pour la baisser.

Les Instruments dont le Gazier se sert sont, la navette pour lancer, l’époulin pour brocher et au dedans de la navette est une cannette qui porte la soie, et dans l’époulin un simple canon qui sert au même usage.

Si la Gaze est unie, il ne faut que la navette, qui étant lancée entre les soies à mesure que les marches les font lever ou baisser, forme la trame de l’étoffe à la façon des Tisserands : si elle est brochée, il faut autant d’époulins qu’il y a de diverses couleurs dans la brochure ; et l’on s’en sert comme d’éguilles pour faire le brocher, en passant l’époulin entre les soies que le Tireur fait lever, en tirant les ficelles des façons sur le simblot, ce qui s’entend aussi de l’or et de l’argent, si on en emploie dans la Gaze.

Le brocher se fait par-dessus, en sorte qu’on n’aperçoit rien du dessin, et que toutes les façons sont couvertes du lacis des soies. Après que la Gaze est faite, des Ouvrières, qu’on appelle des Coupeuses, en lèvent ces soies inutiles avec de petites forces de cinq à six pouces de long, et alors les ramages, fleurs, oiseaux, grotesques et autres dessins paraissent.

Ce qu’on vient de dire des Gazes de demie aune, doit s’entendre à proportion de celles de quarts ou d’une aune, en augmentant néanmoins les perles, et par conséquent les portées, aussi proportionnellement, c’est-à-dire, à raison de cinq cens perles par lisse pour un quartier ; mais il faut remarquer que plus les Gazes sont claires, et moins il faut de perles.

Les Gaziers de Paris font venir leurs perles de Venise, où se font les meilleures : pour les maillons, les émailleurs de Paris les font très bien, en sorte que l’on n’a pas besoin d’avoir recours aux étrangers.

Les Gazes payent les droits de la Douane de Lyon suivant leur qualité, savoir :
Les Gazes avec or 3 livres 10 sols de la livre tant d'ancienne que de nouvelle taxation.
Les Gazes sans or 44 sols.
Et les Gazes sans or faux et toque fausse 16 sols.

Il vient des Indes des Gazes a fleurs or et argent, sur un fond de soie ; les pièces portent ordinairement dix-neuf à vingt aunes de long. Il en vient aussi de la Chine, parmi lesquelles il s’en trouve de gaufrées ; leur longueur et largeur sont de onze aunes sur deux tiers.

 

GAZETIER. Se dit également de l’Ouvrier qui fabrique la Gaze, et du Marchand qui la vend, on dit plus Ordinairement Gazier.

Gazetier. Colporteur qui crie et qui tend la gazette dans les rues de Paris.

GAZIER. Le Fabriquant ou le Marchand de Gaze.

(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)

 

 

Terme décrivant les tissus utilisés pour les habillements et équipements.

 

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.

 

 

 

 

 

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