Mitre : substantif féminin. Ornement pontifical que les Évêques et les Abbés Réguliers ont sur leur tête, quand ils marchent ou officient pontificalement. La crosse et la mitre sont des marques de Prélature. Les Comtes de Lyon assistent aussi à l’Église avec des mitres.
La mitre est un bonnet rond pointu et fendu par en haut, ayant deux fanons qui pendent sur les épaules.
On dit qu’un homme est digne de la mitre, pour dire, qu’il est digne d’être Évêque. Les Abbés doivent porter la mitre tournée de profil, et la crosse en dedans, pour montrer qu’ils n’ont Juridiction spirituelle que dans leur Cloitre. Le Pape a accordé aussi à quelques Chanoines des Cathédrales le privilège de porter la mitre.
En Allemagne plusieurs maisons portent da mitre en cimier, pour montrer qu’ils sont avoués ou feudataires des anciennes Abbayes, ou Officiers des Évêques et Princes de l’Empire, parce que quelques-uns de ces Évêques ont de grands Officiers séculiers, comme l’Évêque de Bamberg, qui a pour son Grand Maréchal l’Électeur de Saxe, pour Grand Échanson le Roy de Bohême, pour grand sénéchal l’Électeur Palatin, et pour Grand Chambellan l’Électeur de Brandebourg, comme témoigne le Père ménestrier.
Il y a aussi des familles qui portent en cimier des filles coiffées de mitres, parce qu’il y avait aussi des Avoueries pour les Monastères des Religieuses. Les Papes ont quatre mitres plus ou moins, précieuses, selon la solennité des fêtes qui se célèbre.
La mitre était originairement une coiffure de femme, comme le chapeau était celle des hommes, ainsi que le témoigne Servius. Depuis on l’a dit de l’ornement de la tête du Pape, des Cardinaux et des Évêques ; car Les Cardinaux portaient des mitres avant que de porter un chapeau, qui leur fut accordé en 1245 au Concile de Lyon. Des Auteurs ne font point mention de mitres auparavant l’an 1000.
On a appelé aussi mitre, le bonnet qui est au-dessous de la couronne de l’Empereur et de quelques autres Rois.
Mitre, est aussi un bonnet de papier qu’on met en Espagne pour marque d’infamie à ceux qu’ on exécute pour crime d’hérésie par jugement de l’Inquisition, parce qu’il est fait en forme de mitre ; là on l’appelle coraça. Les Normands mirent une mitre sur la tête de la Pucelle d’Orléans, sur laquelle ils avaient écrit hérétique, relapse, apostase, idolâtre, lorsqu'ils la firent brûler le 30 Mai 1431.
En quelques endroits mitre signifie bourreau, parce qu'on le couronne d’une semblable mitre ; ce qui est encore en usage au pays de Vosges ; et les Normands appellent le bourreau mon doux mitre.
Mitré, ée. adj. Qui a droit de porter la mitre.
Un Abbé, un Trésorier crossé et mitré ; Cette
Abbaye est crossée et mitrée.
Vers Lothaire 1er portant une tunique 
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
