Écureuil. L'on donne quelquefois ce nom au petit animal plus ordinairement appelle Petit-gris qui fournit une sorte de fourrure fort estimée chez les Pelletiers, et dont il se fait un grand commerce. Voyez. Petit-gris.
Petit-gris. Nom que l’on donne à une sorte de riche fourrure faite des peaux d’une espèce de rats ou d’écureuils, dont le poil de l’échine est d’un très beau gris cendré, et celui de la queue et du ventre d’un blanc tirant un peu sur le gris.
Ces sortes de rats ou d’écureuils se trouvent communément dans les Pays froids, surtout dans la Sibérie, Province dépendante du Grand-Duc ou Tzar de Moscovie, d’où les Hollandais en tirent quantité par la voie d’Archangel, de Hambourg et de Lubeck. Le grand négoce qu’ils en font est cause que quelques-uns les appellent Écureuils de Hollande.
Furetière dit que le petit-gris était autrefois une fourrure précieuse que portaient les Dames et les grands Seigneurs, et qu’il était défendu aux Courtisanes d’en avoir. Présentement elle se porte indifféremment par toutes sortes de personnes qui veulent en porter, et en ont le moyen.
Le petit-gris destiné pour la Turquie se vend en Moscovie par millier de peaux assorties depuis numéro un jusqu’à numéro quatre, qui vont toujours en diminuant de beauté et de prix depuis le premier numéro jusqu’au dernier. Les Turcs, particulièrement ceux de Constantinople, en consomment une prodigieuse quantité pour leurs vestes, dont ils en font onze d’un millier de peaux entières ; savoir cinq de l’échine, qui est le plus beau et le plus cher ; et six du ventre, qui est le moins estimé.
Presque tout le petit-gris qui se voit en France y est envoyé ou de Hollande ou d’Angleterre. Ce sont à Paris les Marchands Merciers et les Pelletiers qui en font tout le négoce. Les premiers le vendent en gros au cent de peaux, et les autres l’emploient en fourrures comme bas, manchons, aumusses, jupons, couvre-pieds, manteaux de lit, robes de chambre, vestes, justaucorps, etc. On nomme aussi quelquefois, mais mal-à-propos, Petit-gris, les peaux de lapin dont le poil est d’un gris approchant de celui du véritable petit-gris. Quoique le petit-gris de lapin s'emploie aux mêmes usages que le véritable petit-gris, il est cependant beaucoup moins estimé.
Petit-gris. Se dit encore d’une espèce de duvet ou petites plumes qui se tirent du ventre et du dessus des ailes de l’autruche. Ce petit-gris est regardé comme le rebut des autres plumes de cet oiseau, et par conséquent peu estimé. Il se vend au poids.
(in Dictionnaire universel de commerce de Jacques Savary des Bruslons édition 1748)
Vers le Marie de Fayel portant cette partie du petit-gris
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
Sans mention particulière, cette définition provient des notes de cet ouvrage. |