RAS. Se dit de plusieurs sortes d’étoffes de laine croisées, qui sont des espèces de serges particulières fort unies, dont le poil ne parait point ou très peu.
Ainsi l’on dit, du Ras de S. Lo, du Ras de Châlons ou du Ras â la Cordelière, du Ras de S. Maixent, du Ras de Lusignan, du Ras de la Mothe etc.
Quand on joint le mot de Serge à celui de Ras, on parle en féminin ; et l’on dit, une Serge rase, au lieu de dire tout court, un Ras.
Un drap de laine ras de poil, est celui dont le poil a été tondu et coupé de près. Les draps ras de poil sont plus estimés que les autres, pourvu qu’ils ne soient point trop découverts ; c’est-à-dire, que l'on n’en aperçoive point le fond ou la tissure.
Les velours ras sont des velours dont les poils n’ont point été coupés sur la petite règle, en les travaillant sur le métier : ils se coupent aux autres velours que l’on nomme Velours a poil.
Ras de Saint Maur. Sorte d’étoffe croisée en manière de serge, qui se manufacture à Paris, à Lyon et à Tours.
Les Ras de S. Maur sont tout noir à de demi-aune de large ; les uns entièrement de soie, Les autres dont la chaîne est de soie et la trame de fleuret, et les autres dont la trame est de laine finement filée et la chaîne de soie. Ceux de Paris sont les plus estimés. Ils ont pour l’ordinaire soixante-quinze aunes à la pièce, quelquefois même jusqu’à quatre-vingt-dix : ceux de Tours et de Lyon n’en ont que cinquante à cinquante-deux.
Les soies qui s’emploient pour faire les chaînes des Ras de S. Maur qui se fabriquent à Paris, sont des organsins de Sainte-Lucie, qui se tirent de Messine ; mais les chaînes de ces Ras qui se font â Lyon et à Tours, ne sont que d’organsin de Piémont. À l’égard des soies qui servent aux trames des uns et des autres, elles viennent de Boulogne en Italie.
Les Ras de S. Maur tout de soie, s’emploient ordinairement à faire des habits de cérémonie et de petit deuil. Ceux de soie et fleuret servent dans les grands deuils, et ceux de soie et de laine ne sont propres que pour les veuves.
Cette sorte d’étoffe a pris son nom de Ras de S. Maur, d’un gros Bourg près Paris, appelé S. Maur des Fossés, où le Sieur Marcelin Charlier, le plus habile Manufacturier de son temps, en établit en 1677 la première fabrique.
Ras de Saint Cyr. Nom que les Marchands et les Manufacturiers donnent à une espèce d’étoffe toute semblable au Ras de S. Maur, â l’exception quelle est grise, et que la trame en est toujours de fleuret.
Ras de Chypre. Étoffe à gros grain, non croisée, toute de fine soie noire tant en chaîne qu’en trame, qui a beaucoup de rapport pour le travail à une sorte de taffetas, que l’on appelle vulgairement Gros de Tours. Les Ras de Chypre ont une demi-aune demi-quart de large, et quarante à quarante-deux aunes à la pièce, quelquefois plus, quelquefois moins. Les lieux de leur manufacture sont Paris, Tours et Lyon.
RAS. Mesure de longueur dont on se sert en Piémont pour mesurer les étoffes.
Le Ras de Piémont est semblable à la brasse de Lucques, qui contient un pied neuf pouces dix lignes, ce qui fait une demi aune de Paris, en sorte que deux Ras de Piémont font une aune de Paris, ou une aune de Paris fait deux ras de Piémont.
Ras. Se dit aussi de la chose mesurée avec le ras. Un ras de drap : Deux ras de taffetas.
(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)
Terme décrivant les tissus utilisés pour l'habillement
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire les habits de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
