Tiretaine. Sorte d'étoffe dont la chaîne est ordinairement de fil et la trame de laine, et quelquefois toute de laine tant en chaîne qu’en trame. Cette étoffe a communément demi-aune de large.
Les endroits de France ou il se fabrique le plus de Tiretaines, sont Parthenay, Bressuis et Niort en Poitou ; Beaucamps le vieil en Picardie, et Reims en Champagne.
Celles de Poitou sont croisées ou lisses, de plusieurs couleurs, rayées ou unies, assez fines ; la chaîne de fil, et la trame de laine.
En basse Normandie et particulièrement à Caen, on les appelle quelquefois Berluche ou Breluche.
Celles de Beaucamps le vieil, qui ne servent ordinairement qu’à habiller les pauvres gens, sont très grosses et point croisées, la chaîne de fil et la trame de laine. Il s’en fait de plusieurs couleurs, de grises, de blanches, de bleues, de rouges, etc. Quelques-uns leur donnent aussi le nom de Bure. En Bourgogne, particulièrement vers Auxerre, on les appelle Poulangy ; et : en Picardie du côté d’Amiens elles sont nommées Bélinge.
Celles de Reims sont d’une mode nouvelle, le plus souvent toutes de laine, tant en chaîne qu’en trame, et sans croisure, en manière d’étamines foulées, ou de petits droguets très légers et très fins.
L’article 28 du Règlement général des Manufactures du mois d’Août 1669, veut, Que les Tiretaines blanches et grises faites de laine et fil, aient trois quarts de large et trente-cinq à quarante aunes de long mesure de Paris.
L’Arrêt du Conseil d’État du Roi, du 19 février 1671, portant Règlement pour les longueurs et largeurs de plusieurs sortes d’étoffes, permet d’en faire de demi-aune de large ; et c’est cette largeur qui est présentement le plus en usage.
Le Règlement du 4 Novembre 1698 pour les manufactures de Poitou, régie les longueurs et largeurs de trois sortes de tiretaines qui le fabriquent dans cette Province.
Les Tiretaines à chaîne de fil à deux marches, qui se font à Bressuire et Moncoutant avec des laines étrangères ou du Pays, ou des avalles en trame, doivent avoir demi-aune de large et quarante aunes de long toutes apprêtées, et demi-aune un seize sur quarante-trois aunes de long en toile.
Les Tiretaines à petits carreaux ou croisées, qui se fabriquent à trois ou quatre marches, doivent porter demi-aune demi-seize de large et quarante-deux aunes de long en toile, pour revenir à demi-aune et à trente-neuf ou quarante aunes apprêtées.
Enfin les Tiretaines communes de Vernon, Saint Mehuin, la Meilleraye, Azais, Secondigué, etc. doivent avoir quarante-deux aunes de long sur demi-aune demi-seize de large en toile, pour être d’une demi-aune de largeur et trente- neuf à quarante aunes de longueur.
Le Tarif de 1664 en règle le droit d'entrée sur le pied de 3 sols par pièce d'onze à douze aunes, pour celles qui sont moitié laine, lin ou fil : quant à la sortie, elles doivent payer à raison de cinq pour cent de leur valeur suivant l'estimation, attendu qu elles ne sont point tarifées.
Les droits de la Douane de Lyon, où elles sont qualifiées de Tiretaines et Doublures, sont de 3 livres 6 sols de la charge d'ancienne taxation, et 10 sols du cent pesant de réappréciation.
Quelques-uns veulent que le mot de Tiretaine soit ancien, et qu’il se disait autrefois des étoffes de laine les plus précieuses. Il faut que les choses aient bien changé là-dessus, puisque nos plus belles Tiretaines d’aujourd’hui ne passent guère le prix de quarante-cinq sols l’aune, et encore faut-il qu’elles soient toutes de laine, et des plus fines.
(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)
Terme décrivant les tissus utilisés pour l'habillement
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
