BATAILLE DE FLEURUS.
Cependant les Autrichiens s'avançaient toujours vers Charleroi, sous les ordres du prince de Cobourg, et une bataille était inévitable.quait
Elle se passa sur les hauteurs de Fleurus et, comme nous l'avons dit dans la page ci-contre (précédente), elle tourna à l'avantage de nos armes. L'aérostat l' Entreprenant fut d'un grand secours pour le succès de cette belle journée, et le général Jourdan n'hésita pas à proclamer l'importance des services qu'il en avait retirés. Ce fut sur la fin de la bataille que le ballon de Coutelle s'éleva, d'après l'ordre du général en chef.
Il demeura huit heures en observation, transmettant sans relâche des notes sur le résultat des opérations del'ennemi.
Pendant la bataille, plusieurs coups de carabine furent tirés sans l'atteindre.
On a souvent discuté pour savoir dans quelle
mesure l'aérostat de Coutelle contribua au succès
de la bataille. Carnot, dans ses Mémoires, déclare
que le ballon de Coutelle fut très utile dans cette journée.
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Coutelle et l'officier d'état-major qui l'accompagnait dans la nacetle demeurèrent constamment en correspondance avec l'armée française, dévoilant à Jourdan les mouvements de l'armée autrichienne. Ils étaient placés si bas et si près de l'ennemi, qu'on ne cessait de leur envoyer des balles de carabine. Il est donc bien certain que Jourdan a tiré un grand parti de ces avertissements. Il fut heureusement secondé par les observateurs aériens qui lui faisaient connaître plus d'une position de l'ennemi que des accidents de terrain ou l'éloignement l'auraient empêché d'apercevoir.
Après la bataille de Fleurus, l'armée française ayant fait un mouvement en avant, la compagnie des aérostiers la suivit, continuant presque chaque jour ses reconnaissances aériennes. On était près des hauteurs de Namur, lorsqu'un accident mit l'aérostat l'Entreprenant hors de service. Quelques-uns des porteurs ayant lâché la corde, l'aérostat fut poussé contre un arbre, qui le déchira de haut en bas. Coutelle retourna aussitôt à Maubeuge, où il le fit réparer pour reprendre son rôle dans les batailles.
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TRANSPORT DU BALLON L' « ENTREPRENANT », DE MAUBEUGE A CHARLEROI,
PAR LES AÉROSTATIERS DE LA COMPAGNIE DE COUTELLE.
Le général Jourdan se préparait à investir Charleroi. Il attachait une importance extrême à l'enlèvement de cette place qui devait ouvrir la route de Bruxelles. Coutelle reçut l'ordre de se porter immédiatement avec son ballon à Charleroi, éloigné de douze lieues du point où il se trouvait.
Ce n'était pas une entreprise facile que de transporter l'aérostat gonflé de Maubeuge à Charleroi.
Il fallait d'abord lui faire traverser une partie de Maubeuge, par-dessus les maisons ; ensuite pour le faire sortir de Maubeuge, il fallait tromper la surveillance des
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assiégeants; l'on comprend quelle tâche ce devait être de dérober à l'ennemi la vue d'une machine ronde, de 9 mètres de diamètre, élevée à 10 mètres au-dessus du sol.
Pourtant ce tour de force fut fait.
On attacha à l'équateur du filet de l'aérostat seize cordes d'une longueur suffisante et seize hommes furent chargés de tenir chacun une de
ces cordes.
La ville de Charleroi fut prise.
L'on peut affirmer que Coutelle, par ses exactes observations, hâta le moment de notre victoire. |
LES AÉROSTATS PORTEURS DE BOMBES INCENDIAIRES
LANCÉS SUR VENISE PAR LES AUTRICHIENS, EN 1849.
Pendant le siège de Venise par les Autrichiens, en 1849, on fit usage de petits ballons porteurs de bombes qui devaient éclater sur la ville.
Sur la proposition de deux officiers d'artillerie autrichienne, l'on avait confectionné deux cents petits aérostats, chargés chacun d'une bombe de 24 à 30 livres et garnies d'une mèche inflammable destinée à faire éclater la bombe.
On mettait le feu à la mèche au moment de laisser partir dans les airs ces ballons incendiaires, (Voir notre gravure.)
Ce genre d'attaque eut lieu le 29 juin 1849, mais un vent contraire ramena les petits ballons sur le camp autrichien, de sorte que les bombes firent plus de mal aux assiégeants qu'aux assiégés.
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Néanmoins cet insuccès ne découragea pas le corps des aérostatiers militaires.
C'est ainsi qu'en 1854, à l'arsenal de Vincennes, à Paris, on essaya de lancer des projectiles du haut d'un ballon retenu captif.
Ces expériences, selon M. de Gaugler, furent mal exécutées et l'on n'en put tirer aucune conclusion.
Ce n'était pas qu'en Europe que cette question de l'aérostation militaire se. posait : pendant la guerre d'Amérique on fit simultanément usage des aérostats captifs et de la télégraphie électrique.
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DESCENTE DE JACQUES GARNERIN EN EN PARACHUTE,
22 OCTOBRE 1797.
Pour son expérience du parachute, Garnerin s'éleva du parc Monceau. La petite nacelle dans laquelle il s'était placé était surmontée d'un parachute replié, suspendu à l'aérostat. L'affluence des curieux était énorme. L'inquiétude, l'angoisse étaient peintes sur tous les visages. Lorsqu'il eut dépassé 1,000 mètres, on vit Garnerin couper la corde qui rattachait le parachute à son ballon.
Ce dernier se dégonfla et tomba, tandis que la nacelle et le parachute étaient précipités vers la terre avec une prodigieuse vitesse.
Le parachute s'étant développé, la vitesse de la chute fut très amoindrie. Mais la nacelle éprouvait des oscillations
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énormes qui résultaient de ce que l'air, accumulé au-dessous du parachute et ne rencontrant pas d'issue, s'échappait tantôt par un bord, tantôt par un autre. Des cris d'épouvante s'échappaient des poitrines ; plusieurs femmes s'évanouirent.
Heureusement, l'on n'eut à déplorer aucunaccident fâcheux.
Arrivée à terre, la nacelle heurta fortement le sol, mais ce choc n'eut point d'issue fatale. Garnerin monta aussitôt à cheval et s'empressa de revenir au parc Monceau rassurer ses amis et recevoir les félicitations que méritait son courage.
L'astronome Lalande s'empressa d'aller annoncer ce succès à l'Institut qui se trouvait assemblé. La nouvelle y fut reçue avec enthousiasme.
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