Petit courrier des dames du 25 janvier 1828
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On porte beaucoup de rose dans les soirées dansantes : bérets de crêpe rose pour les jeunes femmes, robes de crêpe rose pour les demoiselles, chapeaux de crêpe rose pour les mamans. Le rose aussi se retrouve dans les étoffes de popeline, satin, velours, etc. Les petites filles même, à qui l’on permet de rester jusqu’à dix heures au bal, sont toutes fières de montrer leur robe d’organdi rose, garnie de deux remplis ; et lorsque leurs bonnes viennent les chercher, c’est encore une petite pelisse en mérinos rose, garnie de cygne, que l’on jette sur leurs épaules.
Sur des robes en gaze, à raies satinées, on met deux ou trois biais de satin découpés en pointes, tantôt posés vers le haut du jupon, tantôt vers le bas.
Sur une robe en gaze oiseau de paradis, nous avons vu deux biais en satin dont les pointes, posées en descendant, étaient garnies d’une petite frange et terminées par un gland ; le corsage, très décolleté, était entouré d’une petite pèlerine de satin découpée en pointes terminées de même par des glands, qui retombaient tout autour du corsage ; enfin, les manches courtes aussi étaient toutes couvertes de petites pointes encore ornées de glands.
On voit des robes de bal qui n’ont pour garnitures qu’un ourlet de la hauteur d’un demi-quart, au-dessus duquel sont posés cinq ou six petits liserés de satin très rapprochés les uns des autres.
Des robes en gaze blanche brochées sont bordées de trois remplis, dans lesquels on passe un large ruban de salin très roide ; les bouts des rubans sortent d’un côté du jupon et forment un nœud sur le rempli. Cette garniture est simple et jolie.
Dans une très grande fête, on a beaucoup admiré la fraîcheur et l’élégance du costume de l’ambassadrice de ***. Sa robe, en gaze blanche, était ornée de guirlandes détachées, qui retenaient deux grands bouillons qui garnissaient le bas du jupon ; trois guirlandes, placées en demi-cercle sur les petites manches, correspondaient à la garniture 'de la robe ; un bouquet, placé au milieu de la poitrine et répété encore avec beaucoup d’art dans la coiffure, donnait à cette toilette un assemblage de légèreté et de fraîcheur qui semblait prouver que, s’il est mille ornements qui savent faire briller une femme, rien ne possède plus que les fleurs le charme de l’embellir et de faire valoir sa jeunesse.
Beaucoup de petits bonnets en blonde ne sont garnis que de fleurs de bruyères ; quelques-unes sont disposées en guirlandes qui, placées sous la blonde du devant, la relèvent de manière à ce qu’elle figure presque une auréole autour de la tête. Quelquefois les brides partent du sommet de la tête.