Petit courrier des dames du 31 janvier 1828
.../...
La douceur de la température avait permis d’adopter à cette même représentation des costumes très légers; aussi, une grande partie des élégantes étaient très décolletées des épaules, et presque toutes avaient les bras nus ou les manches très claires ; celles-ci, très larges, étaient séparées par un bracelet au milieu du bras et un autre au milieu du coude ; plusieurs bracelets en pierreries venaient ensuite serrer la manche et marquer la fin du bras.
Plusieurs manches en blonde étaient aussi séparées par des rubans de satin qui entouraient le bras et venaient former un nœud au-dessus.
Une dame avait une robe en velours blanc dont le corsage, formant cœur sur le dos et la poitrine, était bordé d’un petit rouleau de martre ; les manches courtes étaient relevées en petites draperies à la Polonaise et garnies de même. Au bas de la robe étaient trois rangs de martre formant rouleaux, à l’instar du boa qui tombait en serpentant avec beaucoup de grâce autour de la taille. Sur la tête était un turban en tissu d’argent séparé par plusieurs bracelets d’agate marine.
Un turban, moitié salin ponceau, moitié gaze oiseau de paradis, était séparé sur le front par une riche rangée d’agate blanche qui, serpentant autour de la tête, donnait aux plis de l’étoffe une direction très élégante.
Une jeune femme avait une robe de velours bleu faite tout à fait dans la forme des tuniques antiques. Le corsage, coupé à la grecque, était attaché sur les épaules par deux antiques richement montés. La ceinture, en filigrane d’or, était nouée sur le côté et se terminait par des glands. Le bas des petites manches courtes, qui étaient en satin blanc, était orné d’un bracelet d’or fermé par un camée. Rien au bas de la robe. Les cheveux, moins relevés que la mode ne semble l’exiger, n’avaient pour ornements qu’un bandeau de camées posé très bas sur le front, et correspondant au collier, admirable par la beauté des antiques.
On voyait des bérets en crêpe rose tout entourés de marabouts roses ; d’autres en tulle blanc, serpentés par une guirlande de bruyères qui venait se terminer en faisceau d’un côté du béret. Il y en avait aussi plusieurs en velours plein. Nous en citerons un en velours ponceau, orné de trois oiseaux de paradis, dont les têtes étaient attachées d’un côté du béret, tandis que les queues, se suivant progressivement, formaient un très long panache qui traversait le dessus de la tête et venait retomber très bas du côté opposé.
On distinguait aussi beaucoup de petits bonnets en blonde, les uns ornés de marabouts placés sous les blondes, les autres entremêlés de fleurs ; il y en avait un en tulle rose brodé en soie noire ; il était supporté par une guirlande de petites fleurs noires et roses qui rejetait très en arrière la garniture du devant ; de très longues brides, formées de tulle brodé, tombaient de chaque côté.