Giraud de l’Inhan
ou Hélinand de Froidmont
1160 - 1223

Gravure (sans doute de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

Giraud de l’Inhan, plus connu sous le nom de Dan Helinand, l’un de nos plus anciens poètes français, naquit à Primeroi ou Prout-le-Roi dans le Beauvaisis ; et eut de son temps une grande réputation. Alexandre de Paris, auteur contemporain, rapporte que Philippe-Auguste le fit venir à la cour, et qu’après le repas Helinand chanta devant ce prince l’entreprise des Titans et leur défaite par Jupiter. C’est ainsi qu’Homère représente Phémius et Démocus chantant à la table d’Alcinoüs et de Pénélope, et que Virgile nous montre Copas chantant à la table de Didon. Ce rapprochement si naturel entre les mœurs des temps héroïques et celles de nos pères a été fait pour tous les écrivains de notre histoire littéraire.
Helinand, lassé du monde, embrassa la vie religieuse dans l’abbaye de Froidmont. Il se livra depuis cette époque à des études sérieuses et se conduisit d'une manière si édifiante qu'il mérita l’estime des plus illustres personnages de son temps. Il mourut le 3 janvier 1223, suivant La Monnoie.

Ce poète appartient donc au XIIIe siècle ; mais notre figure, copiée sur un très ancien dessin, le représente avec une longue robe à l’italienne garnie d’un capuchon et des brodequins lacés ; c’est un costume du XIVe siècle que nous avons cru devoir reproduire.