Ulger, évêque d'Angers
~1090 - 1149

Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

On croit qu’ULGER, évêque d’Angers, naquit dans cette ville et qu’il fut élevé dans la cathédrale. Il étudia à Paris et s’y distingua. Raynault, qui encourageait beaucoup l’école d’Angers, l’appela auprès de lui et l’établit écolâtre ou scolastique. Il remplit avec distinction cette place, et, pour l'en récompenser, on le nomma d’abord, en 1113, archidiacre d’outre-mer, et plus tard, en 1124, lorsque Raynault passa à l’archevêché de Reims, il fut promu à la dignité d’évêque d’Angers. C’était un des hommes les plus distingués de son temps. Le pape Innocent II lui donne la qualité d’homme prudent, et saint Bernard, tout en blâmant sa conduite à l’égard de l’abbesse de Fontevrault avec laquelle il était en procès, rend justice à son mérite. Ce fut particulièrement au zèle de ce prélat que l’académie d’Angers dut son prompt accroissement, et même quelques auteurs le considèrent comme en étant le fondateur.
II n’épargnait rien pour y attirer les maîtres les plus renommés par leur savoir, et, pour les attacher plus sûrement à leurs fonctions, il leur procurait les premières charges de son église. Il mourut en 1149, et fut le premier évêque enterré dans l’église de Saint-Maurice, où l’on voyait encore, à la fin du XVIIIe siècle, dans la nef près de la porte du cloître, son épitaphe et la figure que nous représentons.

Cette figure porte les habits pontificaux des évêques des X, XIe et XIIe siècles. Elie tient la crosse de la main gauche et donne la bénédiction de l’autre. Sa mitre est d’une forme particulière, et ne se rencontre sur aucun monument. On distingue parfaitement tout l’ajustement de cette figure dont les diverses parties sont richement ornées. Elle a des pierreries jusque sur les souliers.