Radegonde, reine de France
520 - 587

Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

Radegonde ( Sainte) était fille de Bertaire, roi d’une partie de la Thuringe ou plutôt du pays de Tongres. Elle fut emmenée prisonnière, à l’âge de 10 ans, par Clotaire, qui la fit instruire dans le christianisme, et lui donna des maîtres pour cultiver ses heureuses dispositions. Touché de la beauté de sa captive, Clotaire l’épousa ; mais Radegonde ne pouvait aimer celui qui lui donnait d’indignes rivales, et qui bientôt fit égorger le frère de son épouse. Elle fit part au pieux évêque de Nyon du projet qu’elle avait de fuir la cour pour se consacrer à Dieu dans un monastère. Saint Médard, redoutant la vengeance de Clotaire, refusa de favoriser son dessein. Alors Radegonde coupa ses cheveux elle-même, et retourna près du prélat, qui, touché de son généreux courage, l’ordonna diaconesse, quoiqu’elle n’eût pas l’âge prescrit par les Canons. Radegonde se rendit ensuite à Poitiers, et ayant apaisé Clotaire, elle en obtint la permission d’y fonder un monastère, devenu célèbre, qui prit le nom de Sainte-Croix, d’une précieuse relique que cette princesse reçut de l’empereur Justin. Elle mourut en 587 à soixante ans, le 13 août, jour où l’Église honore sa mémoire. Ses obsèques furent célébrées par St-Grégoire de Tours, en l’absence de l’évêque de Poitiers. On déposa ses restes dans une basilique qu’elle faisait bâtir, et qui reçut le nom de la sainte fondatrice que la ville de Poitiers regarde comme sa patronne, et dont les reliques ont été exposées à la vénération publique jusqu’à leur destruction par les protestants, en 1562.

Le costume de cette princesse ayant beaucoup d’analogie avec celui de la reine Clothilde, nous y renvoyons.