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Charlemagne, vingt-quatrième roi de France
742 - 814

Charlemagne, 24ème roi de France - gravure de Daret - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Grand pour les conquêtes et grand pour les Conseils.

 

CHARLEMAGNE Roy de France et premier Empereur, succéda à Pépin son Père l'an 768. Il épousa Théodore sœur de Didier Roy des Lombards, laquelle il répudia pour prendre Hildegarde fille du Duc de Souabe. Didier subissait des désordres à Rome faisant faire un Antipape nommé Constantin à Etienne 3ème. Carloman son frère embrassa le parti de Didier contre Charles. Hunaud Duc d'Aquitaine frère de Gaiffre se jeta entre les bras de Carloman. Charles arma si promptement qu'il surprit Poitiers, Saintes et Angoulême. Hunaud avait engagé dans son parti Loup, Duc de Gascogne, et ayant trouvé chez lui son asile, Charles le fit demander à ce Duc, lequel redoutait le Roy, l'envoya. Charles le mit pourtant en liberté pour accomplir vœu de visiter St Pierre à Rome. C'était pour fomenter la division entre Charles et Didier ; Charles passa les Alpes tailla toute l'armée de ses ennemis en pièces, et obligea Didier se retirer dans Pavie. Hunaud fut lapidé par les femmes. Charles assiégea, Pavie et prit Vérone, où les enfants de Carloman, s'étaient réfugiés, auxquels il fit prendre le chemin de France, et jugeant que Pavie tiendrait longtemps il visita les St lieux à Rome, à son retour trouvant cette ville disposée à se rendre il la reçut à discrétion, fit prendre Didier et emprisonner à Liège en 776. Ainsi toute l'Italie dont l'Empire avait duré 230 ans fut mise à l'obéissance de la Couronne. Les Saxons se révoltèrent jusqu'à trois ou 4 fois, mais étant toujours vaincus par Charles, promettent de se faire Chrétiens. Les Lombards se rebellent, appellent Rotgand, que Charles avait établi dans la Duché de Frioul. Charles averti passe les Alpes, le dompte, et fit trancher la tête de Rotgand. Il institua l'ordre des douze pairs de France, l'an 786, et prit Pamplune. Saragosse et autres villes ouvrirent les portes. Il soutient les chrétiens en Espagne contre les Sarrasin. Au retour son neveu Roland et autres Seigneurs furent tués dans les monts Pyrénées et on lui prit son butin. Il réunit la Duché de Bavière à la Couronne et rétablit le Pape Léon qui en reconnaissance le sacra le jour de Noël lui mit une Couronne sur la tête et le fit proclamer Empereur d'Occident l'an 800. Il fit la guerre contre les Bretons et couronna ses travaux par la victoire qu'il remporta sur Godefroy Roy de Danemark. Il eut 3 enfants Charles, Pépin et Louis. les 2 premiers moururent et lui après à Aix-la-Chapelle âgé de 70 ans, ayant régné 30 en qualité de Roy de France et 15 en celle d'Empereur d‘occident durant le Pontificat d'Etienne V. Louis lui succéda

A Paris chez Louis Boissevin.


Retranscription du texte de la gravure (Gravure de Pierre Daret ?)

 


 

Charlemagne, roi de France - Manuscrit de la Bibliothèque royale - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
Charlemagne, selon le manuscrit de la Bibliothèque royale
Gravure de Léopold Massard

Charlemagne, roi de France, empereur d’Occident, né en 742 au château de Salzbourg, dans la Haute-Bavière, fut couronné roi en 758, après la mort de Pépin-le-Bref, son père, et partagea la France avec son jeune frère Carloman, puis en demeura seul possesseur à la mort de celui-ci, survenue en 771. Après avoir renversé la monarchie des Lombards, il fut, en 800, couronné empereur à Rome, et en peu de temps il renouvela l’empire des Césars. Il mourut en 814, laissant à ces peuples un code de lois qui, de nos jours, mérite encore l’admiration et la reconnaissance. On ne saurait faire un plus grand éloge de ce prince, non moins grand pour son amour pour les sciences et les lettres, dont son palais fut l’asile, que par ses victoires égales à celles de César, en rapidité comme en étendue ; on n’en saurait faire un plus bel éloge, disons-nous, qu’en rappelant que, sous son sceptre, la France fut exempte, pendant un demi-siècle, et de révolutions et de calamités, quoiqu’il possédât un si vaste empire. Mis au nombre des Saints par l’antipape Pascal III, l’an 1165 ou 1166, l’Église universelle n’a jamais autorisé son culte, mais n’a pas non plus rapporté le décret de sa canonisation ; et sa mémoire est honorée dans plusieurs églises d’Allemagne. Louis XI fixa sa fête au 28 janvier, et en 1661, l’Université de Paris le choisit pour son patron, sans toutefois le désigner sous le nom de Saint, qu’il porte dans les cérémonies de l’élection et du sacre de Maximilien, roi des Romains.

Charlemagne est ci-dessus représenté ayant sur la tête une espèce de mitre blanche, dont la raie du milieu est violette ; l’armure est d’acier ; la cotte de mailles qui se voit au cou est en fer ; celle au-dessus des genoux a un filet doré ; les souliers sont noirs et les éperons en fer ; le fourreau de l’épée que ce prince porte à la main droite, est écarlate et or ; la boule qu’il tient dans sa main gauche est en fer, et le manteau qui le recouvre est vert, doublé de rouge. Cette figure bizarre est dessinée d’après un manuscrit qui représente tous les souverains de la maison de Bavière jusqu’au XIV siècle, époque où ce manuscrit fut fait.

Il n’est pas douteux que les personnages représentés dans la collection de la maison de Bavière, ne soient vêtus comme on l’était au siècle de Louis IX et de Philippe-le-Hardi. En effet, ce n'est qu’à cette époque que les armures commencèrent à prendre la forme sous laquelle est représentée celle de Charlemagne. L’ancien costume militaire, qui des Grecs était passé chez les Romains, et de  là chez les Gaulois, se conserva encore longtemps parmi les princes francs ; mais on ne connaissait point encore de cottes-de-mailles, dont la partie supérieure était garnie d’une espèce de capuchon propre à envelopper et à garantir la tête dans les combats.

 

Charlemagne, roi de France - La Moqaïque - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
Charlemagne, d'après la Mosaïque
Gravure de Léopold Massard

Cette figure de Charlemagne est prise d’une mosaïque faite sous son règne, par les ordres de Léon III, pape. Elle n’existe plus depuis longtemps. Ce prince porte la couronne impériale, fermée par le haut, à l’exemple des empereurs d’Orient. Il a des moustaches, sans barbe. Il est vêtu d’une tunique fort courte, et il porte par-dessus une chlamyde attachée sur l’épaule droite. « Charles, dit Éginhard, son historien, portait les vêtements de sa patrie ou des Francs ; il revêtait d’abord son corps d’une chemise ou d’un caleçon de lin ; puis il se couvrait d’une tunique bordée de soie et de tibiales (hauts-de-chausses) ; enfin, il serrait ses jambes dans des bandelettes, et ses pieds dans leur chaussure. En hiver, il portait, pour couvrir ses épaules et sa poitrine, une veste de peau de loutre ; il s’enveloppait d’un manteau de Venise, et il ceignait toujours une épée, dont la poignée était d’or ou d’argent. Quelquefois aussi, mais seulement dans les grandes fêtes, et quand il recevait les ambassadeurs des nations étrangères, il se servait d’une épée ornée de pierres précieuses. Quant aux habits étrangers, quelque beaux qu’ils fussent, il les repoussait, et ne voulait point permettre qu’on l’en revêtît. Deux fois seulement, à Rome, à la prière du pape Adrien et à celle de Léon, son successeur, il consentit à revêtir la longue tunique, la chlamyde et la chaussure à la romaine. Dans les grandes fêtes, il portait une tunique tissue d’or, une chaussure couverte de pierreries, une agrafe d’or à son manteau, et un diadème enrichi de pierreries. Dans les autres jours, ses habits différaient peu de ceux que portaient les hommes du peuple. »

Voici le costume des Francs au temps de Charlemagne : «Leur chaussure, dorée en dehors, est, dit le Moine de Saint-Gall, soutenue par de longues courroies. L’étoffe qui couvre leurs jambes et leurs cuisses est entourée de bandelettes qui se croisent. Ces bandelettes, quoique de la même couleur que l’étoffe qu’elles entourent, sont d’un travail plus recherché. Le corps des Francs est couvert d’une camisole ou veste ; à leur ceinturon ou baudrier est attachée une épée placée dans son fourreau, et fixée par des courroies et par une étoffe très blanche et très luisante ; un manteau doublé de couleur blanche ou bleue et de forme carrée, leur sert de surtout. Ce manteau descend devant et derrière, depuis les épaules jusqu’aux pieds ; sur les côtés, il couvre à peine les genoux. Ils portent à la main droite un gros bâton de pommier, dont les nœuds sont à égale distance et dont la pomme d’or et d’argent est entourée de ciselures.»

 

 

Attributs royaux de Charlemagne, roi de France - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
Sceptre, épée, Main de justice de Charlemagne


Tout ce qui regarde un homme aussi extraordinaire que Charlemagne, nous a semblé digne d’être présenté à ceux qui veulent bien jeter un coup d’œil sur cet ouvrage. Nous avons cru devoir consacrer cette planche à l’épée (citée plus haut), au sceptre et à la main-de-justice de cet homme illustre. Le sceptre a, de tout temps, été une marque de commandement ; c’est un attribut de la royauté plus ancien que la couronne des rois ; c’est un de leurs principaux ornements lorsqu’ils paraissent en quelques cérémonies. Celui de Charlemagne est tout en or, orné de perles, de saphirs et de rubis. Il se compose d’un bâton en or, surmonté d’une fleur de lis naturelle, au-dessus de laquelle est une figure qu’on dit représenter ce prince. La main-de-justice est aussi une espèce de sceptre que l’on met à la main gauche du roi, revêtu de ses ornements royaux : c’est un bâton au bout duquel est une main d’ivoire. Nos rois s’en servent principalement à leur sacre.

 

Gravures et texte extrait de l'ouvrage
Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours, publié par A. Mifliez en 1835

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