Accueil Présentation Contenu Galerie Répertoire Lieux Thèmes

 

Quelques statues d'Angers


René d'Anjou, par Cordelier Delanoue, publié chez Mame en 1851



couverture de l'histoire de René d'Anjou    - scan  Norbert Pousseur     statue de René d'Anjou - © Norbert Pousseur      Page de garde de René D'anjou   - scan  Norbert Pousseur
RENÉ D'ANJOU

CHAPITRE I (suite 5)
LA RUE BARBETTE

Le duc de Bourbon et, après lui, le roi de Sicile et le duc de Berry allèrent à Melun pour engager le duc d'Orléans à cesser ses armements et à laisser revenir la reine. Leurs prières, leurs sages remontrances demeurèrent inutiles. Il fallut alors s'apprêter à combattre.
Le duc d'Orléans, à la tête des troupes que lui avait fournies le duc de Lorraine, et auxquelles étaient venus se joindre les hommes d'armes du marquis de Pont, du comte de Clermont, du comte d'Armagnac, du sire de Beaumanoir, du sire de Châtellerault et de quelques autres encore, s'avança sur Paris, passa la Seine et prit position à Charenton. Le duc de Bourgogne disposa ses forces du côté d'Argenteuil et de Montfaucon. Ainsi les champions se trouvaient en présence, arborant sur leurs bannières, l'un son Baton noueux, l'autre son Rabot symbolique, se mesurant de l'œil, et n'attendant qu'un prétexte pour en venir aux mains.
Mais Dieu ne permit pas que la bataille fût livrée. Le chancelier, le parlement, les magistrats se rendirent chez le roi de Sicile, à son hôtel d'Anjou, et renouvelèrent leurs supplications aux princes pour qu'ils eussent à prévenir la guerre par une dernière démarche, par un suprême effort. Sans doute leur intervention eût encore échoué ; mais la disette commençant à sévir contre les troupes du duc d'Orléans, celui-ci se montra moins dur aux propositions conciliatrices et consentit à congédier ses gens d'armes. De son côté Jean Sans-Peur remit l'épée au fourreau. De cette façon la famine empêcha la guerre, et de grandes catastrophes furent momentanément ajournées.
Le raccommodement des deux princes parut sincère. Ils se montrèrent au peuple et se donnèrent des marques non équivoques d'amitié. Le soir, chez leur oncle, ils s'embrassèrent, et le duc de Berry exigea qu'en signe certain de réconciliation, ils couchassent dans le même lit.
Dès ce moment ils se partagèrent les soins du gouvernement et régentèrent la France en commun. Toutefois le duc Jean de Bourgogne, retrouvant par moment la violence de son caractère, s'emportait contre les empiétements du duc d'Orléans, et celui-ci, doué d'une parole flatteuse et persuasive, ne négligeait aucune occasion d'attirer à lui les partisans les plus zélés du duc de Bourgogne. Lorsqu'il ne pouvait parvenir à les séduire, il les persécutait. Ce fut ainsi qu'il priva de son emploi un gentilhomme normand, nommé Raoul d'Ocquetonville, à qui la protection du duc de Bourgogne avait valu le titre de général des finances. Cet homme, se voyant disgracié, résolut de se venger; et, aidé de deux de ses amis, les sieurs Scas et Guillaume de Courte-Hense (dont l'un était valet de chambre du roi), il se mit en quête d'une maison dans le quartier Saint-Paul, afin de pouvoir s'y cacher au besoin et y cacher des armes, il trouva cette maison près de la porte Barbette, dans la Vieille-rue-du-Temple ; elle portait pour enseigne l'Image Notre-Dame. Il la loua tout entière pour six mois, et acquitta, en y entrant, le prix de son loyer, qui était de seize écus.
                                                          Suite du texte suite

page précédente de l'histoire de René d'Anjou                     page suivante de l'histoire de René d'Anjou

 

 

Haut de page

 

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Liens e-mail