Gravure et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855
Clothilde (Sainte), reine de France, femme de Clovis 1er, était fille de Chilpéric, roi des Bourguignons, qui fut assassiné par Gondebaud, son frère. Chilpéric laissa quatre enfants. Trois furent sacrifiés par le meurtrier de leur père ; Clothilde seule trouva grâce devant lui. Il la fit élever sous ses yeux, et l’on remarque avec raison que, par un bonheur particulier, elle repoussa l’arianisme, dont toute cette cour faisait profession. Lorsqu’elle décida son époux à embrasser la religion chrétienne, il lui dut l’avantage de recevoir la foi pure, telle que la conservait le clergé gaulois. Clovis eut beaucoup de peine à obtenir la main de Clotilde : Gondebaud, son oncle, craignait de l’unir à un guerrier auquel rien ne résistait, et qui pourrait un jour réclamer les droits que son épouse avait sur la Bourgogne. Clovis menaça : la crainte d’une guerre prochaine étourdit sur les craintes de l’avenir ; le mariage se fît en 493. Après la mort de Clovis, cette princesse eut le malheur de voir la guerre s’allumer entre ses enfants, sans pouvoir les accorder. Clothilde, entièrement vouée aux volontés de Dieu, se retira à Tours, auprès du tombeau de saint Martin, s’éloignant peu de sa retraite, et seulement lorsqu’elle pouvait espérer d’être utile à ses fils. Elle y mourut en l’an 543. Son corps fut apporté à Paris, dans l’église des Saints-Apôtres (depuis Sainte-Geneviève), pour être enseveli auprès de Clovis.
Le costume de cette reine est fort remarquable : il se compose d’une espèce de cotte de mailles, exactement adaptée au corps, et qui devait être d’un tissu très fin et très riche ; d’un voile qui lui tombe sur les bras, et descend jusqu’aux genoux ; d’une tunique serrée au milieu du corps par une pièce d’étoffe d’un grand prix, et d’un manteau retenu sur la poitrine par une laçure. Sa longue chevelure est ornée et nattée. Elle porte à son cou un collier enrichi de perles et de pierreries.
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