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Philippe II, roi d'Espagne
1527 - 1598

Philippe II, roi d'Espagne  - Gravure  de Nicolas Clerck reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Philippe II, roi d'Espagne et des Indes, archicuc d'Autriche, duc de Bourgogne, etc.

Ce qu'en dit Wikipedia :

Philippe II, en espagnol Felipe II, né le 21 mai 1527 à Valladolid et mort le 13 septembre 1598 au palais de l'Escurial, fils aîné de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal, est roi d'Espagne, de Naples et de Sicile, archiduc d'Autriche, duc de Milan et souverain des Pays-BasN 1 de l'abdication de son père en 1555 à sa mort. Il devient roi de Portugal en 1580 après l'extinction de la maison d'Aviz. Il est roi consort d'Angleterre de 1554 à 1558 par son mariage avec Marie Tudor.
En tant que roi d'Espagne, il est à la tête des possessions espagnoles d'outre-mer, principalement en Amérique, qui lui assurent des ressources considérables, grâce aux mines d'argent du Mexique et du Pérou.
Se voulant le défenseur de la religion catholique, Philippe II connaît un succès majeur dans la lutte contre les Ottomans musulmans avec la victoire de Lépante en 1571. En revanche, la lutte qu'il mène contre le protestantisme connaît plusieurs échecs.

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Suite sur Wikipédia


Gravure provenant d'un recueil de 88 gravures
de Nicolas de Clerck (actif entre 1614 et 1625)

(collection personnelle)


Texte ci-dessous extrait de la Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom
de F.X. Feller. - 1860 - Collection personnelle

PHILIPPE II, né à Valladolid en 1527, de Charles-Quint et d’Isabelle de Portugal, devint roi de Naples et de Sicile, par l’abdication de son père en 1554, et roi d’Angleterre le même jour, par son mariage avec la reine Marie. Il avait épousé, n’étant encore que prince d’Espagne, Marie, fille du roi de Portugal, dont il eut le dénaturé don Carlos.
Il monta sur le trône d'Espagne le 17 janvier 1556, après la retraite de Charles- Quint. La France rompit la trêve qui avait été conclue avec l’Espagne du temps de Charles-Quint : l’amiral Coligny, gouverneur de Picardie, voulut surprendre Douai ; mais ayant été découvert, il fut obligé de se retirer. Il fit ensuite une invasion dans l’Artois, où il porta le ravage et brûla la ville de Lens. Philippe, étonné de cette rupture, engagea la reine d’Angleterre, Marie son épouse, à déclarer la guerre à la France, et rassembla en Flandre une armée nombreuse, dont il donna le commandement à Emmanuel Philibert, duc de Savoie. Huit mille Anglais se joignirent à ces troupes ; les Français furent taillés en pièces à la bataille de Saint-Quentin le 10 août 1557. Cette ville ne put résister longtemps à une armée victorieuse. Philippe y vint jouir des fruits de la victoire, et embrassa le duc de Savoie, en lui disant : « C’est à votre Valeur et à celle de vos généraux que je suis redevable de la gloire de cette journée ». Le duc voulait aller se présenter devant Paris qui était dans la plus grande consternation ; mais Philippe l’arrêta en lui disant : « Non, il ne faut pas réduire son ennemi au désespoir. » On se contenta de forcer Catelet, Ham et Noyon.

Le duc de Guise, ayant eu le temps d’assembler une armée, prit Calais et Thionville ; mais tandis qu’il rassurait les Français, Philippe gagnait, le 13 juillet 1558, une grande bataille contre le maréchal de Thermes, auprès de Gravelines, sous le commandement du comte d’Egmont, à qui il fit trancher la tête pour cause de rébellion. Le maréchal de Thermes y fut blessé et fait prisonnier, Philippe, à la tête d’une armée nombreuse, vint camper sur le bord de la rivière d’Authie, pendant que Henri II, roi de France, se porta le long de la Somme. Ici les deux souverains, sollicités par les légats du Pape et par la duchesse douairière de Lorraine à faire la paix, convinrent d’une suspension d’armes, et la paix fut conclue à Cateau-Cambresis, le 13 avril 1559.
Par ce traité, qui était à l’avantage de l’Espagne, le roi de France s’engagea à renoncer à toute alliance avec les Turcs et les princes protestants d’Allemagne, et à s’unir aux princes catholiques, pour la cause commune de l’Église ; il céda à Philippe plusieurs places et le comté de Charolais en pleine souveraineté. Cette paix fut cimentée par le mariage de Philippe avec la princesse Elisabeth, fille de Henri II.

Philippe, après de si glorieux commencements, retourna triomphant en Espagne. En partant, il laissa le gouvernement des Pays-Bas à la duchesse de Parme sa sœur. Les nouvelles hérésies s’étaient secrètement glissées dans quelques cantons de ces provinces, malgré toutes les précautions de l’empereur Charles-Quint qui avait fait les édits les plus sévères pour les proscrire. Philippe fit renouveler ces édits, et entrant dans les vues de son père, au sujet des nouveaux évêchés qu’il avait résolu de faire ériger pour y mieux assurer la religion, il en fit faire la proposition par la gouvernante. Ce fut la première occasion où la faction, depuis si connue sous le nom de Gueux, s’opposa aux desseins du souverain, le prince d'Orange était celui qui paraissait le moins dans ces oppositions, et qui agissait le plus : la première chose qu’il fit demander par les États à la gouvernante, fut l’éloignement des troupes espagnoles.
Philippe, de peur d’aigrir les Flamands, consentit à cette demande, malgré l'avis d'une partie du conseil. Les troupes ne furent pas plus tôt hors des Pays-Bas, que les hérétiques se répandirent dans toutes les provinces. La hardiesse croissant avec le nombre, ils entrèrent dans les villes, pillèrent les églises, profanèrent les tabernacles, brisèrent les statues des saints, renversèrent, brûlèrent tout ce qui s’offrit à leur fureur, chassèrent les religieuses de leurs monastères, massacrèrent quantité de catholiques, de prêtres, de religieux, et commirent une infinité de désordres, que les historiens protestants eux-mêmes n'ont osé dissimuler ni excuser.
La gouvernante, affligée de ces malheurs, écrivit au roi que les Pays-Bas n’avaient plus besoin de la douceur d’une princesse, mais de la vigueur d’un général à la tête d’une armée, pour punir les rebelles. Elle demanda sa démission du gouvernement ; et Philippe lui donna pour successeur le duc d’Albe, qui se rendit aux Pays-Bas à la tête de douze à quinze mille hommes. Ce fameux guerrier, naturellement sévère, ne fut pas plus tôt à Bruxelles, qu’il fit arrêter le comte d’Egmont et le comte de Horn, qui eurent la tête tranchée ; le prince d’Orange se sauva en Allemagne, y leva une armée, rentra bientôt dans les Pays-Bas, à la tête de près de trente mille hommes, en partie soudoyés par les princes protestants d’Allemagne, fit entrer dans sa rébellion les provinces de son gouvernement, et en bannit la religion catholique. Les huguenots de France vinrent servir sous ses étendards avec le même empressement que les protestants d’Allemagne. Jamais on ne combattit de part et d’autre, ni avec plus de courage, ni avec plus de fureur. Les Espagnols, au siège de Harlem, ayant jeté dans la ville la tête d’un officier hollandais, qui avait été tué au combat d’Ouverkerque, en tentant le secours de la ville, ceux-ci leur jetèrent onze têtes d’Espagnols, avec cette inscription : Dix têtes pour le paiement du dixième denier, et la onzième pour l’intérêt. Harlem s'étant rendu à discrétion, les vainqueurs firent mourir les ministres et ceux des magistrats et des bourgeois qui avaient fomenté avec plus d’ardeur la rébellion. Voltaire en fait monter le nombre à 1500 ; Strada dit qu’il n’y en eut que 400 en tout ; Méteren, historien protestant, qui a décrit jusqu’aux moindres particularités de ce siège, s'en tient à peu près au même nombre. Cette sévérité étonnera peu, si l’on fait attention aux profanations, aux dérisions impies de la religion catholique, que firent durant le siège les assiégés sur leurs remparts pour insulter les Espagnols.

Le duc d’Albe fut rappelé en 1573 ; on envoya à sa place le grand commandeur de Requesens, et après sa mort, don Juan d'Autriche ; mais aucun de ces généraux ne put remettre le calme dans les Pays-Bas. A ce fils de Charles-Quint succéda un petit-fils non moins illustre : c’est Alexandre Farnèse, duc de Parme, le plus grand homme de son temps ; mais en reconquérant plusieurs provinces, il ne put empêcher la fondation de la république de Hollande, qui naquît sous ses yeux. Philippe proscrivit, en 1580, le prince d’Orange comme l’auteur des troubles des Pays-Bas, comme sujet rebelle, traître, parjure et ingrat, et mit sa tête à prix. Le prince répondit par un manifeste, où il s’efforçait de justifier sa conduite et accusait Philippe des plus grands crimes, mais sans en donner aucune preuve. Il envoya ce manifeste, fruit de l’emportement et de la passion, dans presque toutes les cours ; mais pas une n’y eut égard : les États même de Hollande, où Guillaume était tout-puissant, refusèrent de souscrire.

Cependant le roi d’Espagne devenait roi de Portugal par la mort du jeune Sébastien, tué en Afrique. Le duc d’Albe lui soumit ce royaume en trois semaines, l’an 1580. Antoine, prieur de Crato, proclamé roi par la populace de Lisbonne, osa en venir aux mains ; mais il fut vaincu, poursuivi et obligé de prendre la fuite. Sur ces entrefaites, Balthasar Gérard tua d’un coup de pistolet le prince d’Orange. Philippe, irrité de ce qu’Elisabeth, reine d’Angleterre, n’avait cessé de fomenter les troubles, et de donner du secours aux rebelles, forma le projet d’une invasion en Angleterre, et fit préparer à cet effet une flotte nommée l'Invincible. Elle consistait en 150 gros vaisseaux, sur lesquels on comptait 2,650 pièces de canon, 8,000 matelots, 20,000 soldats, et toute la fleur de la noblesse espagnole. Cette flotte sortit de Lisbonne le 27 mai 1588. Lorsqu’elle eut doublé le cap Finistère, une affreuse tempête la maltraita, et l’obligea de relâcher dans différents ports. La flotte anglaise, trop faible pour soutenir une action générale, attaqua par escarmouches, et eut toujours l’avantage sur les Espagnols. La tempête seconda encore les efforts des Anglais : douze vaisseaux, jetés sur les rivages d’Angleterre, tombèrent au pouvoir des ennemis ; cinquante périrent sur les côtes de France et d’Ecosse, tel fut le sort de l’Invincible. Cette entreprise coûta à l’Espagne quarante millions de ducats, vingt mille hommes, cent vaisseaux. Philippe supporta ce malheur avec la constance d’un héros. Un de ses courtisans lui ayant appris cette nouvelle d’un ton consterné, le monarque lui répondit ; « J’avais envoyé combattre les Anglais et non pas les vents ; que la volonté de Dieu soit accomplie… »

Dans le même temps que Philippe attaquait l’Angleterre, il animait en France la Ligue pour empêcher que le trône ne fût occupé par un prince qui ne fût pas catholique. Cependant il succombait sous le poids des années, des infirmités et des affaires ; une fièvre lente le minait depuis longtemps : les douleurs aiguës de la goutte, et une complication de diverses maladies lui donnèrent une dernière occasion de déployer la fermeté de son âme. « On lui procurait, dit un de ses grands détracteurs (Watson), quelque soulagement en tenant les abcès ouverts ; mais d'un autre côté, il en résultait un mal plus insupportable : il découlait des plaies une matière purulente, dans laquelle s’engendra une quantité étonnante de vermine, qui, malgré tous les soins que l’on prit, ne put être détruite. Il resta dans cet état déplorable plus de cinquante jours, ayant toujours les yeux fixés vers le ciel. Pendant cette affreuse maladie, il fit paraître la plus grande patience, une force d’esprit étonnante, et surtout une résignation à la volonté de Dieu peu ordinaire. Tout ce qu’il fit pendant tout ce temps prouva combien étaient vrais et sincères ses sentiments de religion. » (On peut voir une ample et authentique relation de la mort de ce prince, qui seule suffirait pour en donner la plus haute idée : De felici excessu Philippi Hispano rum regis libri tres. Friburgi Brisgoioe, apud Josephum Langium, 1609, 1 vol. in-4).

Il expira le 13 septembre 1598, après 43 ans et 8 mois de règne, dans la 72e année de son âge. Il avait eu pour quatrième femme Anne d’Autriche, dont il eut Philippe III qui lui succéda. Il n'y a point de prince dont on ait écrit plus de bien et plus de mal. Les catholiques le peignent comme un second Salomon, les protestants et les philosophes du jour comme un Tibère ; son zèle contre les erreurs lui a mérité les honneurs de ce dernier portrait. Sans adopter tous les éloges que les Espagnols en ont faits, il faut convenir que Philippe, né avec un génie vif, élevé, vaste et pénétrant ; avec une mémoire prodigieuse, une sagacité rare, possédait, dans un degré éminent, l’art de gouverner les hommes. Personne ne sut mieux connaître et employer les talents et le mérite. Il sut faire respecter la majesté royale, dans le temps où elle recevait ailleurs les plus sanglants outrages ; il fît rendre aux lois et à la religion le respect qui leur est dû. Du fond de son cabinet, il ébranla l’univers. Il fut pendant tout son règne, sinon le plus grand homme, du moins le principal personnage de l’Europe ; et sans ses trésors et ses travaux, la religion catholique aurait été détruite, si elle avait pu l'être. « Ses yeux, dit le protestant Watson, étaient continuellement ouverts sur toutes les parties de sa vaste monarchie ; aucune des branches de l’administration ne lui était inconnue ; il veillait sur la conduite de ses ministres avec une attention infatigable ; il montra toujours beaucoup de sagacité dans le choix qu’il en faisait, de même que dans celui de ses généraux : son maintien était grave, son air était tranquille ; jamais il ne paraissait ni superbe, ni humilié. Nous devons à l'équité ce que nous venons de dire à sa louange ; la vérité de l’histoire exige aussi que nous disions que le zèle qu’il avait pour sa religion était sincère, et l’on ne peut même raisonnablement supposer le contraire. »

Il fît ériger plusieurs nouveaux évêchés, surtout dans les Pays-Bas, pour assurer la conservation de la foi antique ; fonda un grand nombre de collèges pour l'instruction de la jeunesse, et étendit ses soins sur tout ce qui pouvait affermir le bonheur public dans des temps difficiles, où les nouvelles sectes ébranlaient tous les royaumes de l’Europe. Son règne a été l’époque des beaux jours de l'Espagne ; jamais elle n’eut tant d’influence sur les affaires générales, et ne fut tant respectée au dehors. La plaie que les émigrations lui avaient faite n’était pas encore sensible, ou paraissait réparée par la vigueur de l’administration publique.

Quoique petit, Philippe avait la physionomie pleine de majesté, et d'une gravité, dit M. de Thou, mêlée de douceur et de grâce (stature brevi, sed venusta ; vultu gravi, sed jucundo). Il eut, successivement ou tout à la fois, la guerre à soutenir contre la Turquie, la France, l'Angleterre, la Hollande, et presque tous les protestants de l'empire, sans avoir jamais d’alliés, pas même la branche de sa maison en Allemagne. Malgré tant de millions employés contre les ennemis de 1'Espagne, Philippe trouva dans son économie et ses ressources, de quoi construire 30 citadelles, 64 places fortifiées 9 ports de mer, 25 arsenaux, autant de palais, sans compter l’Escurial. C’est en 1563 qu’il jeta les fondements de ce superbe édifice, qui est en même temps un monastère dédié à Saint-Laurent, un palais magnifique, le lieu de la sépulture des rois (le plus riche et le plus beau qui soit dans le modèle du Panthéon, dont il porte le nom), et un collège pour les jeunes gentilshommes. Charles-Quint avait eu l’idée de ce beau monument ; mais il en fut détourné par ses guerres continuelles et par ses voyages : il est faux que ce soit l’effet d’un vœu fait par Philippe à la bataille de Saint-Quentin, comme quelques auteurs l’ont avancé.

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