Gravure (de Léopold Massard ?) et texte extrait de l'ouvrage
Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours, publié par A. Mifliez en 1835
Costume des gentilshommes au temps de Henri III : Le manteau est noir ; le pourpoint à taillades blanches et à dessins or, et les trousses descendant jusqu'aux genoux et ornés de dessins or, sont violet-clair. Les jarretières et leurs bouffettes sont amarantes ; les bas sont ocre jaune ; les souliers, ornés de bouffettes amarantes, sont noirs. Le chapeau dont la forme est serrée d’un large ruban noir relevé de dessins or, est noir ; la plume qui le décore est amarante.
Définitions du dictionnaire Furetière (1690)
GENTILHOMME, substantif masculin. Homme noble d’extraction, qui ne doit point sa Noblesse ni à sa charge, ni aux Lettres du Prince. Un vrai Gentilhomme ne doit point manquer de parole, ne doit faire que des actions d’honneur. Il est pauvre, mais il est bien Gentilhomme.
Un Gentilhomme a le privilège de n’être jugé au criminel en première instance que par des luges Royaux ; et en cas d’appel que par le Parlement des Chambres assemblées. Par la dernière Ordonnance de la Marine un Gentilhomme peut faire toute sorte de trafic sur mer, pourvu qu’il ne vende point en détail.
Ce mot de Gentilhomme vient de Gentili homo, qui se disait chez les Romains d’une race de gens nobles de même nom, nés de parents libres, et dont les ancêtres n’avaient point été esclaves, ni repris de Justice. Quelques-uns disent qu’il vient de Gentil ou Payen, à cause que les anciens Français qui conquirent la Gaule, qui était déjà Chrétienne, furent appelés Gentils par les originaires, parce qu’ils étaient encore Païens. Quelques en disent que sur le déclin de l’Empire, comme témoigne Ammian Marcellin, il y eut deux braves Compagnies guerrières, l’une appelée Gentilium et l'autre seutatorium, et que par imitation on a fait les noms de Gentilhomme et d’Écuyer.
On appelle Gentilhomme, de nom et d’armes, celui qui porte le nom de quelque Province, Bourg, Château, Seigneurie ou Fief noble, qui ont des armes particulières, quoiqu’il ne soit point Seigneur de ces terres, comme prouvent Jean Scohier, Geliot et autres, car tel est Seigneur d’une telle terre, qui n’a rien aux armes, lesquelles appartiennent à un autre qui n’a rien à la Seigneurie, veut que les armes ne se peuvent donner à une terre ou Seigneurie que par concession du Prince.
D’autres croient qu’un Gentilhomme de nom et d’armes est celui qui porte un nom et des armes connues, quoiqu’il ne puisse pas justifier les seize quartiers par quelque défaut d’alliance, et cela n'empêche qu’il ne puisse être reçu Chevalier.
Premier Gentilhomme de la Chambre du Roy, est un des premiers Officiers de la Cour, qui est maître de sa Chambre durant son année.
GENTILHOMME SERVANT, c’est Celui qui porte les plats de la table du Roy, et qui sert à exécuter les commissions qu’il lui donne. Il y a aussi des Gentilhommes ordinaires chez le Roy, qui reçoivent ses ordres, et qui les portent où il leur commande.
On appelle Gentilhomme à heure, un pauvre Gentilhomme qui vit à la campagne du gibier qu’il prend.
On appelle aussi Gentilhomme, un honnête domestique qui s’attache par honneur au service d’un Prince, ou d’un Grand Seigneur, qui n’a point d’emploi particulier ni service, quoiqu’il ne soit point noble.
Il a envoyé son Gentilhomme faire un compliment à ses parents.
Oh dit proverbialement, Faire troc de Gentilhomme, pour dire, Troquer but à but sans retirer d’argent.
Il est Gentilhomme comme le Roy.
|