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Les mignons d'Henri III
16ème siècle

Les costumes en France à travers les âges

Ludocic, un des mignons de Henri iii dans son costume - Gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur       Favori de Henri III dans son costume - Gravure reproduite puis restaurée numériquement par © Norbert Pousseur

Ludovic un des mignons d'Henri III

 

Ce costume est entièrement blanc azuré ; le ceinturon orné de dessins or, le fourreau de l’épée, dont la garde est or, la coiffure et les souliers sont noirs.

Un des favoris d'Henri III

Le pourpoint et les trousses de celui-ci, sont blancs ornés de dessins noirs ; les longs bas d’attache et les souliers ornés de dessins or, sont blancs ; le ceinturon est blanc, mais bandé de dessins noirs. La garde et le bout de l’épée, dont le fourreau est noir, sont argent. La coiffure, surmontée d’une plume blanche, est noire.


Dessins en gravures et texte, extraits de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835.
Collection personnelle.

 

MIGNON ONNE. Adjectif et substantif. Beau, délicat, doux, qui a plusieurs petits agréements. Une taille mignonne, un visage mignon, une bouche mignonne, Une beauté mignonne est opposée à une beauté grande, pleine majestueuse.

Mignon, signifie aussi, Favory, soit en matière d’amitié, soit d’amour.
La pluspart des Princes ont des mignons des favoris, qui les gouvernent.
Beaucoup de Dames ont des mignons, de couchette. Un enfant appelle sa propre mère sa maman mignonne, a la différence de sa grand-mère. A de sa nourrice. On appelle aussi les enfants mon mignon, ma petite mignonne. On dit d’un homme qui entretient une femme, que c’est sa mignonne. En ce sens on le dit odieusement d'une Courtisanne. Molière fait dire à sa coquette dans le Misanthrope : Et vous me traitez là de gentille-mignonne.

Ce mot vient de mignoun Bas-Breton, qui signifie ami ; ou de niño Espagnol, qui signifie petit enfant et caressé, comme qui dirait, mi niño, mon petit garçon, Menage.

In dictionnaire Furetière 1690

 

Texte de l'ouvrage Costumes français

« Le nom de Mignons, dit L’Etoile, commença alors à trotter par la bouche du peuple, à qui ils estoient fort odieux, tant pour leurs façons de faire badines et hautaines, que par leurs accoustremens effeminez, et les dons immenses qu’ils recevoient du roi : ces beaux Mignons portoient les cheveux longuets frisez et refrisez, remontant, par-dessus leurs petits bourelets de velours comme font les femmes, et leurs fraises de chemises d’atours empesées et longues de demi-pied, de façon que voir leurs testes, il sembloit que ce fust le chef de S. Jean en un plat. »

Ces Mignons étaient des jeunes gens de qualité que René de Villequier et ensuite François d’O, deux seigneurs de la cour, très voluptueux, et qui présidaient aux plaisirs de Henri III, introduisirent auprès de sa personne. De ce nombre furent Jacques de Levi de Caylus, François de Maugiron, Jean Darcet de Livarot, François d’Épinay de Saint-Luc, Paul Estuer de Causade de Saint-Megrin, Anne de Joyeuse, Bernard et Louis de Nogaret, fils de Jean de La Valette, et quelques autres, dont la plupart périrent malheureusement, et furent cause que le roi périt lui-même, pour avoir accordé sa confiance à d’indignes sujets.

Le costume de la Jig. 35, est entièrement blanc azuré ; le ceinturon orné de dessins or, le fourreau de l’épée, dont la garde est or, la coiffure et les souliers sont noirs.

Le pourpoint et les trousses de 36, sont blancs ornés de dessins noirs ; les longs bas d’attache et les souliers ornés de dessins or, sont blancs ; le ceinturon est blanc, mais bandé de dessins noirs. La garde et le bout de l’épée, dont le fourreau est noir, sont argent. La coiffure, surmontée d’une plume blanche, est noire.

 

Le costume des Mignons fut bientôt généralement adopté ; les gens de bon ton disposaient leurs cheveux de manière qu’ils formaient autour de la tête des espèces de boucles ou rouleaux qu’on appelait bichons ; ils se rasaient, et ne conservaient que la moustache et une petite touffe de poil sous la lèvre inférieure ; mais les gens graves conservèrent un peu de barbe autour de la mâchoire et sur le menton, avec un grand flocon de poil, qu’on faisait terminer en pointe à l’aide de la cire ou de certaines pommades.

Voici ce que raconte Vigenère en parlant des petits-maîtres de ce temps :

« Qui pourrait comporter de voir en moins de quinze à seize ans varier de plus de deux cens sortes de chapeaux et de ceintures à porter l’épée, et tout le reste à l’équipollent (léquivalent)  ?... A la vérité je crois qu’il n’y a si renfrognée et chagrine humeur qui ne se sentît chatouiller de quelque plaisir de voir ce que je me ressouviens il n’y a pas encore long-temps avoir vu en une partie de jeu de paume, deux jeunes gens gais et délibérés de loisir, s’y estre rencontrés d’une estrange extrémité d’esquipage, si tout exprès pour donner rescréation au peuple, je ne le sais pas bonnement ; mais tant il y a que l’un avait le pourpoint fort juste et comme collé sur le corps... court de buste et estroit de manches, quasi expressément faict pour lutter ; l’autre très-plantureux et ample, descoupé à grandes balafres, plus qu’à la suisse ; un panseron à la poulaine, garni, cotonné, calefeutré, embouti, rebondi, estoffé comme un bât de mulet de coffres, à l’épreuve presque du mousquetaire, et allant de bien près reconnaître les genoils ; les manches, au reste, outre leur universelle capacité, pendantes et alongées à l’endroit du coude comme une chausse d'hypocras ; l’un avec un chapeau faict comme à l'albanaise, ou en obélisque, à la hauteur d’une coudée, n’ayant pas à grand’peine deux doigts de relevé,et l’autre un large sombrèze tout aplati en cul d’assiette, avec un rabat plus que sesquipédal ; l’un de longues anaxyrides (pantalon), marinesques, provençales, grequesques, braguesques, traînantes jusqu’aux talons, et l’autre un petit bourrelet, au lieu de haut déchaussés, froncé, raccueilli, boulonné, à coupons de carpe, mais le bas, alongé en flûte d’allemand et juste à la cuisse, ainsi que d’une austruche masle ou d’une poulastre de Lombardie ; l’un grand, long, plantureux, tabarré, plein foncé, balayant la terre tout à l’entour, et l’autre un gentil, petit, fresque, gai, troussé mantelin fig 3a6, tom. III), qui allait escarmoucher la ceinture ; l’un finalement un simple bord, plutôt que renvers de chemise, large peu plus, plus moins, de l’espaisseur d’une jocondate, mais crenelé à la barbarane, et l’autre comme la teste passée en une meule de moulin goudronnée à tuyaux d’orgue, de vingt-cinq ou trente lez drus et menus, fraisez en choux crespus, telles qu’on voit ces testes d’anges ou de vents qui paraissent à travers un gros amas de nuées. »

 

  Tous les costumes  /   Présentation  

Dictionnaire de l'habillement 

Anne de Joyeuse sur Wikipedia

Marguerite de Lorraine sur Wikipedia

 

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