Accueil Présentation Contenu Galerie Répertoire Lieux Thèmes

Futaine

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 

Futaine : Espèce d’étoffe qui parait comme croisée  d’un côté, et qui a quelque rapport au basin, quoique moins fine.

Les Futaines doivent être faites tout de fil de coton, tant en trame qu’en chaîne. Il s’en fabrique de plusieurs qualités et façons , d'étroites, de larges, de grosses, de moyennes et fines ; les unes à poil, les autres à grains d’orge et sans poil.
Il s’en fait beaucoup dont la chaîne est de fil de lin ou de chanvre, et quelquefois de fil d’étoupe ; cependant les Règlements concernant la manufacture des Futaines défendent très expressément de faire entrer dans leur composition aucune de ces sortes de matières.

Il se manufacture à Troyes en Champagne, et aux environs de cette Ville, quantité de Futaines à poil de toutes les espèces, dont il se fait une très grande consommation dans le Royaume, et des envois considérables chez les Étrangers , lorsque le négoce est ouvert avec eux par la paix.
Cette fabrique de Troyes a paru d’une si grande importance pour le commerce, qu’elle a donné lieu à un Règlement qui a été fait particulièrement pour elle au mois de Janvier de l’année 1701.
Le Règlement porte, Que les Futaines larges à poil auront une demi-aune et un trente-deuxième d’aune de large en peigne et sur le métier ; Qu’elles seront composées de vingt et une portées de quarante fils chacune, et que La pièce aura vingt aunes de longueur.
Que les Futaines étroites à poil auront cinq douzièmes d’aune de large en peigne et sur le métier : Qu’elles feront composées de dix-huit portées de quarante fils chacune : et que la pièce sera de vingt aunes de long.
Que les chaînes des Futaines seront montées de fil de coton filé d’un même degré de finesse, et quelles seront également serrées, tant du côté des lisières, que dedans le milieu d’un bout à l’autre de la pièce.
Quelles seront faites de pur coton sans aucun mélange d’étoupe, ou de fil de chanvre et de lin,  et les pièces suffisamment remplies de trame et frappées sur le métier, afin de soutenir et conserver  leur largeur.
Par le même Règlement il est encore ordonné.
Que les lames et rots dont les Maîtres Tisserands et leurs Ouvriers se serviront pour la fabrication des Futaines, seront également compassés ; en sorte que les dents des peignes ne soient pas plus larges au milieu qu’aux deux extrémités. Il leur est aussi défendu de vendre ni livrer aux Marchands aucunes pièces de Futaines, encore qu’elles leur eussent été par eux ordonnées, sans qu’auparavant elles aient été vues et visitées dans le Bureau par les Jurés de leur Communauté, et par eux marquées d’un plomb, en cas qu elles soient trouvées de bonne qualité et fabrique.
Le plomb de visite doit avoir d’un côté ces mots, Fabrique de Troyes, etc., de l’autre les armes de la Ville. À l’égard des frais de la marque, ils sont réglés à huit deniers pour chaque pièce.
Quoiqu’il ne soit point parlé dans le Règlement des Futaines à grains d’orge, il ne laisse pas néanmoins de s’en fabriquer assez considérablement du côté de Troyes, dont les pièces sont de vingt aunes de long sur deux tiers de large.

il s’en fabrique aussi de la même espèce vers Lyon, particulièrement à Villefranche en Beaujolais  et a St. Symphorien, lesquelles sont à peu près semblables à celles de Troyes pour la longueur et pour la largeur ; mais la qualité leur est inférieure.
La fabrique des Futaines et des Basins a été apportée à Lyon vers l’an 1580. Les premiers Ouvriers qui s’y établirent y furent appelés du Milanais et du Piémont, où ces sortes de manufactures avaient été inventées, et fleurissaient depuis longtemps.
Cet établissement devint si considérable, qu’on vit bientôt à Lyon et aux environs jusqu'à deux mille Ouvriers Futainiers, et que ce commerce monta jusqu'à un million par an, dont les deux tiers allaient à l’Étranger, particulièrement en Espagne et en Portugal.
Cette fabrique des Futaines a beaucoup déchu depuis, et à peine y a-t-il quelques métiers dans Lyon de ces sortes d’étoffes. Elle se soutient pourtant encore avec quelque réputation dans le Beaujolais, et dans le reste de la Généralité de Lyon.
On croit que le droit de 20 livres par quintal, mis sur le coton filé, qui est la principale matière qui entre dans la fabrique des Futaines et des basins, a fait ainsi tomber ces manufactures Lyonnaises, aussi bien que quelques autres droits d’entrée sur les vins et sur les denrées qui se consomment dans la Ville de Lyon.

Outre les Futaines de fabrique Française, il s’en consomme encore quantité dans le Royaume, que l’on tire des Pays étrangers. Ces Futaines sont celles d’Italie, entr’autres de Milan, de Crémone, de Quiers, de Piémont et de Chambéry. Celles d’Allemagne, comme celles qui se font à Ulm, à Augsbourg, à Amasson et à Tresfins ; enfin celles de Franche-Comté et de Flandres.

Les Futaines s'emploient à faire des camisoles, des jupons, des doublures de culottes, des bonnets piqués pour les femmes, et surtout à couvrir des matelas ; ce qui en fait la plus grande consommation, particulièrement de celles à poil.

Les Futaines payent en France les droits d'entrée et de sortie suivant leur qualité, ou les lieux d'où on les tire.

Droits d’entrée suivant le Tarif de 1664.
Les Futaines petites non ouvrées servant à doublure, la pièce d'onze aunes, 15 sols
Les Futaines à jonc et à grain d'orge, la pièce de douze aunes, 30 sols
Les Futaines d’Angleterre de toutes sortes servant à faire pourpoints et habits, la pièce de douze aunes, 35 sols

Droits de sortie.
Les Futaines de toutes sortes, le cent pesant 4 livres
Droits de la Douane de Lyon.
Les Futaines et Bombasins de Milan et Crémone, 8 livres de la balle, tant pour l’ancienne que pour la Nouvelle taxation.
Les Futaines de coton, larges, lavées, 6 livres 10 sols de la balle pour l'ancienne taxation, et 10 sols du cent pesant pour la nouvelle réappréciation.
Les Futaines de Quiers, Piémont, Chambéry, de la Comté de Bourgogne, et autres semblables, 40 sols de la balle d'ancienne taxation, et 10 sols du cent de  réappréciation ; et encore 7 sols 6 deniers de la pièce, et la réappréciation à proportion.
Les Futaines d'Ulm, Augsbourg,  Amasson et Tresfins, 7 livres 15 sols de la pièce, tant d'ancien que de nonuveau droit.
Les Futaines bombacées de Flandres, 10 sols de la pièce, tant d'ancienne taxation que de nouvelle réappréciation,
Les Futaines de Belleville, et autres de semblable qualité, 15 sols de la balle pour l'ancien droit, et 5 sols du cent de réappréciation.
Les futaines que l’on vend à Amsterdam sont de deux sortes ; les unes que l’on nomme Overkeikers à la couronne, et les autres qu’on appelle double-lion. Les futaines à la couronne se vendent dix-huit florins la pièce, et les double-lion 45 sols de gros. La déduction pour le prompt payement, est également pour les unes et les autres, de deux pour cent.

Futainier. Tisserand qui travaille a la fabrique des Futaines. Il se dit aussi du Marchand qui en fait le commerce.


(Dic. Universel du Commerce, Savary, 1748)

 

Terme décrivant les tissus utilisés pour l'habillement

Retour à la liste des termes du Petit dictionnaire de l'habillement Le Petit dictionnaire de l'habillement


 

Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.

 

 

 

 

 

Haut de page

droits déposés
Dépôt de Copyright contre toute utilisation commerciale
des photographies, textes et/ou reproductions publiées sur ce site
Voir explications sur la page "Accueil"

Plan de site Recherches Liens e-mail