Louis II, duc de Bourbon et son épouse, Anne d'Auvergne
1337 - 1410 /

Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835

Louis II, duc de Bourbon, dit le Bon et le Grand, naquit vers l’an 1337. Il était fils de Pierre Ier, qui fut tué à la bataille de Poitiers. Après la mort de son père, Louis courut, à la tête de 350 hommes d’armes, offrir ses services au Dauphin, alors régent ; puis il resta huit ans comme otage en Angleterre à la place du roi Jean. A son retour, il combattit les Anglais qui, malgré les traités, occupaient encore quelques villes françaises, servit sous Duguesclin qu’il proclama son modèle et son ami, et l’accompagna en Espagne contre Pierre-le-Cruel et Charles-le-Mauvais.
Nommé par Charles V mourant tuteur du jeune Charles VI, avec les ducs de Berry et de Bourgogne, il accompagna ce prince en Flandre et contribua à la victoire de Courtrai. Il passa ensuite en Afrique avec quelques chevaliers pour combattre les Sarrasins ; mais il ne tarda pas à revenir en France s’opposer aux progrès des Anglais qui avaient envahi le Poitou : il les en chassa de nouveau.
En 1391, il partit, à la tête de 20,000 hommes, pour secourir les Génois contre les Barbaresques, et en un jour il battit deux fois les troupes du roi de Tunis. L’année suivante (1392), la maladie du roi le força de reprendre l’administration de l’état ; mais il ne se servit de son pouvoir que pour empêcher les abus et les vexations de toute espèce, multipliés par la reine régente et par le duc de Bourgogne. Il y avait déjà longtemps qu’indigné du spectacle d’une cour corrompue, il s’était retiré dans sa province et avait vécu loin des affaires.
En 1407, il demanda hautement qu’on traduisît en justice le duc de Bourgogne, assassin présumé du duc d’Orléans, mais ses demandes furent inutiles. Le mépris et la haine qu’il voua depuis cette époque au duc de Bourgogne attirèrent des représailles de la part de ce prince, qui vint dévaster une partie du Bourbonnais. Louis marchait à sa rencontre, quand il tomba malade à Montluçon : il y mourut en 1410, âgé de soixante-treize ans. Des regrets universels le suivirent dans le tombeau. Voici le langage que met un biographe contemporain dans la bouche de la multitude qui l’accompagnait en pleurant :

« O mort ! disaient-ils, tu nous a ôté en ce jour nostre soutènement,
celui qui nous gardoit et nous défendoit de toute oppression,
C’estoit nostre prince, nostre confort et nostre duc, le plus prud’homme,
de la meilleure conscience et de la meilleure vie qu'on pust trouver. »

La planche représente Louis II encore jeune. Son ample robe bleue, fleurdelisée, est coupée d’une bande de gueule, conformément au blason de sa famille, et fourrée d’hermine.

Il est aussi présent en ces pages, habillé du costume de l'Ordre de Notre-Dame-du-Chardon et de celui de L'Écu d'or

Cette figure est celle d’Anne dAuvergne (dite Anne de Forez), fille de Béraud II, comte de Clermont et Dauphin d’Auvergne, que Louis épousa le 19 août 1371. Cette alliance ne tarda pas à augmenter ses domaines par la cession que Jeanne de Bourbon fit du comté de Forés, le 18 février 1382, à la duchesse Anne, sa petite-fille. Cette princesse mourut le 19 septembre 1416.

Elle est revêtue d’une robe armoriée ; à droite, des armes de Bourbon qui sont celles de son mari, et à gauche des armes de sa famille qui sont : partie d’or au Dauphin d’azur, et de gueule au Dauphin d’argent.

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