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Canne : Il y a longtemps que les cannes ornées et décorées sont en usage en France, même pour les dames, puisqu’on voit que dans le onzième siècle elles en portaient dont le haut était tourné en tête d’oiseau ou d’animal. Il est quelques cannes dont le souvenir est venu jusqu’à nous Longtemps les cannes de jonc furent en grand crédit ; c’était à qui aurait le jet d’une plus grande longueur. On en a vu, dans le cabinet du dernier prince de Condé, qui portaient trente-huit pouces du premier au second jet. En 1778, une rixe s’étant élevée entre des chasseurs, des heiduques (valets) à livrées, qui portaient des sabres et des épaulettes, et les officiers et sous-officiers, sur le quai de la Ferraille, à Paris, les militaires ayant donné des coups de canne aux laquais, M. le lieutenant de police, à la demande des maîtres des battus, défendit aux recruteurs de porter des cannes. Deux jours après, on les vit tous se promener sur les quais, avec des éventails de la hauteur d’une canne, qu’ils tenaient par les lames en haut et dont le bout d’en bas était plombé. On lit dans les Mémoires de Mlle de Montpensier : « La charge du grand-maître de l’artillerie étant vacante en 1669, par la démission du duc de Mazarin, le roi la promit à Lauzun, en lui recommandant le secret. Lauzun eut la vanité d’en parler. M. de Louvois le sut, et il supplia le monarque de ne point confier cette charge à un homme dont il ne pouvait supporter les menaces capricieuses et hautaines. Louis XIV paraissait irrésolu ; Lauzun pressa, il osa le sommer de tenir sa parole ; il eut même la témérité de briser son épée sous les yeux de ce prince, en disant qu’il ne servirait jamais un roi qui manquait à sa parole. Louis XIV indigné, craignant de ne pouvoir se contenir, jeta sa canne par la fenêtre, en s’écriant qu’il aurait trop de regret s’il frappait un gentilhomme. » Le roi de Prusse, père du grand Frédéric, grand amateur de la discipline militaire, passant en revue un de ses régiments, fut si mécontent de la manœuvre, qu’au lieu d’imiter le noble usage que Louis XIV avait fait de sa canne, il s’oublia jusqu’à frapper de la sienne le major qui commandait. L’officier outragé recule deux pas, porte la main à l’un de ses pistolets, le tire aux pieds du cheval du roi, et de l’autre se casse la tête. « Ce trait, auquel je ne pense jamais sans tressaillir d’admiration, dit J.-J. Rousseau, me revint » fortement en écrivant l’Émile, et j’en fis l’application de moi même, au cas d’un particulier qui en déshonore un autre. » Mais en modifiant l’acte par la différence des personnages, on sent qu’autant le major bâtonné est grand et sublime quand, prêt à s’ôter la vie, maître par conséquent de celle de l’offenseur et le lui prouvant, il la respecte pourtant en sujet vertueux, s’élève par cela même au-dessus de son souverain, et meurt en lui faisant grâce, autant la même clémence vis-à-vis un brutal obscur serait inepte : le major employant son premier coup de pistolet n’eut été qu’un forcené, le particulier perdant le sien ne serait qu’un sot. Les exempts des gardes du corps, les chambellans, quelques officiers supérieurs portent des petits bâtons d’ébène ; les fourriers dans la cavalerie, les adjudants-majors et les adjudants-sous-officiers dans l’infanterie, ont des cannes... ***************** Canne, substantif féminin. Bâton qu’on porte à la main, fait de ces sortes de bois. Il sert ou à se soutenir en marchant, et quelquefois pour marquer le commandement. On les enrichit par les bouts, d’argent, d’ivoire, d’agate, de cristal, etc. Vers Antoine de Vergy avec sa canne Retour à la liste des termes du Petit dictionnaire de l'habillement
Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage : |
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