Catherine Des Roches
1542 - 1587

Gravure et texte, provenant de l'ouvrage
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours',
publié par A. Mifliez en 1835 - Collection personnelle

Catherine Des Roches, fille de Paul Fredenoit, seigneur Des Roches, et de Madeleine Neveu, offre un bel exemple de piété filiale.
Sa mère, devenue veuve après quelques années de mariage, s’occupa entièrement de l’éducation de la jeune Catherine, son enfant unique. Cette dame, qui était instruite et qui possédait les plus belles qualités de son sexe, réussit dans l’ouvrage qu’elle avait entrepris.
Catherine, soit pour les talents, soit pour les grâces, retraçait en tout sa vertueuse mère, et dès l’âge de douze ans elle était son émule et son amie la plus tendre. A peine cette jeune personne eut-elle atteint sa quinzième année que nombre de partis riches et distingués se mirent sur les rangs pour obtenir sa main. Catherine refusa les uns, et les autres furent éludés sous des raisons plus spécieuses que fondées. Plus de cinq années s’écoulèrent ainsi en refus successifs et peu motivés. Madame Des Roches, qui aimait vraiment sa fille pour elle-même, lui dit un jour :

« Mon enfant, quoique tu sois jeune et belle aujourd’hui, il n’en sera pas toujours de même ; les occasions manquées ne reviennent plus, et je crains fort que tu n’aies à te repentir un jour d’avoir fermé l’oreille aux demandes que tant d’honnêtes familles de Poitiers et des environs nous ont faites. — Maman, répliqua sur-le-champ la jeune personne avec l’ex-pression de la plus tendre sensibilité, je vous en conjure, laissez-moi maîtresse de mon sort; je ne me sens aucun goût pour le mariage ; vous m’avez si bien appris à vous aimer, à chérir votre société, que je ne désire qu’une chose au monde, c’est de vivre et de mourir avec une amie telle que vous. »

Le vœu de Catherine fut accompli. La peste, qui désola le Poitou en 1580, les emporta le même jour. Ces deux vertueuses amies, qui moururent ensemble avec le calme de la vertu, composèrent en commun diverses pièces en prose et en vers ; on les a réunies en un volume in-4.

Son costume est simple, mais d’un bel effet. La robe, qui cache exactement la gorge, est bleu outre-mer, ornée de dessins or. La coiffure est blanc-azur, surmontée de perles de même couleur. Le collet montant, qui nous semble attaché à un fichu blanc dont les pointes reviennent par devant, est blanc ainsi que les manchettes et la fraise. La ceinture est argent.