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Saint-Hilaire ( Étienne Geoffroy), l’un des savants qui ont le plus contribué aux progrès de l'histoire naturelle, naquit à Étampes, en 1772. Lorsqu’il eut achevé ses humanités, ses parents le placèrent au collège de Navarre à Paris, où il devait faire sa philosophie et acquérir les connaissances préparatoires aux études théologiques. Il y suivit assidûment les cours de Brisson, qui y enseignait la physique expérimentale, et dont les savantes leçons lui inspirèrent le goût des sciences naturelles. Dès lors sa vocation parut fixée, et il renonça presque entièrement à l’état ecclésiastique. Aussi, quand il eut atteint le but pour lequel ses parents l’avaient fait entrer au collège de Navarre, il sollicita et obtint d’eux la permission d’entrer au collège du cardinal Lemoine, quoique de puissantes protections eussent pu dès ce moment lui faire faire un chemin rapide dans l’Église. Il rencontra dans ce collège le célèbre Haüy, qui par ses conseils mit fin à l’indécision où il était encore relativement à la carrière qu’il devait suivre. En effet, à dater de cette époque il se livra entièrement à l’étude des sciences naturelles. Il suivit d’abord, avec Haüy, le cours de minéralogie du Collège de France dont était alors chargé Daubenton ; et ce savant, remarquant bientôt dans les éclaircissements qu’il donnait à ses auditeurs après sa leçon, les heureuses dispositions de son nouvel élève, prédit dès lors le rang distingué qu’il devait occuper un jour parmi les naturalistes. Après la terreur, l’abbé Haüy ne sut mieux lui témoigner sa reconnaissance qu’en le recommandant à Daubenton, à qui il le présenta comme son libérateur. Daubenton le fit nommer (13 mars 1793) sous-garde démonstrateur au Cabinet d’histoire naturelle, à la place de Lacépède, qui venait de se démettre de ces fonctions. Le 10 juin suivant, le Jardin du roi fut érigé, d’après une loi de la convention nationale, en une école de haut enseignement, où douze professeurs devaient démontrer toutes les parties de l’histoire naturelle, et Saint-Hilaire, présenté par Daubenton, fut chargé, quoiqu’il n’eût encore que vingt et un et ans, de la chaire de zoologie (section des animaux vertébrés), dont plus tard Lacépède partagea avec lui les travaux. C’est à cette époque qu’il commença la collection de quadrupèdes et d'oiseaux du Muséum, la plus riche collection de ce genre qui existe en Europe. Il fut aidé dans ce travail par le jeune Cuvier, avec lequel il partageait alors son logement et sa table, et qu’il devait plus tard faire connaître au monde savant. En 1798, il fit partie de l’expédition d’Égypte, et fut un des fondateurs de l’Institut du Caire. Il rassembla pendant cette campagne une nombreuse collection d’animaux anciens, et fit de nombreuses observations, qu’il inséra plus tard dans le grand ouvrage de la Commission d’Égypte. On rapporte qu’après la capitulation d’Alexandrie, le général anglais voulant retenir ses manuscrits, il ne parvint à les conserver qu’en le menaçant de les détruire. « Nous brûlerons nous-mêmes nos richesses, lui dit-il, et l’histoire redira que vous avez brûlé une autre bibliothèque d’Alexandrie ». A son retour en France, il reprit son cours au Muséum. En 1807, il devint membre de l’Institut, et depuis il fut admis successivement dans presque toutes les sociétés scientifiques de l’Europe. En 1809, il fut nommé à la chaire de zoologie de la faculté des sciences. L’année suivante, on lui confia une mission administrative en Portugal, mission qui n’était au fond, sans doute, qu’un prétexte pour le mettre à même d’enrichir encore notre Cabinet d’histoire naturelle. En effet, il y rassembla une collection complète des productions du Brésil, que les Anglais voulurent encore lui enlever après la retraite de nos troupes. Mais heureusement, une députation des conservateurs de l’Ajuda, reconnaissants des services qu’il leur avait rendus en classant et en étiquetant les nombreux objets de leur cabinet, se rendit auprès des commissaires anglais, et leur attesta que les collections du naturaliste français lui avaient été données en échange de minéraux apportés par lui du cabinet de Paris. Saint-Hilaire put ainsi sauver tous les objets qu’il avait recueillis, au prix toutefois d’une partie de ses effets, contenus dans des caisses que les commissaires anglais ne voulurent point laisser partir, et qui furent pillées par le peuple de Lisbonne. Saint-Hilaire est mort en 1844.
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