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Henri VIII, roi d'Angleterre et d'Irlande
1491 - 1547

Henri VIII, roi d'Angleterre et d'Irlande - Gravure  de Nicolas Clerck reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur

Henri VIII, roi d'Angleterre et d'Irlande

Ce qu'en dit Wikipedia :

/... Henri VIII Né au palais de Placentia, le 28 juin 1491, Henri Tudor est le troisième enfant et le second fils du roi Henri VII et d'Élisabeth d'York. Sur les six frères et sœurs d'Henri, seuls trois (Arthur de Galles, Marguerite et Marie) atteignent l'âge adulte. Il est baptisé par l'évêque d'Exeter Richard Fox dans une église franciscaine non loin du palais. En 1493, à l'âge de deux ans, il est fait connétable du château de Douvres et gouverneur des Cinq-Ports. L'année suivante, il devient comte maréchal d'Angleterre, lord lieutenant d'Irlande, duc d'York, gardien des Marches et il intègre l'ordre du Bain. En mai 1495, il est nommé à l'ordre de la Jarretière.

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Gravure provenant d'un recueil de 88 gravures
de Nicolas de Clerck (actif entre 1614 et 1625)

(collection personnelle)

Texte ci-dessous extrait de la Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom de F.X. Feller. - 1860

HENRI VIII, fils et successeur de Henri VII, roi d’Angleterre, monta sur le trône en 1509. Les coffres de son père se trouvèrent remplis à sa mort de 2 millions de livres sterling ; somme alors immense, qui eût été plus utile en circulant dans le commerce. Henri VIII s’en servit pour faire la guerre. L’empereur Maximilien et le Pape Jules II avaient fait une ligue contre Louis XII. Le monarque anglais y entra à la sollicitation de ce pontife. Il fit une irruption en France en 1544 remporta une victoire complète à la journée des Éperons, prit Thérouanne et Tournay, et repassa en Angleterre avec plusieurs prisonniers français, parmi lesquels on comptait le chevalier Bayard. Dans le même temps Jacques IV, roi d’Ecosse, entrait en Angleterre ; Henri le défit et le tua à la bataille de Floddenfield. La paix se conclut ensuite avec la France. Louis XII, alors veuf d'Anne de Bretagne, ne put l’avoir avec Henri, qu'en épousant sa sœur Marie ; mais, au lieu de recevoir une dot de sa femme, comme font les rois, aussi bien que les particuliers, Louis XII en paya une. Il lui en coûta un million d’écus pour épouser la sœur de son vainqueur.

Henri VIII, ayant terminé heureusement cette guerre, entra bientôt après dans celles qui commençaient à diviser l’Église. Les erreurs de Luther venaient d’éclater. Le monarque, aidé par Wolsey, Gardiner et Morus, réfuta l’hérésiarque dans un ouvrage qu’il présenta et qu’il dédia à Léon X (quelques auteurs prétendent que ce livre était entièrement de la composition du célèbre Fisher). Ce Pape l’honora, lui et ses successeurs, du titre de Défenseur de la Foi : titre qu’il sollicitait depuis 5 ans, et qu’il ne mérita pas longtemps.
Il y avait alors à la cour de Londres une fille pleine d’esprit et de grâces, dont Henri devint éperdument amoureux. Elle s’appelait Anne de Boleyn. Cette fille s’attacha à irriter les désirs du roi, et à lui ôter toute espérance de les satisfaire tant qu’elle ne serait pas sa femme. Henri était marié depuis 18 ans à Catherine d’Aragon, fille de Ferdinand et d’Isabelle, et tante de Charles-Quint. Comment obtenir un divorce ? Il faut savoir que Catherine avait d’abord épousé le prince Arthur, frère aîné de Henri VIII qui lui avait donné sa main ensuite, avec la dispense de Jules II. On ne pensait pas qu’un tel mariage pût être incestueux ; mais, dès que le monarque anglais eut résolu d’épouser sa maîtresse, il le trouva nul ; il sollicita le pape Clément VII de le déclarer tel. Le cardinal Wolsey, ce ministre si vain qu'il disait ordinairement le roi et moi, entra dans les vues de Henri. On paya des théologiens pour leur arracher des décisions conformes aux désirs du prince. Le Pape vivement sollicité de casser cette union, mais craignant autant de manquer aux lois divines, que de déplaire à Charles-Quint qui voulait épargner cet outrage à sa tante, tâchait de gagner du temps, croyant que la réflexion ramènerait Henri à des sentiments plus raisonnables.
Celui-ci, désespérant de rien obtenir, épousa sa maîtresse en 1533, et fit approuver ce prétendu mariage par Thomas Crammer, archevêque de Cantorbéry. Le Pape l’excommunia, et Henri se fit déclarer Protecteur et Chef suprême de l’Église d’Angleterre. Le Parlement lui conféra ce titre, abolit toute l'autorité du Pontife romain, et fit effacer son nom de tous les livres ; on ne l’appela plus que l'Évêque de Rome. Les peuples prêtèrent au roi un nouveau serment, qu’on appela le serment de suprématie. Le cardinal Jean Fisher, Thomas Morus et plusieurs autres personnages illustres, ennemis de ces nouveautés, perdirent la tête sur un échafaud. Henri, troussant plus loin ses violences, ouvrit les maisons religieuses, s'appropria leurs biens, dont le revenu rendait, suivant Salmon, 183,707 livres sterling, et des dépouilles des couvents,

il acheta des plaisirs qui s’évanouirent avec les trésors dont il les avait payés. Henri, accoutumé à recourir au clergé et aux monastères, pour avoir de l’argent, se vit réduit à des situations qui lui firent « regretter la poule qui pondait des œufs d’or, » comme s’exprimait Charles-Quint, en parlant de cette opération impolitique de Henri. Un autre effet de la même opération fut l’extrême misère où se trouvèrent réduits des milliers de pauvres que les aumônes des monastères entretenaient. Sous le règne d’Elisabeth, on fut obligé de passer jusqu'à onze bills (lois...) pour les faire subsister : moyen dont les annales de l’Angleterre n’avaient pas fourni d’exemples. C’est dans l’ouvrage de Henri Spelman, intitulé : Fatalité des sacrilèges, qu’il faut voir et l’immensité des sommes que Henri ramassa par ces rapines impies, et l’incroyable rapidité avec laquelle elles se dissipèrent.

Quoique Henri se déclarât contre le Pape, il ne voulut être ni luthérien, ni calviniste. La transsubstantiation fut crue comme auparavant ; la nécessité de la confession auriculaire et de la communion sous une seule espèce, confirmée. Le célibat des prêtres et les vœux de chasteté furent déclarés irrévocables. L’invocation des saints ne fut point abolie, mais restreinte. Il déclara qu'il ne prétendait point s’éloigner des articles de foi reçus par l’Église catholique ; c’était bien s’en éloigner assez, que de rompre l’unité. Son amour pour une femme produisit tous ces changements ; mais cet amour ne dura pas. Touché de la beauté de Jeanne Seymour, il fit trancher la tête, en 1536, à Anne de Boleyn, sur des soupçons d’infidélité assez légers. Jeanne étant morte en couches, il la remplaça par Anne de Clèves. II avait été séduit par le portrait de cette princesse ; mais il trouva l'original si différent, qu’il la répudia au bout de six mois. A celle-ci succéda Catherine Howard, fille du duc de Norfolk, décapitée en 1542, sous prétexte qu’elle avait eu des amants avant son mariage. C’est à celte occasion que le Parlement d’Angleterre donna une loi aussi absurde que cruelle. Il déclara : « Que tout homme, qui serait instruit d'une galanterie de la reine, doit l’accuser, sous peine de haute trahison... Et : Que toute fille qui épouse un roi d’Angleterre, et qui n’est pas vierge doit le déclarer sous la même peine. »
Catherine Parr, jeune veuve d’une beauté ravissante, épouse de Henri après Catherine Howard, fut près de subir le même sort que cette infortunée, non pour ses galanteries, mais pour ses opinions conformes à celles de Luther.

Les dernières années de Henri VIII furent remarquables par ses démêlés avec la France. Bizarre dans ses guerres comme dans ses amours, il s’était ligué avec Charles-Quint contre François Ier, et ensuite avec François Ier contre Charles- Quint, et enfin derechef avec celui-ci contre le monarque français. Il prit Boulogne en 1544, et promit de le rendre par le traité de paix en 1546.

Il mourut l’année d’après, âgé de 57 ans après en avoir régné 38. On rapporte que, sur le point de mourir, il s'écria, en regardant ceux qui étaient autour de son lit : « Mes amis, nous avons tout perdu, l'État, la renommée, la conscience et le ciel. » Quelques auteurs ont nié cette anecdote ; mais si Henri n’a pas tenu ce propos, il est sûr qu’il n’en pouvait tenir de plus vrai. Il appela au trône, en mourant, Edouard, fils de Jeanne Seymour ; et, après lui, Marie, fille de Catherine d’Aragon, et Elisabeth, fille d'Anne de Boleyn, quoiqu’il les eût fait déclarer autrefois bâtardes par le Parlement, et incapables de succéder à la couronne. « Tous ceux qui ont étudié Henri avec quelque soin, dit l’abbé Raynal, n’ont vu en lui qu'un ami faible, un allié inconstant, un amant grossier, un mari jaloux, un père barbare, un maître impérieux, un roi despotique et cruel. »
Pour le peindre d’un seul trait, il suffit de répéter ce qu’il dit à sa mort, « qu’il n’avait jamais refusé la vie d’un homme à sa haine, ni l'honneur d’une femme à ses désirs. »
Il perdit dans les plaisirs, ou dans de vaines occupations, le temps qu’il aurait pu employer à approfondir les principes du gouvernement. Une confiance aveugle en ses ministres le réduisit à être, durant la moitié de son règne le jouet de leurs intérêts : l’autre partie fut employée à troubler le repos du royaume, à l’inonder de sang et à l’appauvrir. Il ruina ses sujets par des profusions criminelles et extravagantes jet ce fut encore le moindre des maux qu’il fît à l'Angleterre. C’est sous le règne de ce prince que la suette, maladie dangereuse, infesta tout ce royaume.

Les commentaires ici exprimés sont ceux de l'auteur de cette biographie de 1860, et doivent être compris comme tel.

 

 

 

Henri VIII, roi d'Angleterre et d'Irlande - Gravure  reproduite puis restaurée par © Norbert Pousseur
Henri VIII,
gravure extraite de la Biographie universelle ou Dictionnaire historique - M. Weiss - 1841

 

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