Heaume : Ancienne arme défensive que les Chevaliers portaient sur la tête tant à la guerre que dans les tournois, et qui sert d’ornement ou de timbre sur les Écus des Armoiries. On l'a appelé de divers noms, habillement de tête, casque et sous François Ier armet. Il est différent du morion, de la salade, cabasset, pot et bourguignote, dont on s’est servi seulement dans l’Infanterie. Le heaume couvrait le visage, et il n’y avait qu'une ouverture à l’endroit des yeux, garnie de grilles, de treillis, qui servait de visière.
Le heaume est un ornement et une marque de Noblesse et des fiefs nobles, et qui en fait voir les différents degrés selon sa nature et sa situation à plus ou a moins de vues sur les Écus. (Les indications ci-dessous ne sont valables qu'en terme de Blason.)
- Les Rois et les Empereurs le portent tout d’or, brodé et damasquiné, tarré de front, la visière entièrement ouverte sans aucunes grilles ni barreau.
- Les Princes et Ducs souverains le portent d'or, et tarré de front sans visière, mais un peu moins ouvert, pour marquer une moindre dignité ; et quand il y a des barreaux, ils en mettent onze.
- Les Princes et Ducs non Souverains, Connétables, Amiraux, Généraux d'armées, Gouverneurs de Provinces, Chanceliers, etc. le portent d’argent avec la visière œillère, nasal et ventaille, bordure et clous d'or tarré de front, et à neuf grilles ou barreaux.
- Les Marquis le portent tout d'argent à sept barreaux, tarré de front.
Les Comtes, Vidâmes et Vicomtes, Premiers Présidents, Gardes des Sceaux, Colonels, Maîtres de Camp, le portent tout d’argent, tarré de deux tiers montrant sept barreaux.
- Les Barons et anciens Chevaliers et hauts Justiciers le portent d’argent bruni, tarré seulement de côté montrant cinq barreaux.
- Les Gentilshommes de trois races paternelles et maternelles le portent d’acier poli, posé et tarré en profil, le nasal relevé, le ventaille abaissé, montrant trois grilles à la visière.
- Les simples Écuyers le portent de fer et de profil et morné, le nasal et le ventaille joints ensemble sans aucune visière, et néanmoins un peu entr’ouvert.
- Les nouveaux anoblis soit par armes, par office, ou par finances, le portent de profil avec la visière close et abattue.
- Les Bâtards Le portent de même, mais ils doivent être contournés ou tournés à gauche.
Tous ces heaumes doivent être surmontés d’un bourrelet ou cercle cordonné, qui doit être toujours des Émaux du champ, ou des figures principales de l'Écu.
Dans les Tournois on donnait le heaume pour prix à celui qui avait le mieux fait du côté des Tenants, parce que c’est la première des armes défensives ; au lieu qu’on donnait une épée à celui qui avait vaincu du côté des Assaillants, parce que c’est la première des armes offensives.
On criait autrefois As heaume, comme on crie à présent Aux armes.
(Dic. Furetière, 1690)
Heaume de tournoi, du 15ème siècle,
gravure numérisée par la BNF
gravure extraite du 'Traité de la forme et devis comme on peut faire les tournois.' - René d'Anjou - 1401
On voit les différent stades de confection pour obtenir cet heaume timbré.
Tout d'abord l'heaume avec sa grille, avec le bassinet (ou bachinet...) en cuir bouilli
qui maintient le timbre,
composé d'une couronne qui maintient la capeline (ou lambrequin), le lion avec les deux grandes cornes,
et surtout le motif en fleur de lis, tel qu'il devait se trouver sur l'écu de René d'Anjou.
Cet heaume est sans doute celui utilisé en tournoi par René d'Anjou.
Heaumerie, lieu où l’on fait les heaumes, et où on les vend. Il y a encore à Paris la rue de la Heaumerie, où on faisait toutes sortes d'armes défensives, donc le heaume était réputé la principale. Ce mot n’est plus guère en usage, parce que la chose n'y est plus. (Dic. Furetière, 1690)
Heaumier, armurier qui fait des heaumes. Ce mot s'est encore conservé dans les lettres des Armuriers, où on leur donne aussi la qualité de Heaumiers. (Dic. Furetière, 1690)
Vers Saint Louis, roi de France portant un heame
Vers François II avec son heaume timbré
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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.
Sans mention particulière, cette définition provient des notes de cet ouvrage. |