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Robe

Terme du Petit dictionnaire de l'habillement

 

Robe portée par la princesse Blanche, dessin de Léopold Massard - reproduction © Norbert Pousseur Robe portée par Marguerite de Bar, dessin de Léopold Massard - reproduction © Norbert Pousseur

 

Robe seigneurale : Sous le règne de Philippe-Auguste, et sous ceux de Louis VIII et Louis IX, les femmes de distinction mariées portaient de longues queues à leur vêtement de dessus, des collets renversés et des ceintures dorées ou enrichies de pierreries précieuses. Ces différents ornements étaient défendus aux bourgeoises.

Robe : Sous le règne de Saint-Louis et pendant les deux siècles suivants, les robes et les manteaux des dames et des demoiselles de haute naissance étaient chargés des armoiries de leurs maisons ; ceux des femmes mariées étaient mi-parties des armoiries de leurs maris et des leurs propres.
Les veuves mettaient quelquefois par-dessus leurs tuniques armoriées un scapulaire blanc, semé de larmes noires, et ne le quittaient que dans le cas où elles se remariaient. Ces veuves avaient pour ceinture une corde à gros nœuds comme les religieuses de Saint-François, tandis que les dames mariées avaient des ceintures brillantes d’or et de pierreries : les ceintures des veuves s’appelaient cordelières.
Au XVe siècle, il ne fut plus question de robes armoriées : les dames commencèrent à découvrir leur cou et une partie de leur gorge ; elles se décorèrent de colliers, de perles et de diamants, et de boucles d’oreilles brillantes ; elles portèrent des corps qui marquaient assez élégamment la taille et des manteaux retroussés ; les manches continuèrent à descendre jusqu'au poignet, et les jupes d’être si longues qu’il était impossible de rien voir de leurs pieds.
Charles VIII, Louis XII et François Ier ayant fait la guerre en Italie, et la mère de Louis XII étant Italienne, nos dames adoptèrent pour l’habillement une partie des modes de ce pays qui commençait à donner le ton à toute l’Europe en matière de goût. Ce fut alors qu’on commença à voir à découvert les bras de quelques dames françaises, et que les jupes, devenues plus courtes, laissèrent apercevoir le bout de leurs pieds.
Bientôt après, les modes espagnoles succédèrent aux italiennes ou s’y mêlèrent : on vit alors les vertugadins ou guard’enfants, modèles des paniers, et plus ridicules encore que cette invention moderne, les collets montés qui siéent très bien à certains visages, les robes et manches taillées et découpées.
Sous Charles IX, les dames avaient des corps de robes et d’amples vertugadins ; les étoffes les plus riches étaient employées dans les différentes parties de leur parure : leurs robes, ouvertes par devant, laissaient voir une superbe jupe communément chargée de perles et de pierreries ; leurs manches étaient ou larges à grands parements de fourrure, ou bouffantes, tailladées, ou à petites bouffettes séparées d’espace en espace par des perles ; leurs gorges ou leurs épaules découvertes ou simplement ombragées par un filet de perles ou de pierreries à grands carreaux, des espèces de manchettes attachées au bout des manches boutonnés sur le côté, c’est-à-dire aux amadis.
Sous Louis XIII, les dames abandonnèrent les larges vertugadins ; mais sous leurs robes, ordinairement de velours ou de satin, elles portèrent une jupe d’une étoffe riche, surhaussée de broderies : la robe était ouverte par devant et les deux côtés se relevaient par derrière, afin de laisser voir l'habillement de dessous ; les manches étaient bouffantes à longues bandes, et nouées de distance en distance avec des rubans. Sur le bord de l’amadis, on appliquait un morceau de point, qui faisait l’effet d’une manchette relevée par dessus ces manches ; il y en avait d’autres qui ne descendaient que jusqu’au plis des bras, et dont l’ouverture de l’épaule aux jointures du bras était assujettie avec un nœud de perles ou de rubans ; les collets montés étaient de différentes formes, ou carrée ou ronde ; on les rabattait sur la robe ou on les relevait, selon qu’on le jugeait à propos : toujours ils laissaient la gorge assez découverte.
Jusqu’à nos jours, les modes dans l’habillement des dames sont impossibles à suivre dans leurs variations, dans leurs détails ; elles ont été et sont encore toutes imitées des anciens ; un goût plus simple, élégant, conduit la main de nos modistes et de nos couturières.

(Dic. Furetière, 1690) ROBBE, ou ROBE. Substantif féminin. Vêtement ample qui couvre tout le corps, et qui est différent selon les personnes qui le portent. Une robe de chambre est celle qu'on vêt à l'aise, et qui sert durant qu'on se peigne, qu'on s'ajuste, qu'on garde la chambre. On vêt les enfants d'une robe, quand on leur ôte le maillot. Les femmes font leurs visites de cérémonies en robes détroussées ; elles ont un corps de robe, et un bas de robe. Quand on salue les Princesses, ou leur baise par respect le bas de la robe. Ce mot vient de raupa ou rauba, qui signifiait en Latin un habit, aussi bien que dérober ; pour dire, voler. Quelques-uns croient qu'il a été fait de l'Allemand rauben.

ROBE, à l'égard des hommes, ne se dit que du vêtement que portent les gens de Justice, et les Gradués, qu'on appelle pour cela gens de robe, ou de robe longue. C'est un ample vêtement qu'on met par-dessus l'habit ordinaire, qui descend jusqu'aux talons, et qui a les manches fort larges à l'égard des laïques, et fort étroites à l'égard des ecclésiastiques. Les Conseillers de Cour Souveraine et les Médecins portent la robe rouge. Les Docteurs sont toujours en robe, et en bonnet dans la Sorbonne. On dit qu'un homme porte la robe au Palais ; pour dire qu'il est Avocat, qu'il suit le Barreau.

D'une robe a longs plis balayer le barreau. Boileau
D'un Magistrat ignorant, C'est la robe qu'on salue. La Fontaine

Les Échevins et les Bedeaux ont des robes mi-parties. Presque tous les Corps ont des robes de cérémonie.  Jésus-Christ chassa du festin celui qui n'avait pas la robe nuptiale. À Rome on appelait Robe virile, une robe simple que prenaient les Romains en sortant de la puberté, c'est à-dire, à l'âge de 20 ans.

En général la robe se prend pour la profession opposée à celle des armes.

  • Être de robe.
  • À la fin j'ai quitté la robe pour l'épée. Molière.
  • La Noblesse d'épée se met au-dessus de celle de robe.
  • Le crédit de la robe est bien diminué.
  • Ce coup est bien hardi pour un homme de la robe, de sa profession.

On appelle un Lieutenant Criminel de robe courte, un juge qui porte l'épée, qui donne la chasse aux brigands et malfaiteurs, qui est comme les Prévôts des Maréchaux.
On distingue aussi entre quelques Officiers, ceux de robe courte, qui ne sont pas examinés sur la Loi. On appelle aussi un Chirurgien de robe longue, celui qui a été sur les bancs, qui a été reçu avec examen, qui ne tient point boutique, et qui a des boites à son enseigne, au lieu des bassins qu'ont les Chirurgiens Barbiers. Maintenant ces Corps sont confondus, et ces distinctions n’ont plus de lieu.

Robe, se dit proverbialement dans ces phrases.

  • Ventre de son, et robe de velours, se dit des femmes qui épargnent sur leur bouche pour être bien parées.
  • On   dit aussi, Belle fille, et vieille robe, trouvent souvent qui les accroche.
  • On dit aussi de celui qui fait vanité de quelque chose, qu'il s'en pare comme de sa belle robe.
  • On dit encore Selon le drap la robe, en parlant de choses qui ont du rapport ou de la proportion entre elles.
  • On dit aussi, Cela ne vous déchire pas la robe ; pour dire, Vous n'avez pas lieu de vous en offenser.
  • On disait autrefois, On lui a coupé la robe au cul ; pour dire, On la déshonorée, parce que c'était le traitement qu'on faisait aux femmes de mauvaise vie.
  • On dit encore de celui qu'on a fort pressé de demeurer, de dîner, ou de faire quelque chose, qu’on a failli à lui déchirer sa robe.  
  • On dit encore d'une belle femme, ou de toute autre chose qu'on estime, que c'est une bonne robe : suivant une phrase Italienne, bona roba ; car en cette langue roba signifie toute sorte de meubles ou de choses.

 


Vers la princesse Blanche portant une robe La princesse blanche
Vers Marguerite de Bar portant une robe Marguerite de Bar

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Le terme ci-dessus est l'un de ceux utilisé pour décrire, le cas échéant, le costume du personnage en illustration, provenant de l'ouvrage :
'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1855.


Sans mention particulière, cette définition provient des notes de cet ouvrage.


 

 

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