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Charles VIII, cinquante sixième roi de France
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Je me suis ouvert par des ruines le chemin de la gloire.
CHARLES VIII ROY DE FRANCE fils de Louis XI prit le gouvernement de l'État l'an 1483. Il avait atteint La 14ème de ses années quand il mit son père au tombeau. Il était valétudinaire (maladif) d'une complexion délicate. On voulut lui donner un Régent. Anne sœur de Charles femme du Comte de Beaujeu, l'emporta sur tous ceux qui y prétendaient, cela mit Charles en colère, et pratiqua quelques Princes pour se rétablir dans un rang duquel il croyait être dépossédé. Cette guerre fut appelée folle parce qu'elle ne produisit rien que de fumée. Il la continua en Bretagne, où Louis Duc d'Orléans et autres s'étaient retirés, et après avoir pris les meilleures places de la Province, tailla en pièce toute l'armée qui s'opposa. Il leur donna la paix l'an 1488. Le Duc d’Orléans et le Comte de Dunois demeurèrent ses prisonniers ; lesquels étant délivrés, il épousa Anne fille du Duc François et par ce mariage la Duché de Bretagne fut annexée à la Couronne. Il conquit le Royaume de Naples, mais il ne le garda pas, le joug des français étant si odieux aux Napolitains qu'ils se révoltèrent si tôt que Charles eut pris le chemin de France. Le Pape, l'Empereur, le Turc, les Vénitiens et autres joignit leur forces pour lui fermer les passages. Leur armée était de 60 mille hommes. Charles n'était suivi que de huit mille ; il leur passa néanmoins sur le ventre et les défit entièrement, délivra le Duc d’Orléans, que le Duc de Milan tenait assiégé dans le Navarre, et se rendit en France où ayant heurté du front contre une porte, et tombé en apoplexie, il mourut après avoir régné 14 ans. La droite ligne de Valois faillit en lui, la collatérale plus proche se rencontrant en Louis, Duc d’Orléans, il fut assis sur le Trône avec le nom de Louis 12. Alexandre VI tenait le St Siège et Maximilien gouvernait l'Empire.
Retranscription du texte de la gravure (Gravure de Pierre Daret ?)
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Article de Wikipedia |
Ci-dessous, Gravures (sans doute de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage
Après la victoire de Saint-Aubin-du-Cormier (28 juillet 1488), où Louis de La Trémoille fit prisonnier le duc d’Orléans, qui régna depuis sous le nom de Louis XII, et qui était à la tête des Bretons, et le prince d’Orange, de la maison de Châlons, chef des Bourguignons ligués contre le roi avec François II, duc de Bretagne, le désir d’exercer de prétendus droits sur le royaume de Naples et sur l’empire de Constantinople vint troubler le repos de Charles, du peuple et d’une partie de l’Europe. Le pape, alarmé, menaça des foudres du Vatican ; mais le jeune prince y fit peu d’attention : il avait fait un vœu, disait-il, à Monsieur Saint-Pierre de Rome, et il fallait nécessairement qu'il accomplit son vœu au péril de sa vie. S’il eût été secondé de son conseil, il eût rendu Rome tributaire de la France ; rien ne l’en empêchait ; la conduite d’Alexandre VI lui en donnait l’occasion ; mais les ruses d’Alexandre parèrent le coup ; il lui donna l’investiture du royaume de Naples, et le couronna empereur de Constantinople, les droits de cette couronne lui ayant été cédés par André Paléologue, seul et unique héritier de l’empire d’Orient. Pendant ce temps, Alphonse d’Aragon, roi de Naples, cède son royaume à Ferdinand son fils, et disparaît. Alors rien n’arrête Charles ; il entre victorieux dans Naples. Il était vêtu, dit le chroniqueur que nous suivons, en habit impérial, d’un grand manteau d'écarlate avec son grand collet renversé, fourré de fines hermines mouchetées, tenant la pomme d'or ronde et orbiculaire en sa main droite, et en la senestre (gauche) son grand sceptre impérial, et sur sa tête une riche couronne d’or fermée à l'impériale, garnie de force pierreries ; contrefaisant ainsi bravement l’empereur de Constantinople, selon que tout le peuple, d’une voix, le criait empereur très-auguste. Il a été le premier de nos rois qui ait porté la couronne fermée, et telle qu’elle est aujourd’hui ; mais il ne fut pas imité par Louis XII. Le Fréron, dans la continuation de Paul-Émile, et Juste Lipse, dans ses Avis politiques, rapportent que Charles VIII, à son retour du royaume de Naples, prit la petite ville d’Italie, Tuscanella. À la bataille de Fornoue, livrée contre les Vénitiens et leurs alliés, à son retour d’Italie, le 6 juillet 1495, Charles parut plus grand que jamais.
Il mourut au château d’Amboise, le 7 avril 1498, Le roi, accompagné de la reine et de l’évêque d’Angers, était dans une galerie à voir jouer à la paume, lorsqu’il se trouva si mal, qu’on n’eut que le temps de le transporter dans un lieu voisin, où ce grand prince, qui avait fait la terreur de l’Italie et l’admiration de l’Europe à l’âge de dix-sept ans, mourut à vingt-sept sur une mauvaise paillasse. Les uns attribuent sa mort à un coup qu’il se donna à la tête, en passant par une porte trop basse ; les autres, aux fâcheuses suites des plaisirs qu’il avait pris en Italie ; et le plus grand nombre, à la faiblesse de son tempérament. Anne de Bretagne, son épouse, parut inconsolable ; et sans égard à l’usage où étaient les reines de France, de porter le deuil en blanc, elle le porta en noir, et passa quelques jours sans prendre aucune nourriture.
La bonté de cœur, la douceur de caractère, la noblesse des sentiments de Charles VIII, étaient les justes motifs de la tendresse de la reine ; car il n’était ni beau, ni bien fait ; il était petit, un peu bossu, extrêmement maigre et louche ; mais avec ces défauts il avait le regard vif, l’air fin et spirituel. Il réduisit les quatre millions sept cent mille livres de subsides que levait Louis XI à douze cent mille livres (cette somme, jointe à un million annuel que valait le domaine, faisait pour tout celle de deux millions deux cent mille livres. Bodin, Rép., livre VI, page 633.) ; et avait conçu, quelque temps avant sa mort, le projet de gouvernement le plus sage et le plus doux pour les peuples. Ce fut après son retour d’Italie qu’on vit en France les premiers effets de cette maladie, dont l’origine la moins douteuse est l’incontinence.
Il est le dernier de la branche royale de Valois, de laquelle Philippe VI fut la tige, et qui produisit sept rois.
Son costume : la gravure ci-desus, copiée d’après un tableau original fait du temps de Charles VIII, représente ce prince couvert d’un chapel noir et revêtu d’une casaque de velours laqueux, à manches longues et ouvertes au milieu des bras, par-dessous laquelle est passé le collier de l’ordre de Saint-Michel. Cette casaque est doublée et garnie de fourrure blanche ; il en est de même des manches étroites du vêtement de dessus, qui sont en drap d’or recouvert de dessins noirs. Avec ce vêtement on portait un pantalon qui ici est blanc, ainsi que les souliers crevés sur les orteils et différents de ceux que l’on chaussait sous Louis XI, en ce qu’ils n’ont point de bandes sur le cou-de-pied.
Évènements sous Charles VIII : En 1491 la Bretagne fut unie à la couronne par le mariage de Charles VIII avec Anne, héritière de ce duché, ce qui fut confirmé en 1532. En 1476, Charles établit la compagnie des Cent-Suisses. Chartes de Jean de Bonneval : On trouve encore la charte de légitimation de Jean de Bonneval, donnée à Rome, sous le sceau de Charles VIII, en 1494. Chartam legitimationis Doinini Joannis de Bonneval militis, sub regio hujus Caroli sigilio, anno Domini m.cccc.lxxxxiv. datam aliquando legi, dit Rat. sur Poitou, folio 7, édition de 1548, in-folio Le grand-conseil fut un objet particulier de réforme pour Charles VIII. Attaché à la suite de la cour, il était ambulatoire et n’avait pas toujours le nombre compétent de magistrats pour juger les affaires importantes dont il devait connaître, d’où il arrivait qu’après s’être bien fatigués à suivre le roi dans ses courses, les particuliers s’en retournaient sans avoir été jugés. Charles VIII, par son édit du 2 août 1497, rendit ce tribunal sédentaire à Paris, et créa dix-sept conseillers pour vaquer avec les maîtres des requêtes, sous la présidence du chancelier, à l’expédition des affaires qui seraient portées devant eux.
Cette secondee gravure, nous montre Charles VIII dans un costume peu différent du précédent ; il est vêtu d’une casaque de couleur laque rouge, ornée de fourrure, et dont le collet, rabattu sur les épaules, semble descendre jusque vers le milieu du dos et se confond avec les retroussis. La soubreveste est jaune, relevée de dessins or ; le pantalon est blanc ainsi que les souliers crevés.
Habits pour Sacre : On lit dans le cérémonial français qu’au sacre de Charles VIII « les pairs séculiers y étaient revêtus de manteaux de pairie, renversés sur les épaules comme une épitoge, ou chape de docteur, et fourrés d’hermine, ayant sur leurs têtes des cercles d’or, les ducs à deux fleurons et les comtes sans ornements. » Les costumes sous Charles VIII : :Sous le règne de Charles VIII les dames portaient la coiffure à la Sirienne, le petit chaperon ou les hennins ; quelques-unes se coiffaient en cheveux, et presque toutes revêtaient le surcot. Les hommes avaient le chaperon, le bonnet, le chapel à petit bord relevé, ou à grand bord, échancré par derrière, et surtout les panaches, qui étaient simples, doubles, à deux, trois, à quatre ou cinq étages. Ils portaient des robes ou tuniques de diverses longueurs ; les unes descendaient jusqu’aux genoux ou à demi-jambes, les autres jusqu’à terre. Le collet des grands était ordinairement de fourrures et se réunissait avec les retroussis. Les manches, quelquefois simples, avaient un parement de fourrure ; souvent elles étaient étroites et ne s’élargissaient qu'au dessus de la main qu’elles cachaient ; il y avait alors vers le haut une fente pour passer le bras dans l’occasion, ou pour les rejeter en arrière. La ceinture, ou ceinturon, se mettait par-dessus la tunique. L'effigie sur les monnaies : C’est à tort qu’on a avancé que la première monnaie de France qui porte le buste du roi est celle que la ville de Lyon fit frapper pour Charles VIII et Anne de Bretagne, son épouse. La collection des monnaies des rois de France prouve le peu de fondement de cette opinion. On croit que Sixte IV, contemporain de Charles VIII, renouvela l’usage de faire représenter son effigie sur la monnaie. L'attirail des troupes sous Charles VIII : Les troupes françaises furent à peu près les mêmes sous Charles VIII que sous Charles VII et Louis XI, à la différence des Suisses que Louis XI introduisit à la place des francs-archers. Elles se composaient de cavalerie et d’infanterie, que l’on distinguait en hommes-d'armes à cheval, suivis ordinairement d’un coustelier, de deux archers, d’un page et d’un gros varlet, ou crenequiers, ou archers et arbalétriers à cheval, et de soldats armés à l’instar des stadiots, troupes légères, d’espèces de sagaies, longues de trois ou quatre pieds, couvertes de fer des deux bouts. Leur armure était la même que celle des chevau-légers, mais au lieu des avant-bras et des gantelets, ils portaient des manches et des gants de maille ; ils avaient l’épée large au côté et la masse ; leur cotte-d’armes, ou soubreveste, était courte et sans manches, et la salade à vue coupée. Une grande banderole au bout d’une lance leur servait de cornette. Les milices des communes devaient savoir tirer de l’arc. Elles portaient la trousse, la capeline ou le casque léger, la hache, la coustille, le mail de plomb, et étaient armées de fortes lames de laisches, ou lames de fer mince pour couvrir les bras ; elles devaient aussi avoir avec ces armes des paniers de tremble ou de grands boucliers d’osier creux et couverts de bois légers, assez longs pour leur couvrir le haut et le bas du corps eu même temps.
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Charles VIII, roi de France Mort le 7 avril1498 Gravure provenant d'un recueil de 88 gravures |
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