Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Jean Dunois, comte d’Orléans et de Longueville, grand chambellan de France, fils naturel de Louis de France, duc d’Orléans, et de Mariette d’Enghien, épouse d’Aubert de Cany-Dunois, naquit à Paris, le 23 novembre 1402.
Dès sa jeunesse il montra ce qu’il devait être un jour ; aussi Valentine de Milan, quelques moments avant d’expirer, ayant fait approcher ses enfants, voulut que Jean Dunois, qui s’honorait du titre de Bâtard d’Orléans, reçût aussi ses derniers soupirs. En s’adressant à son fils aîné, elle lui dit : « Jean m’a été dérobé et nul de vous n’est aussi bien taillé que lui pour venger la mort de son père. »
Envoyé en otage avec le seigneur d’Albret, au comte de Richemont, il ne tarda pas à se concilier la bienveillance et l’estime de ce seigneur. Dunois s’était trouvé à plusieurs affaires d’où il était toujours sorti avec avantage. Mais rien ne servit à le faire distinguer comme ses exploits au siège de Montargis, en 1427 ; les Anglais, au nombre de trois mille, commandés par les comtes Warwick, de Suffolk et Jean de Poll, avaient investi cette place. A la tête de seize cents hommes, Dunois passe à travers le camp anglais, pénètre dans la place et fait lever le siège.
De nouveaux trophées l’attendaient sous les murs d’Orléans assiégé par une armée de vingt-quatre mille Anglais. Il partagea les lauriers cueillis par la célèbre Jeanne d’Arc, qui sauva la France; ainsi qu’à la journée de Patay, où l’armée anglaise fut complètement battue en 1429.
Toujours vigilant, il se trouvait toujours dans la mêlée, et partout où le péril était le plus imminent. En 1432, il réduisit à l’obéissance royale la ville de Chartres et fit lever le siège de Lagny au duc de Bedfort. Il eut la plus grande part à la réduction de la Normandie et de la Guienne, et ce ne fut pas sans raison que Charles VII lui donna le titre de Restaurateur de la Patrie.
Un instant de mécontentement fit entrer Dunois dans le complot de la Praguerie; un regard du roi le fit rentrer dans le devoir, et Charles VII, assisté du connétable de Richemont et du comte de Dunois, soumit l’ennemi intérieur comme l’ennemi étranger, et força les rebelles à lui ramener son fils en implorant pour lui et pour eux la clémence du roi.
Il n’augurait pas bien du règne de Louis XI. Nous avons perdu notre maître, disait-il à la mort de Charles VII, que chacun songe à se pourvoir. Il contribua seul avec du Châtel aux frais des obsèques de ce prince. Il entra dans la ligue dite du Bien public mais Louis XI parvint à conjurer l’orage en chargeant Dunois de négocier, raccommodement connu sous le nom de Traité de Conflans.
Rentré en faveur et revenu à la cour, il maria son fils, fut nommé par le roi Président du conseil de réformation pour le bien public; il était occupé de ce travail lorsqu’il mourut en 1468.
Son costume : Le surtout qu’il porte est écarlate doublé de menu-vair. Ses chausses sont jaunes et les souliers noires. Sa coiffure est brune et a la forme d’une calotte profonde.
Surtout : Les Français, dit J. Villani, portaient au XIIIe siècle un surtout serré à la ceinture, dont les grandes manches pendantes, doublées de vair ou d'hermine, arrivaient jusqu’à terre.
Surtout est un nom qu'on a donné à une grosse casaque ou justaucorps qu'on met en hiver sur les autres habits ou justaucorps. Ce mot est nouveau, et n'a été en usage qu'en cette présente année 1684. Anciennement on appelait la même chose souravis, comme qui dirait surhabits. On trouve ce mot dans le Sire de Joinville. On trouve aussi que dès l'an 1226, il est défendu aux religieuxde St Benoît par leur Règle, de porter des habits laïques, comme des balandrans et des surtouts, qui sont appelés ballandrana et supertoti, en français, surcots. (Dic. Furetière, 1690)
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