Gravure (de Léopold Massard) et texte extrait de l'ouvrage 'Costumes français depuis Clovis jusqu'à nos jours', publié par A. Mifliez en 1835
Jean d’Harcourt, né en 1396, reçut de son père, en 1411, les comtés d’Aumale et de Mortain. Ce fut un des plus grands capitaines de son temps. A la valeur il joignit un caractère de franchise qui ne lui permettait pas de soupçonner dans autrui ce dont il était incapable. II fut victime de cette louable qualité.
Des intérêts de famille l’ayant brouillé avec Jacques d’Harcourt son cousin, lieutenant-général pour le roi en Picardie, celui-ci feignit de vouloir se réconcilier avec lui. Il vint en conséquence (1419) le trouver dans son château d’Aumale, où il fut accueilli avec la cordialité qui convient à des parents. Mais au milieu de la joie que sa présence faisait éclater, il le fit arrêter par ses gens, et l’enferma dans une prison, d’où il ne sortit qu’à la mort de son perfide parent.
Peu de jours après sa délivrance (1423), le roi Charles VII le nomma son lieutenant-général dans l’Anjou et dans le Maine. La même année étant à Tours, il apprend qu’un chevalier anglais, nommé de la Pole, était sorti de la Normandie avec 2,500 hommes, et parcourait le Maine ; aussitôt il envoya ordre à ses troupes de venir le joindre à Laval. Il s’y rend, et s’étant mis à leur tête, il marche à l’ennemi qu’il rencontre à la Broussinière près de Gravelles. Il attaque cette troupe avec tant de furie, qu’il n’en échappa qu’environ 120 hommes. Seize à dix-sept cent restèrent sur la place; les autres furent faits prisonniers avec leur chef.
L’année suivante (1424), il combattit à la bataille de Verneuil, donnée le 17 août, contre son avis. Il y périt avec un grand nombre de braves, à l’âge de vingt-huit ans, n’ayant pas été marié.
Son costume : son chapeau est brun. Le surtout ou casaque à manches ouvertes et pendantes, est bleu, doublé d’étoffe rouge carmin; le vêtement de dessous est jaune, ainsi que les chausses. Les souliers sont noirs.
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